Main-d’œuvre en santé : Québec annonce des bonis pour les infirmières

Le premier ministre du Québec, François Legault, accompagné du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a annoncé aujourd’hui un nouveau modèle de gestion et des incitatifs pour la rétention et l’attraction de personnel visant à mieux répondre aux besoins du réseau de la santé et des services sociaux en matière de soins infirmiers et cardiorespiratoires.

Dans le but d’améliorer les conditions de travail des infirmières qui œuvrent présentement dans le réseau et d’attirer de nouvelles personnes dans la profession, le gouvernement met de l’avant une démarche concrète. La situation actuelle nécessite la mise en place de mesures immédiates fortes et signifiantes, inspirées des meilleures pratiques. Ces mesures permettront d’améliorer la conciliation travail et vie personnelle des infirmières ainsi que la consolidation des équipes, d’offrir des horaires stables et prévisibles, et de diminuer la charge de travail.

Ces mesures sont également en cohérence avec les ententes convenues avec certains syndicats, notamment avec la Fédération interprofessionnelle de santé du Québec (FIQ), puisqu’elles visent à atteindre les mêmes objectifs pour les professionnelles en soins. L’annonce d’aujourd’hui permettra d’ajouter des moyens pour atteindre plus rapidement ces mêmes objectifs alors que les conventions entreront en vigueur prochainement.

Élimination du temps supplémentaire obligatoire et diminution du recours aux agences de placement privées

La démarche vise premièrement à augmenter le personnel travaillant à temps plein. En favorisant la rétention du personnel et en allant chercher de nouvelles ressources, le temps supplémentaire obligatoire pourra être éliminé. Pour rendre les emplois du réseau public plus attrayants, les employés provenant des agences de placement privées se verront offrir principalement les plages horaires défavorables (soirs, nuits, fins de semaine). Aussi, des agents administratifs seront embauchés en services cliniques dans les prochaines semaines afin de libérer les infirmières de ces tâches.

L’objectif est d’assurer l’attraction et la rétention du personnel, grâce à des initiatives qui permettront de diminuer rapidement la pression sur les équipes de travail et de rééquilibrer la charge de travail du personnel pour les secteurs et quarts de travail plus critiques, entre autres, dans les régions où la pénurie est plus marquée, par exemple en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord, en Gaspésie-Île-de-la-Madeleine, en Outaouais, au Nunavik et dans le territoire des Terres-Cries-de-la-Baie-James.

Primes financières et horaires plus stables

Il manque l’équivalent de 4300 infirmières dans le réseau. Pour combler les besoins plus critiques, plusieurs incitatifs d’attraction et de rétention sont offerts au personnel de la catégorie 1, comme les infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques :

Plus de personnel à temps complet;

Augmentation de la semaine régulière de travail à 37,5 heures par semaine;

Montant forfaitaire pour le nouveau personnel de 12 000 à 15 000 $ en fonction de la région;

Montant forfaitaire de 15 000 à 18 000 $ pour tout le personnel à temps complet déjà à l’emploi du RSSS.

Autogestion des horaires

Cette démarche nécessitera un changement de culture au sein du réseau de la santé et des services sociaux, notamment en donnant plus d’autonomie au personnel pour la conception des horaires de travail en permettant, par exemple, l’autogestion de ceux-ci par le personnel lui-même.

« Avec toutes ces mesures, nous allons réduire de façon très importante le recours au temps supplémentaire obligatoire ainsi que l’utilisation des agences de placement privées. Nous allons réorganiser le travail des infirmières comme elles le demandent depuis longtemps en leur offrant des horaires prévisibles qui permettront la conciliation travail-famille. Nous mettons en place les moyens nécessaires pour enfin traiter nos infirmières comme il se doit. Les infirmières prennent soin de nous depuis longtemps et c’est à notre tour de prendre soin d’elles », a souligné François Legault.

« La pénurie de personnel dans notre réseau de santé n’a fait que s’aggraver depuis les 18 derniers mois. Il nous faut maintenant changer les choses et passer à un nouveau modèle de gestion axé sur la stabilité. Les mesures que nous mettons en place contribueront à diminuer la pression sur les équipes de travail et à rééquilibrer la charge de travail du personnel. On doit offrir à notre personnel des conditions d’exercice qui permettront à la fois de mieux répondre aux besoins de la population et de préserver un meilleur équilibre entre le travail et leur vie personnelle », a ajouté le ministre Dubé.