Rareté de la main-d’œuvre : Québec investit 3,9 G $

Le premier ministre, François Legault, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration et ministre responsable de la région de la Mauricie, Jean Boulet, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann, ont annoncé l’Opération main-d’œuvre, soutenue par un investissement de 3,9 milliards, dont 2,9 milliards en crédits additionnels, pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs priorisés.

Première phase d’une offensive évolutive, cette opération s’inscrit dans un contexte de vieillissement accéléré de la population combiné à une croissance économique vigoureuse. C’est un défi auquel le Québec devra faire face pour les dix prochaines années.

Devant l’ampleur des défis, près de 80 mesures ciblant principalement six domaines d’activité sont présentées. Ces mesures mettent avant tout l’accent sur trois services publics essentiels et sur trois domaines économiques stratégiques, qui s’inscrivent dans l’ambitieuse vision économique du Québec.

Pour les services publics essentiels — le secteur de la santé et des services sociaux, dont la santé mentale et la protection de la jeunesse, le secteur de l’éducation et celui des services de garde à l’enfance –, des efforts particuliers seront consentis dans le but d’intégrer 60 000 personnes qualifiées supplémentaires et d’assurer ainsi les services à la population.            

Soulignons également que les mesures annoncées aujourd’hui vont permettre d’augmenter l’embauche de personnel en plus d’améliorer l’organisation du travail et les conditions de travail pour favoriser le maintien en emploi des employés. Le gouvernement a également retenu trois secteurs stratégiques pour l’économie du Québec, qui offrent des emplois bien rémunérés, soit les technologies de l’information, le génie et la construction. Ces domaines sont ciblés, d’une part, parce qu’ils font face à des défis importants de main-d’œuvre et, d’autre part, parce qu’ils participent à l’accroissement de la productivité des entreprises de différents secteurs d’activité. Au total, 110 000 travailleurs qualifiés seront ajoutés dans ces secteurs.

Avec cette opération ambitieuse, le gouvernement, de pair avec les entreprises, se fixe pour objectif d’attirer, de former et de requalifier 170 000 travailleurs dans les secteurs ciblés. Comme l’éducation demeure sa grande priorité, le gouvernement aidera les Québécoises et les Québécois à développer leurs compétences en rendant la formation plus attrayante dans ces domaines, grâce notamment à un soutien financier et à des approches « alternance travail-études ».

Parallèlement à la mise en place de ces mesures, le gouvernement misera, entre autres, sur la régionalisation de l’immigration pour répondre aux besoins en matière de main-d’œuvre de toutes les régions du Québec.  

Enseignement supérieur : des bourses incitatives pour les disciplines clés dans les services essentiels et les secteurs économiques stratégiques

L’une des mesures phares que le gouvernement met en place consiste à déployer un important programme de bourses incitatives en enseignement supérieur afin d’accroître le nombre de personnes qualifiées dans les professions en manque de main-d’œuvre dans les services publics essentiels et les domaines stratégiques pour l’économie du Québec. La mise en place du programme permettra d’augmenter la diplomation dans ces disciplines au cégep et à l’université.

Les professions ciblées sont notamment les analystes, les programmeurs, les ingénieurs et technologues en génie, les infirmières cliniciennes et auxiliaires, les inhalothérapeutes, les psychologues, les travailleurs sociaux, les enseignants aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire ainsi que les techniciens en éducation spécialisée et les éducatrices en services de garde à l’enfance.

Le programme permet d’accorder, en plus des aides déjà prévues par le Programme des prêts et bourses actuel, des bourses incitatives après chaque session réussie à temps plein :

1500 $ au collégial, soit une bourse totale de 9000 $ pour un programme de trois ans;

2500 $ à l’université, soit une bourse totale de 15 000 $ pour un programme de trois ans et de 20 000 $ pour un programme de quatre ans.

Tous les étudiants québécois inscrits à temps plein dans les domaines prioritaires déterminés seront admissibles, qu’ils soient en début, au milieu ou encore à la fin de leur cheminement, et ce, dès la session d’automne 2022.

Le coût de la mesure est estimé à 1,7 milliard de dollars d’ici 2025-2026.

« On lance l’Opération main-d’œuvre pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre. On annonce près de 80 mesures concrètes pour aller chercher 170 000 travailleurs additionnels d’ici 5 ans. On parle d’un investissement de 3,9 milliards. Avec les mesures qu’on présente aujourd’hui, on veut fournir rapidement plus de main-d’œuvre à des secteurs névralgiques pour le Québec. Ça va permettre d’offrir des services publics de qualité, de bâtir des infrastructures d’avenir dans toutes nos régions et d’accélérer la croissance de nos entreprises dans des secteurs stratégiques », a fait valoir le premier ministre Legault.