Mécanique de véhicules électriques : huit finissants marquent l’histoire

Un cocktail, tenu en fin de journée, jeudi, a marqué la graduation de huit élèves, six hommes et deux femmes, constituant la toute première cohorte de cette nouvelle attestation d’études professionnelles (AEP) mécanique de véhicules électriques offerte par le Centre de formation professionnelle Vision 2020 de Victoriaville.

Depuis janvier, à raison de trois jours par semaine, les élèves ont participé à ce programme de formation totalisant 645 heures.

Parmi ces huit premiers diplômés figure Valérie Hamel, originaire de Princeville, qui avait déjà en poche son DEP (diplôme d’études professionnelles) en mécanique automobile. « Je voulais d’abord approfondir mes connaissances en électricité, a-t-elle confié. Mais on approfondit beaucoup d’autres choses. On a notamment revu les moteurs, les systèmes de freinage et les systèmes de communication réseau. Ça a été très intéressant. »

Avant de s’inscrire à l’AEP, la jeune femme ne manifestait pas un si grand enthousiasme. « Puis j’ai réfléchi à tout ce que ça pouvait m’apporter. J’ai donc décidé de l’essayer et j’ai vraiment aimé. Les profs sont qualifiés et très passionnés », a souligné Valérie Hamel qui, dans quelques jours déjà, exercera son métier chez un concessionnaire automobile. 

Nouveau programme

Quand le gouvernement a accouché de ce nouveau programme, Vision 2020, avec la collaboration du Service aux entreprises (SAE) Centre-du-Québec, a levé la main, manifestant son désir de dispenser la formation. 

Mais l’autorisation du ministère de l’Éducation pour dispenser cette nouvelle attestation ne s’accompagne d’aucune enveloppe budgétaire. 

« Il nous fallait rassembler des acteurs pour que le projet prenne forme, des acteurs qui croyaient au potentiel de notre projet », a souligné Isabelle Cantin, directrice de la formation professionnelle. 

Le député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, a été, a-t-elle souligné, le premier levier financier de ce projet. Il a sollicité différents ministres, et même le premier ministre François Legault, qui à même leur budget discrétionnaire, ont contribué pour quelque 35 000 $.

« La Ville de Victoriaville aussi a cru en notre projet, se reconnaissant, je crois, dans les valeurs environnementales que sont les assises des véhicules électriques », a confié Mme Cantin. La Ville a contribué pour 40 000 $.

Un bon montant a ainsi été recueilli, permettant l’achat d’outils et d’équipements spécialisés qui se doivent, on le comprend bien, d’être à l’épreuve des chocs électriques. « Le Centre de services scolaire des Bois-Francs a aussi beaucoup investi en transformant notamment un entrepôt lugubre en super bel atelier », s’est réjouie Isabelle Cantin qui invite les intéressés à s’inscrire en vue des prochaines cohortes. « En formation professionnelle, les inscriptions, c’est le nerf de la guerre. Ce qu’on souhaite, c’est que nos finissants en DEP mécanique automobile, formation qui va très bien d’ailleurs, poursuivent ensuite avec l’AEP mécanique de véhicules électriques. Le taux de placement à la sortie est de 100% », a-t-elle signalé.

Quelques mots

Invité à prendre la parole, le député d’Arthabaska a expliqué qu’il ne peut faire autrement que d’adhérer à un tel projet poussé « par des gens aussi passionnés par leur travail et leur volonté de faire avancer des choses au bénéfice des élèves ».

Eric Lefebvre a félicité les nouveaux diplômés. « Vous marquez assurément une page d’histoire en devenant la première cohorte dans ce champ de spécialisation », a-t-il exprimé. 

Il a salué aussi leur audace en embarquant dans une nouvelle aventure. « Vous avez fait confiance en faisant partie de cette première mouture. C’est tout à votre honneur. Vous avez tout mon respect. Ç’aurait été facile d’attendre et de passer son tour », leur a-t-il dit, tout en les assurant que le chômage ne fera jamais partie de leur vie, rappelant au passage que le Québec interdira dès 2035 la vente de véhicules à essence. « On a besoin que vous partagiez votre passion pour les véhicules électriques », a-t-il fait valoir. 

Pour sa part, le nouveau maire de Victoriaville, Antoine Tardif, à sa toute première représentation officielle, a adressé ses félicitations aux diplômés. « Les véhicules électriques représentent l’avenir. Ça prendra de l’entretien et des gens pour les réparer », a-t-il noté, ajoutant que cette nouvelle formation cadrait directement avec les objectifs de la Ville « axée sur le développement durable, l’innovation et les énergies vertes ». « Nous sommes heureux, a-t-il renchéri, d’être partenaires avec les établissements d’enseignement pour proposer des programmes innovateurs, actuels et qui correspondent aux nouvelles réalités. »

En conclusion, la directrice générale du SAE Centre-du-Québec, Vicky Côté, n’a pas caché sa fierté devant la réalisation du projet. « Mais ce n’est qu’un début. Une deuxième cohorte de 12 personnes entamera sa formation le 23 novembre. On souhaite démarrer plus d’un groupe par année pour qu’on soit, ici à Victoriaville, le pôle d’excellence pour les véhicules électriques », a-t-elle conclu.