La Journée Normand-Maurice se réinvente en temps de pandémie

« Il n’y a rien de facile avec la COVID », a soulevé Rock Tourigny du groupe Solidarité jeunesse. N’empêche, après deux annulations, la 16e Journée Normand-Maurice revient en s’adaptant, sans collecte de porte-à-porte, en comptant sur les citoyens pour qu’ils apportent leurs résidus domestiques dangereux (RDD).

Avec la pandémie et la confusion découlant des annulations, l’organisation a perdu des joueurs cette fois-ci. Trois municipalités, Victoriaville, Saint-Christophe-d’Arthabaska et Saint-Rémi-de-Tingwick participent à cette 16e édition alors qu’on en dénombrait jusqu’à 26 ces dernières années.

Mais on se promet bien de les ramener éventuellement au bercail. « On est en train de se réorganiser. Normand Maurice était quelqu’un de rassembleur. On va s’arranger pour aller chercher les autres municipalités dans les prochaines années », a précisé Rock Tourigny.

Trois journées

La Journée Normand-Maurice se décline en trois journées, en fait. Pour Victoriaville et Saint-Christophe-d’Arthabaska, ces journées se tiennent les vendredi et samedi, 17 et 18 septembre, alors qu’à Saint-Rémi-de-Tingwick, on a choisi le dimanche 26 septembre.

Les citoyens de Victoriaville et Saint-Christophe-d’Arthabaska doivent se rendre au point de dépôt chez Laurentide Re/Sources au 345, rue de la Bulstrode entre 9 h et 19 h 30 le 17 septembre et entre 9 h et midi le lendemain.

À Saint-Rémi-de-Tingwick, le point de dépôt se situe près du garage municipal au 1463, rue Principale. Les gens y auront accès le 26 septembre entre 10 h et 16 h.

Sur les lieux, une soixantaine d’élèves du groupe Solidarité jeunesse s’occuperont des RDD. « Tous les élèves ont reçu une formation (d’une demi-journée) pour manipuler avec soin et trier les RDD. Ceux-ci doivent être apportés dans des contenants étanches et fermés », a indiqué Lila Houde, une élève de quatrième secondaire.

Les jeunes participants verront aussi à trier le matériel informatique. « Par la suite, tout le matériel informatique récupéré sera recueilli par le Réseau québécois des CFER pour ensuite être distribué dans nos ateliers au Québec pour le démontage et le développement des compétences manuelles », a fait savoir le directeur du CFER Normand-Maurice, Guy Martel, qui a à cœur une telle journée.

« Pour nous, RDD veut aussi dire rayonner en développement durable qui constitue un axe très important chez nous. Cette année, on essaie une manière différente avec la Journée Normand-Maurice et on aimerait mobiliser, dans les prochaines années, l’ensemble des municipalités pour qu’on y retrouve des points de dépôt », a-t-il exprimé.

Parce qu’en effet, la collecte de porte-à-porte ne se fera plus, du moins pour des produits dangereux, comme le chlore, par exemple. « Laurentide Re/Source ne veut plus participer à de telles activités en raison des dangers. Et on les comprend. Mais on pourrait s’ajuster et proposer la collecte de produits comme la peinture, les huiles usées et le matériel informatique », a laissé entendre Rock Tourigny.

Les résidents des municipalités visées par la Journée Normand-Maurice recevront par la poste un dépliant dans lequel ils retrouveront toutes les informations importantes, dont la liste des produits acceptés.

Tournoi éco-génie

La pandémie a aussi contraint Solidarité jeunesse à innover avec son tournoi éco-génie sur l’environnement qui a été tenu sur une plateforme en ligne à l’intention des élèves de 6e année.

« La plateforme comportait 450 questions, des vidéos et des interactions. La réponse a été très positive », a signalé Katherine Mc Crae.

Et c’est un jeune homme de Warwick, Olivier Guillemette, qui a remporté les grands honneurs de cette compétition. Il s’y était bien préparé. « J’ai beaucoup étudié, environ une heure par jour », a-t-il mentionné.

Des partenaires

De nombreux partenaires rendent possible la Journée Normand-Maurice, des partenaires qui, malgré les soubresauts liés à la COVID, sont demeurés présents pour soutenir l’organisation qui avait déjà assumé des coûts au moment des annulations passées, a tenu à souligner Mme Mc Crae.

Le député fédéral sortant Alain Rayes, un ancien élève, enseignant et directeur à l’école Le boisé, s’émerveille de l’engagement de la jeunesse. « Normand Maurice a influencé mon parcours. Tout passe par l’éducation et la sensibilisation. C’est beau de voir les jeunes. Vous êtes un bel exemple. Ne lâchez pas », a-t-il formulé.

Le représentant du député d’Arthabaska, Eric Lefebvre, Pierre-Luc Turgeon, a confié qu’il était facile de s’impliquer avec une organisation comme Solidarité jeunesse. « On est fier d’être partenaire depuis les débuts. Il faut montrer l’exemple et j’invite la population à faire de même », a-t-il dit.

Au nom de la Ville de Victoriaville, le maire suppléant Benoît Gauthier a salué cette initiative qui mobilise la jeunesse. « La Ville a toujours été présente. La Journée Normand-Maurice est source de grande fierté. Au fil des ans, on est devenu plus sensible à la gestion responsable de nos RDD. Une telle journée a toujours sa raison d’être comme en font foi les quantités impressionnantes de RDD recueillies année après année », a-t-il observé.

Le maire de Saint-Rémi-de-Tingwick, Mario Nolin, assistait aussi à la conférence de presse, témoignant ainsi de l’importance accordée par la Municipalité à la Journée Normand-Maurice qui, en 2019, a permis la collecte de 72 tonnes de RDD.

La Journée Normand-Maurice, comme on la connaît maintenant, existe depuis 16 ans. Mais à Victoriaville, a rappelé Rock Tourigny, c’est en 1996 que Normand Maurice a tenu la première collecte de RDD.

« J’y étais avec mon papa à cette première collecte. Je l’ai à cœur cette journée, a confié Patricia Bouchard, directrice de l’école Le boisé. J’ai à cœur Normand Maurice, l’environnement et la récupération. Merci à vous tous d’y participer. Ça fait une belle grande différence pour nos jeunes et pour l’avenir. »