« Parents à l’assaut des microbes », une campagne pour outiller

Les statistiques le démontrent : la saison des microbes est bien entamée. Les consultations pédiatriques (enfants de 0 à 16 ans) dans les urgences pour des problèmes de santé mineurs ont augmenté de 45% entre septembre et novembre comparativement à la même période en 2019. D’où la campagne « Parents à l’assaut des microbes » lancée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

Un parent bien outillé, bien informé et disposant de judicieux conseils pourra prendre soin de son enfant à domicile. « Le but de la campagne est de fournir des outils aux parents, de leur redonner confiance parce que le parent connaît bien son enfant. Il est capable de traiter l’enfant à la maison et de juger de la pertinence du moment pour consulter », explique la Dre Élodie Vaudreuil, médecin au groupe de médecine de famille (GMF) de Princeville.

Les outils et conseils pratiques se retrouvent sur le site Web du CIUSSS MCQ au ciusssmcq.ca/conseils-sante/vous-etes-malade. On y traite de plusieurs infections. « En fait, on cible principalement les infections virales respiratoires, comme le rhume, la bronchiolite, la laryngite, la sinusite, l’otite, mais aussi la gastroentérite qui, sans être respiratoire, constitue une infection virale qu’on voit très fréquemment chez l’enfant », précise Dre Vaudreuil en entrevue téléphonique avec le www.lanouvelle.net.

Sur le site Internet, des fiches expliquent ces maladies. « C’est très bien fait, bien résumé. On y précise notamment les symptômes normaux, l’évolution, la durée des symptômes et ce qu’on peut faire comme traitement de base,  mais aussi les symptômes à surveiller qui devraient encourager les parents à consulter. Cela permet d’éviter de consulter trop tôt », souligne la professionnelle de la santé. 

D’autant que les conseils prodigués en lien avec ces infections demeurent bien souvent les mêmes. « On se soulage avec l’acétaminophène, l’ibuprofène, la toilette nasale qui est aussi la chose très importante à faire dans les infections virales respiratoires », dit-elle.

Comme médecin de famille, Dre Vaudreuil met beaucoup l’emphase justement sur la toilette nasale, « la seule chose qu’on peut faire comme parent pour éviter les complications avec toutes ces infections ».

La toilette nasale est tout indiquée pour tous ces problèmes de santé, de l’otite à la bronchiolite en passant le rhume et la sinusite, notamment. « C’est peut-être moins facile et agréable au début, mais plus on en fait, plus on s’améliore. Puis c’est plus facile lorsqu’on commence avec un jeune enfant, explique-t-elle. Ça deviendra une normalité pour lui lors d’un rhume, par exemple. Il saura que ça lui fait du bien lorsqu’il est malade puisque la toilette nasale le dégagera lors de sa respiration. Il sera plus confortable. Cela deviendra plus facile de s’hydrater, de bien manger et de bien dormir. »

La toilette nasale, on la recommande à tous d’ailleurs, les adultes compris. Pour tous ceux aux prises avec une infection des voies respiratoires. « C’est tout à fait sécuritaire, peu importe l’âge de l’enfant, même les nourrissons », assure la Dre Vaudreuil qui conseille d’effectuer la toilette dès le début des symptômes, même s’ils sont légers.

En cas de doute ou d’un questionnement, le service Info-Santé 8-1-1 peut être consulté. Le pharmacien aussi peut prodiguer d’excellents conseils sur le traitement et la prise en charge de base des infections virales respiratoires.

La Dre Vaudreuil tient aussi à rappeler que la plupart des cliniques des GMF proposent des rendez-vous de dépannage tous les jours à travers l’horaire des médecins, une alternative plutôt que d’aller directement à l’urgence.

Pour les orphelins, ces enfants sans médecin de famille, il existe maintenant une ligne téléphonique pour aider ces patients au 1 844 313-2029. « Une infirmière au téléphone procédera à une évaluation et dirigera le patient vers le bon professionnel selon le besoin », souligne-t-elle.

En ce temps de COVID-19

Depuis mars 2020, le coronavirus occupe pratiquement toute la place. Malgré tout, les infections virales respiratoires n’ont pas disparu. « On les a peut-être moins vues en raison des mesures, le port du masque, le lavage des mains et la diminution des contacts avec les gens. Cela a fait en sorte qu’on a été moins malade », observe la Dre Élodie Vaudreuil.

Mais la vie plus normale, l’école, les activités ont repris. « Les contacts ont recommencé, les enfants ont plus de contacts entre eux. On a vu revenir nos infections virales respiratoires, ce qui peut expliquer l’augmentation des consultations pour ce type de problèmes », analyse-t-elle.

À faire

Avec les différents symptômes qui se manifestent, et s’ils s’apparentent à ceux de la COVID-19, le premier réflexe à avoir, insiste Dre Vaudreuil, consiste à aller au dépistage. « C’est l’étape numéro un, plaide-t-elle. On doit s’assurer qu’il ne s’agit pas de la COVID. Puis en présence d’un test négatif, on assume qu’il s’agit d’une infection virale respiratoire et on peut alors prendre soin de soi à la maison si les symptômes ne sont pas inquiétants »

Au sujet des principaux symptômes de complications, ceux-ci se ressemblent, peu importe le type d’infection virale.

La présence d’une difficulté respiratoire, qui ne s’améliore pas malgré la toilette nasale, justifie une consultation, juge Dre Vaudreuil, tout comme une fièvre soutenue qui perdure plus de trois ou quatre jours, une déshydratation ou une atteinte marquée de l’état général de l’enfant.