Gyrophares verts : courtoisie demandée pour les pompiers

À la suite des résultats concluants d’un projet-pilote entrepris en 2015 dans les MRC de Bécancour et de l’Outaouais, la Régie intermunicipale de sécurité publique des Chutes (Daveluyville-Maddington Falls) a décidé d’aller de l’avant et de permettre à ses 14 pompiers de munir leur véhicule personnel de gyrophares verts (ou clignotants verts).
 

Depuis jeudi (23 octobre), lors d’un appel d’urgence, les pompiers peuvent actionner ces gyrophares verts afin de pouvoir intervenir plus rapidement. « Avec la population qui grandit, la circulation augmente aussi dans le village. Nous avons aussi des pompiers en milieu rural qui se trouvent plus 

éloignés. Si on peut gagner des secondes, ça nous permet de nous mettre en route plus rapidement avec les véhicules d’urgence pour pouvoir sauver des vies et des biens », fait valoir le directeur du Service de sécurité incendie (SSI) de la Régie des Chutes, Éric Bergeron. 

 

Quand sonne l’alarme, quand survient l’appel d’urgence, les pompiers se dirigent tous vers la caserne pour faire route ensuite vers l’intervention avec les véhicules incendie ou avec le véhicule des premiers répondants.

Puisque les sapeurs ne peuvent tous faire le trajet dans les camions, certains devront se rendre directement sur les lieux de l’intervention. 

 

Ainsi, les gyrophares verts en fonction permettent aux citoyens, aux usagers de la route, d’identifier un pompier. « Ce qu’on demande aux gens, c’est la courtoisie, être courtois et se ranger de façon sécuritaire sur le côté pour laisser passer le pompier qui, lui, est tenu de respecter la limite de vitesse », souligne le directeur adjoint, Jérôme Béliveau.

 

Il est donc question, ici, de courtoisie, et non d’une obligation. Cela relève, par contre, du devoir civique. « On demande aux citoyens de nous laisser de la place pour accélérer notre vitesse d’exécution. Le gyrophare vert, c’est pour dire aux gens : pouvez-vous me laisser passer? J’ai une intervention, c’est vraiment pour aller secourir quelqu’un », renchérit le directeur Éric Bergeron qui s’attend à ce que ce soit bien reçu par la population.

 

D’ailleurs, la Régie des Chutes a déjà commencé à informer et sensibiliser les résidents de Daveluyville et de Maddington Falls par le biais des réseaux sociaux et du journal local Le Causeur pour expliquer ce que sont les clignotants verts et leur utilité. « On va installer aussi des pancartes aux entrées de la Ville précisant que les pompiers disposent des gyrophares verts »,  indique le directeur.

 

Les deux officiers s’attendent, par ailleurs, à ce que cette mesure fasse éventuellement boule de neige, estimant que plusieurs municipalités devraient y adhérer dans les mois à venir. « Certains regardent ça de près », fait remarquer Jérôme Béliveau.  

 

Certaines étapes ont dû être franchies avant de donner le coup d’envoi au projet. « Les pompiers ont suivi une formation en ligne d’une durée de trois heures afin d’obtenir le permis autorisé par la Société de l’assurance automobile du Québec. La formation traite notamment de la façon de l’utiliser, ce qu’il est permis de faire, où le positionner et des conséquences aussi advenant le non-respect des règles. Le directeur a l’autorité de le retirer si un pompier l’utilise à mauvais escient », souligne Jérôme Béliveau. 

 

Avant d’accorder un permis aux pompiers, la SAAQ évalue aussi les dossiers de conduite des dernières années.

 

Ces gyrophares verts portatifs s’installent et se branchent facilement. Ces appareils, expliquent les officiers, sont attitrés, non pas à un véhicule, mais à une personne (à un permis de conduire). Ce qui signifie que le pompier peut le poser sur un véhicule autre que le sien. Par exemple, s’il utilise le véhicule de sa conjointe ou de son conjoint.

 

Par ailleurs, la Régie des Chutes continue ses démarches de recrutement et lance l’invitation aux intéressés. « Apportez vos CV. Ça nous fera plaisir de vous conseiller à embarquer dans cette folie de pompiers, des gens passionnés et dévoués à la communauté », conclut Éric Bergeron.