À la découverte du potentiel archéologique des berges de la rivière Nicolet

Pidhiganitegw : la Nicolet, une rivière à découvrir, est un projet de prospection archéologique sur les berges de la rivière Nicolet, l’un des rares affluents de la vallée du Saint-Laurent à ne pas avoir été étudié du point de vue archéologique. Les premières investigations de ce projet ont été réalisées le 16 novembre dernier sur le terrain appartenant à la Maison Rodolphe-Duguay.

Les dernières recherches remontent aux années 70, lorsque des fouilles amateures ont été menées par un muséologue. La collection d’artéfacts retrouvés lors de ces fouilles est actuellement entreposée au Musée canadien de l’histoire à Gatineau et sera rapatriée sous peu à des fins d’analyse par le Bureau du Ndakina.

Parmi ces objets, on compte de la poterie, plusieurs pointes de projectiles, comme des pointes de flèches et des pointes de lances, des haches en pierres polies ainsi que plusieurs outils, notamment pour moudre le grain. « Le muséologue a pris les objets les plus beaux et distinctifs pour garnir son musée! », lance Louis-Vincent Laperrière-Désorcy, assistant en archéologie au Bureau du Ndakina.

La collection ayant été découverte à Nicolet et ailleurs au Centre-du-Québec, la localisation exacte des sites où ont été trouvés les artéfacts n’a toutefois jamais été enregistrée. Néanmoins, ces sites possèdent un haut potentiel de recherche puisque la rivière Nicolet a peu été la cible d’études archéologiques et que les objets mis au jour mettent de l’avant une continuité d’occupation débutant il y a près de 5000 ans, jusqu’aux premiers moments de la seigneurie de Nicolet au XVIIe siècle. 

Le premier objectif du Bureau du Ndakina sera donc de déterminer l’emplacement des sites, pour ensuite vérifier, valider et documenter la continuité d’occupation de la rivière Nicolet par les Premières Nations. 

 « Il faut trouver les sites, parce que les objets en eux-mêmes sont un peu muets. Ils peuvent nous en dire un petit peu sur les activités qui ont été faites par les Premières Nations, mais c’est vraiment quand on les trouve dans des contextes archéologiques que nous les archéologues pouvons faire des enregistrements très précis sur les découvertes, et c’est comme ça qu’on peut faire parler les artéfacts, faire parler les sols », précise M. Laperrière-Désorcy.

Il explique également comment ce travail d’inventaire fonctionne. « On va ouvrir des petits carrés, d’environ 50 cm par 50 cm, comme si on ouvrait une petite fenêtre. On les ouvre graduellement à la pelle et à la truelle, et c’est là qu’on va voir s’il y a des artéfacts enfouis dans le sol et à quelle couche de sol ils sont associés, donc à quels événements et quelles occupations précises », illustre l’archéologue.

Ce projet de prospection archéologique est réalisé par le Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GCNWA), en collaboration avec la Ville de Nicolet, la MRC Nicolet-Yamaska ainsi que le Centre d’archéologie de l’Université de Toronto.

D’autres journées de travaux sont également prévues au courant de l’année 2022. Ces prochains travaux d’inventaire se dérouleront le long de la rivière Nicolet, tout particulièrement entre l’embouchure de la rivière et l’île à la fourche. Le Bureau du Ndakina s’intéresse également à l’île Moras, mais il devra tout d’abord obtenir l’autorisation du ministère de la Défense avant d’y effectuer des fouilles.