Malgré un départ difficile dans la vie, il réalise son rêve

Depuis quelques semaines, Michael Deschamps habite à Montréal, où il est danseur professionnel. Tout un parcours pour ce jeune homme de 20 ans qui a eu un départ difficile dans la vie, étant un enfant de la DPJ.

Le vent a tourné dans le bon sens pour lui lorsqu’il est arrivé à Saint-Samuel en 2004, dans la famille d’accueil qui est, depuis ce temps, SA famille. Il avait alors 3 ans et sa petite sœur, plus jeune d’une année, était avec lui. Ensemble, ils ont été accueillis à bras ouverts par le couple formé de Nicole Landry et de Serge Émond. Ceux-ci ont décidé de traiter les enfants d’accueil comme s’ils étaient les leurs (ils en avaient déjà deux, beaucoup plus vieux). « Ma mère a toujours dit : je vais prouver au monde entier que même si vous avez été placés en famille d’accueil, vous pouvez réussir dans la vie », indique Michael.

D’avant son arrivée dans la petite municipalité des Bois-Francs, Michael n’a pas beaucoup de souvenirs. Il n’est même pas en mesure de dire combien de familles l’ont accueilli avant. Et en ce qui concerne ses parents biologiques, il a choisi de couper les ponts avec eux. « La meilleure décision que j’ai prise », indique-t-il.

De grandir dans une telle famille, où il se sentait partie prenante, a fait en sorte que Michael ne s’est jamais mis de barrières. « On est arrivés là « poqués », mais ils nous ont réparés avec de l’amour », image Michael. Ses parents l’ont toujours encouragé et l’ont guidé pour en faire un jeune homme épanoui. « Tous les enfants devraient avoir des parents comme eux », annonce-t-il, rempli de reconnaissance.

La découverte de la danse

C’est au secondaire, à Victoriaville, que Michael a découvert la danse. D’autres adolescents (dont sa grande amie Alissa Perron) dansaient à l’école, répétant des chorégraphies apprises lors de cours. « Quand je les ai vus au spectacle de fin d’année, sur la scène, je me suis dit que moi aussi j’aimerais ça essayer », se souvient-il. Michael a donc commencé à danser aussi et a voulu suivre des cours de hip-hop, ce que ses parents lui ont offert par la suite en cadeau. Sa mère a d’ailleurs toujours été sa plus grande admiratrice, assistant à tous ses spectacles depuis qu’il a commencé à danser.

C’est justement pendant ses cours que Michael a participé à un atelier avec la danseuse professionnelle Kim Gingras, qui a expliqué qu’il était possible de vivre de la danse. « Elle a réussi à me rentrer dans la tête que c’était mon destin », a-t-il évoqué.

Michael, ayant ainsi un projet en tête, a tout fait et planifié pour y arriver. Allant à Montréal régulièrement pour suivre des ateliers de danse, il voulait connaître le milieu et s’y intégrer. Ce qu’il est parvenu à faire en quelques années. « J’ai travaillé fort et me suis toujours dit : profite du processus », exprime-t-il.

Au début du mois de juillet, il a fait le grand saut et est parti de Victoriaville (où il habitait depuis le Cégep) pour s’installer à Montréal où, comme il le dit lui-même, il est « sur un nuage ». Mais avant de faire ce grand saut, il a vécu plusieurs remises en question et des moments où il a bien failli tout abandonner. Mais il est bien satisfait d’avoir persévéré.

Le jeune danseur fait désormais partie de l’agence Buron, où il est inscrit dans la catégorie danse/relève. Il est aussi acteur à ses heures, mais c’est définitivement sur la danse qu’il met l’accent, domaine dans lequel il est bien confiant de réussir.

Les journées passent vite pour lui. Il s’entraîne, fait quelques contrats et cherche à en faire d’autres. Déterminé, il est fier de pouvoir dire qu’il parvient à payer son loyer et ses factures grâce à la danse. Il a déjà dansé pour Coca-Cola, dans une vidéo promotionnelle de même que pour les gâteaux Vachon. « J’ai la chance de chorégraphier, pour sa prochaine tournée de cabaret au Québec, le spectacle de la chanteuse Anne-Marie Taylor. Et ce n’est que le début de plein d’autres belles choses qui s’en viennent », dit-il avec confiance.

En partageant son expérience de début de vie, il souhaite inspirer les autres et leur dire que, malgré un départ désavantagé, la vie a le don de bien faire les choses, au final. « Ceux qui comme moi arrivent à la DPJ se voient offrir une nouvelle chance. À partir de là, c’est toi qui décides de ton chemin », croit-il.

Et aux enfants et aux jeunes, il implore de ne pas lâcher et de poursuivre leurs rêves tout en faisant confiance en la vie. « La vie est trop courte pour ne pas faire ce dont tu as envie », termine-t-il.