L’Ordre Victorien immortalise trois autres personnalités et un organisme

 
Devant plus d’une soixantaine de convives réunis au Pavillon Arthabaska, trois personnalités, dont une à titre posthume, et un organisme ont reçu la plus haute distinction honorifique remise par la Ville de Victoriaville. Ainsi, Daniel Mercier, Rock Tourigny, Thomas Grégoire, à titre posthume, et le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable ont reçu, mardi soir, l’Ordre Victorien.
 

Invité, d’abord, à prendre la parole par l’animateur de la soirée, Nicolas Gendron, le maire André Bellavance a souligné que la Ville de Victoriaville, par une telle cérémonie, « immortalise l’engagement de citoyens, de citoyennes et d’organisations qui, par leur implication dans notre communauté, ont contribué à façonner la vie des citoyens d’aujourd’hui et de demain ». 

 

Jusqu’ici,  32 personnes ou organismes avaient reçu l’Ordre Victorien. « S’ajoutent aujourd’hui quatre nouveaux noms qui méritent assurément d’être inscrits dans la mémoire collective de notre ville », a souligné le premier magistrat.

 

« Victoriaville se distingue par ses initiatives et son dynamisme, que ce soit au niveau économique, social ou communautaire. Si elle le fait si bien, c’est grâce à des ambassadeurs et ambassadrices tels que vous qui nous permettez de rayonner bien au-delà de nos frontières. Victoriaville se bâtit et est reconnue grâce à des gens comme vous.  Votre marque dans notre histoire et notre patrimoine est bien ancrée, et ce soir, nous en soulignons l’importance », a-t-il exprimé, tout en disant souhaiter que « les générations futures puissent prendre exemple sur des gens d’exceptions, tels que vous, qu’elles puissent garder en mémoire et s’inspirer de celles et ceux qui ont façonné notre Victoriaville ».

 

Les récipiendaires

 À l’invitation de l’organisation des Fêtes victoriennes, un jury, formé de cinq hommes et femmes issus  de différents domaines, affaires, éducation, santé, histoire et artistique, a été chargé de la délicate responsabilité de désigner les récipiendaires de l’Ordre Victorien 2021 qui allaient recevoir une médaille de bronze, créée ou coulée par le Musée du bronze d’Inverness, et un certificat.

Chacun des récipiendaires a aussi été invité à signer le livre d’or de la Ville de Victoriaville.

 

Le maître de cérémonie a présenté le premier récipiendaire Daniel Mercier comme quelqu’un « qui a semé de nombreux ponts entre la jeunesse et sa communauté, entre les institutions et la citoyenneté ». 

 

Natif de Tracy, Daniel Mercier a fait de Victoriaville sa terre d’accueil en 1979. Fort d’une carrière de 33 ans au Cégep de Victo, il souhaitait, non seulement, doter la région d’un établissement de qualité, mais aussi garder « nos jeunes chez nous » aussi longtemps que possible.

On lui doit plusieurs réalisations, notamment la Fondation du Collège de Victoriaville.

« En dehors de sa vie professionnelle, Daniel Mercier s’est toujours impliqué dans le milieu par des actions concrètes, avec toujours le même objectif de faire de la région un milieu où il fait bon vivre. Il a apporté une contribution significative à la vie sociale, culturelle, sportive et économique », a souligné l’animateur, rappelant notamment  son passage à la Caisse Desjardins des Bois-Francs et la création du Fonds d’aide aux jeunes entrepreneurs.

Ce fonds régional a soutenu une vingtaine de projets et permis la création d’une centaine  d’emplois.

S’il a retraité du Cégep en 2012, Daniel Mercier n’allait pas s’arrêter et n’a pas hésité à s’impliquer dans de nombreuses causes, comme la Maison Fontaine de vie, la Fondation de l’Ermitage et la Maison Marie-Pagé.

 

« Un humaniste infatigable pour qui le mot solidarité s’est toujours incarné dans l’action, dans la main tendue et l’oreille offerte », a dit l’animateur Gendron du deuxième récipiendaire Rock Tourigny.

S’il a brièvement songé à la prêtrise, l’homme, détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en théologie, a finalement opté pour une vie laïque très bien remplie. 

À son premier emploi au Café Chrétien, il a mis sur pied la première vente de pain du Vendredi saint et la fête de Noël pour les personnes seules.

Il a ensuite joint les rangs de la commission scolaire en 1984, comme animateur de pastorale. Au fil des ans, il a fondé la Flambée pour les 18-30 ans, a organisé la marche du Rallye Tiers-Monde. On lui doit aussi, avec d’autres, la mise sur pied du Hublot devenu la Maison Raymond-Roy.

Pour susciter la conscience des jeunes, il a mis sur pied également le groupe Solidarité Jeunesse et a permis à de nombreux jeunes de participer à des stages humanitaires en Haïti, au Nicaragua et en Équateur. « Depuis 1993, plus de 1000 étudiants ont pris part à ces stages et les répercussions sur leur vie sont majeures », a signalé Nicolas Gendron.

Rock Tourigny n’est jamais à court d’idées ni de projets, a continué l’animateur, exposant notamment le projet des boîtes à lunch à l’école pour les plus démunis, la fête de Noël à l’école Le boisé ou encore la première collecte  de résidus domestiques dangereux qui deviendra  la Journée Normand-Maurice, sans compter la Journée Raymond-Roy. « Son implication, qui a contribué à l’amélioration de la qualité de vie de sa communauté et dont les réalisations sont souvent citées en exemple, a été soulignée à quelques reprises par certains prix », a exprimé l’animateur.

 

Nicolas Gendron a enchaîné ensuite avec le récipiendaire suivant, « un organisme vivant qui n’a de cesse de prendre parole pour préserver la vie, les vies », soit le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable.

 

Son histoire a commencé en 1986, mais c’est l’année suivante qui a vu naître un service d’intervention destiné à la population avec pour mandat de répondre aux appels de détresse psychologique.

Avec les années, des programmes en prévention du suicide ont été implantés en milieu scolaire, au collégial et en milieu de travail.

L’organisme a aussi tenu en 1999 sa toute première activité-bénéfice, occasion de rencontrer la population et de promouvoir sa mission. L’organisation développe aussi son offre de services qu’elle étend aux personnes endeuillées par le suicide. 

Les efforts menés en prévention du suicide ont porté fruit, la région sociosanitaire de la Mauricie et du Centre-du-Québec ayant passé du troisième au huitième rang concernant le taux de suicide.

La pandémie a chamboulé aussi la vie de l’organisme qui a appuyé les efforts des intervenants de première ligne, des partenaires des réseaux public et privé, en lien avec l’augmentation des demandes de services psychosociaux, une hausse, à son paroxysme, de 27%.

Mais 2021 amène un renouveau, dont la venue d’un nouveau directeur général Marc-Antoine Breault, l’ajout d’une nouvelle ressource d’intervention psychosociale et le développement de nouveaux projets pour contribuer à la diminution des suicides, mais pour favoriser aussi le développement de facteurs de protection dans la population. « Une nouvelle ligne d’écoute doit voir le jour en octobre 2021, tout comme un groupe de soutien hebdomadaire en janvier 2022 pour accompagner les personnes endeuillées par suicide dans ce cheminement complexe et douloureux », a fait savoir le maître de cérémonie.

 

Hommage posthume

À titre posthume, cette année, l’Ordre Victorien a été décerné à Thomas Grégoire, « un entrepreneur émérite, possédant une détermination d’acier à l’épreuve du feu », a signalé l’animateur Nicolas Gendron. 

 

Il est le fondateur  de T. Grégoire qui deviendra Vic Métal, puis Acier Vic West. On le considère comme le pilier au Québec de la fabrication de revêtement métallique. « M. Grégoire a su développer ce nouveau créneau ayant permis un développement majeur dans le recouvrement de toit de divers bâtiments, plus particulièrement les granges. Au fil des ans, il a grandement contribué à l’essor économique de Victoriaville », a énoncé le maître de cérémonie, ajoutant que ses succès ont mené à plusieurs agrandissements, à la modernisation de son usine et à l’emploi de centaines de travailleurs.

On parle de lui aussi comme d’un homme ingénieux de nature et en mesure de flairer l’évolution.

L’entrepreneur a aussi pris part à la vie politique, siégeant comme conseiller municipal, et à la vie sociale, notamment comme président fondateur de l’œuvre de terrains de jeu de Victoriaville.

Il est décédé en 1969 à l’âge de 65 ans. C’est l’une de ses cinq filles, Thérèse Grégoire-Caron, qui s’est présentée sur scène pour recevoir la distinction.