Victoriaville : plus de 6 M $ de surplus pour l’année 2020

Les élus de la Ville de Victoriaville viennent de présenter le rapport financier pour l’année 2020. Celui-ci annonce un surplus non consolidé de 6 311 345 $, soit près du double de l’exercice précédent. Un résultat exceptionnel réalisé au cours d’une année de pandémie, qui l’était tout autant.

Le maire André Bellavance a indiqué que malgré les variations des projections financières, s’expliquant par la pandémie en bonne partie, la Ville de Victoriaville termine l’année avec un important surplus.

« Ça a été une année mouvementée et les surplus sont imposants, comparativement à ce qu’on a eu au cours des dernières années », a-t-il mentionné d’entrée de jeu. La pandémie a ainsi bouleversé les projections budgétaires établies lors du dépôt du budget 2020. « On est fiers d’avoir adapté nos pratiques pour offrir les services à la population, même si tous les services n’ont pu être offerts en raison des mesures sanitaires », a tout de même indiqué le maire

Il a également ajouté que le surplus s’expliquait notamment par la hausse importante des ventes immobilières, des économies liées à des activités n’ayant pu être tenues, à la baisse du coût de l’essence, à des frais de déneigement moindres à cause d’un hiver plus clément et à l’obtention d’une subvention gouvernementale de près de 3 M $ pour atténuer les impacts de la pandémie. « Sans cette subvention, le surplus aurait été équivalent à l’an dernier », a noté le maire. De plus, ce montant a été inclus dans le budget 2020, mais sera utilisé en 2021 et sans doute en 2022.

Cette aide financière de 2 980 398 $ exactement a permis d’assumer les dépenses supplémentaires occasionnées par la COVID-19, comme de l’affichage public, l’adaptation des lieux de travail, l’achat de masques et de produits nettoyants ainsi que de l’équipement informatique pour le télétravail. On note également l’aménagement d’une voie piétonne au centre-ville et la mise en place d’un programme d’aide au développement commercial et à la rénovation des bâtiments ou encore l’amélioration des programmes de subvention en place.

Du côté des revenus, évalués à 93,7 M $, ils proviennent en majorité des taxes (72,8 M $) et des compensations tenant lieu de taxes (4.2 M $). Ces postes du budget sont à la hausse, notamment avec l’augmentation des travaux réalisés sur les propriétés, ainsi que les nombreuses ventes et achats de maisons. Viennent ensuite les transferts qui s’élèvent à 7,6 M $ et qui incluent la subvention de près de 3 M $ mentionnée plus haut. Du côté des services rendus, la part du budget est moindre que l’an dernier, se chiffrant à 4,2 M $. Cela s’explique par la diminution des transports de Taxibus, la perte de revenus des stationnements devenus gratuits en pandémie et l’annulation d’activités de loisirs ou de formations.

Pour ce qui est des dépenses (ou charges), on retrouve plusieurs écarts. En fait, plusieurs postes du budget présentent des résultats moins élevés que prévus, soit dans l’administration générale, la sécurité publique, le transport, l’hygiène du milieu, la santé et bien-être, l’aménagement, de même que les frais de financement. Seul le poste loisirs et culture affiche un dépassement des prévisions, comme mentionné par la directrice des ressources financières et matérielles, Catherine Ouellet. Le dépassement s’explique par la finalisation des paiements de construction du Carré 150 et le premier versement de l’agrandissement du complexe Promutuel qui a été devancé.

Tout cela fait en sorte qu’encore cette année, si on compare les charges totales par habitant, Victoriaville figure toujours en deçà des municipalités de 25 000 à 49 999 habitants ou les cités régionales (comme Drummondville et Saint-Hyacinthe). Pour l’exercice 2019, les dépenses par habitant étaient évaluées à 1816 $ à Victoriaville (alors qu’elles sont de 1962 $ pour les municipalités de 25 000 à 49 999 habitants et de 1845 $ pour les cités régionales) et sont, pour 2020, en hausse de 0,8%, s’établissant à 1830 $.

En ce qui a trait aux immobilisations, elles s’élèvent pour 2020 à 19,9 M $ et comprennent la réfection de pavage sur 9.5 km, des travaux préparatoires pour la restauration du réservoir Beaudet (le montant sera plus élevé pour le prochain exercice), l’ajout de services d’aqueduc et d’égout dans le secteur Cormier, la mise à niveau du stationnement Pierre-Laporte et de compléter le chantier du collecteur St-Henri, etc. Les transports et l’hygiène du milieu sont les deux principaux postes, totalisant 88% du total. « Le sommaire d’immobilisations varie entre 15 et 20 M $ par année, question de capacité financière et de capacité opérationnelle », a indiqué le directeur général François Pépin. Et pour ce qui est de ces travaux, la Ville de Victoriaville a obtenu un total de 4 288 492 $ en subventions, ce qui représente 22% des coûts totaux.

Du côté de l’endettement total net à long terme, il est conforme aux prévisions et s’élève à 89,5 M $. « On avait prévu une augmentation de 5,8 M $ alors que l’augmentation réelle a été de 5,7 M $. L’écart en 2020 s’explique par la volonté d’investir dans les infrastructures pour la pérennité des actifs municipaux », ajoute le maire. En comparaison avec les villes semblables et les cités régionales (comme pour les charges), l’endettement par habitant s’élevait à 1771 $ (comparé à 2849 $ pour les municipalités de 25 000 à 49 000 habitants) et à 2415 $ pour les cités régionales en 2019. Victoriaville devrait bien s’en tirer encore cette année avec un montant estimé à 1883 $. « On voit une pente ascendante qui va se poursuivre quelques années. Cela est dû à la restauration du réservoir Beaudet », annonce le directeur général.

En résumé, pour l’exercice 2020, le budget prévoyait des revenus de 90 548 400 $ et s’est terminé avec 93 670 516 $. Pour les charges (sans l’amortissement), elles étaient évaluées à 82 136 900 alors qu’au réel ce sont 77 029 988 $ qui ont été dépensés. En ajoutant les éléments de conciliation à des fins fiscales, on se retrouve avec un excédent de l’exercice non consolidé de 6 311 345 $, montant auquel s’ajoute le périmètre comptable de 33 677 $ (Taxibus, Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville et la Corporation récréative de Victoriaville qui ensemble ont généré un surplus), pour un excédent consolidé de 6 345 022 $.

« Le surplus est important pour la Ville de Victoriaville, mais il faut garder une grande prudence face à l’utilisation de ces surplus. Nous sommes toujours dans l’incertitude de la pandémie et il y a des revenus qui ne sont pas récurrents (la subvention de près de 3 M $). Et il y a peut-être des dépenses à prévoir au fil des ans, toujours en raison de cette pandémie », conclut André Bellavance.