Le hasard l’amène à Victoriaville

Originaire du Pérou, Teresa Saldana a posé les pieds en sol québécois en 2005. Informaticienne oeuvrant dans le développement de logiciel, elle s’est retrouvée un peu par hasard, grâce à une amie de sa mère, à Victoriaville

Teresa Saldana a grandi dans une ville en Amazonie avant de se rendre à Lima, la capitale du Pérou, pour y étudier l’informatique et y vivre par la suite.

Célibataire à l’époque, Teresa éprouve alors le goût de l’international. « Pour aller voir ailleurs, pour un aller-retour avec l’intention de revenir dans mon pays », confie-t-elle.

Elle envisage, à ce moment, d’aller étudier l’anglais en Australie, projet qui ne se réalisera pas cependant. Entretemps, elle apprend l’existence d’un programme québécois pour les travailleurs indépendants. « Une de mes amies, collègue de travail, m’informe que le Canada alloue des visas de résidence permanente pour certains travailleurs. On doit cependant avoir certains acquis, répondre à certains critères », explique-t-elle.

Il aura fallu à Teresa deux ans de démarches pour franchir les différentes étapes et finalement obtenir son statut de résidente permanente.

Son arrivée directement à Victoriaville ne relevait pas de son choix. « Quand j’ai informé mes parents de mon projet d’immigration, ma mère m’a parlé d’une de ses amies qui habitait au Québec. Elle l’a contactée. Cette amie résidait à Victoriaville. Une femme super généreuse qui est venue m’accueillir à l’aéroport à Montréal et m’a hébergée pendant un an », raconte-t-elle.

La recherche d’emploi n’a pas été de tout repos pour elle qui s’exprimait en espagnol. « J’avais suivi un cours de français pendant mes deux années de préparation. Mais en arrivant ici, j’ai constaté que ce n’était pas suffisant pour solliciter un travail. Je ne me sentais pas du tout à l’aise à exprimer mes idées, même si j’arrivais à me débrouiller à l’épicerie », exemplifie-t-elle.

La jeune femme n’hésite pas à foncer, à appliquer au programme de francisation du gouvernement, ce qui la mène à une session de cours avec un groupe composé d’autres immigrants, des Colombiens. « Le cours m’a aidée, non seulement pour la langue, mais aussi à connaître des gens. » Elle déniche un emploi qu’elle occupera pendant huit mois. « Pour eux, ce n’était pas ce qu’ils recherchaient. J’éprouvais encore de la gêne à exprimer mes idées », se souvient-elle.

Teresa entreprend des démarches auprès d’Emploi Québec, désireuse d’une mise à niveau en français pour améliorer sa compréhension et pour pouvoir s’exprimer adéquatement en informatique. Elle suivra donc des cours durant une session au Cégep de Victoriaville dans le programme informatique. « C’était vraiment bon. J’ai rencontré des gens super accueillants », se rappelle-t-elle.

Dès lors, tout a débloqué. « J’avais de bonnes notes, de belles références. J’ai alors commencé à chercher de l’emploi, j’effectuais des recherches un peu partout dans la province. Comme j’étais célibataire, je pouvais aller n’importe où. On m’a appelée de Montréal et de Québec », note-t-elle.

Elle aurait pu y aller. « Mais je m’étais habituée à Victoriaville, à la tranquillité, à la qualité de vie qu’offre une petite ville par rapport à une grande. Et j’ai trouvé une entreprise qui avait besoin d’un programmeur. J’ai choisi de rester ici. Je ne voulais plus partir », relate-t-elle.

Elle y a travaillé pendant cinq ans, a eu un enfant, un fils aujourd’hui âgé de 9 ans. Profitant d’une année sabbatique, elle l’emmènera dans son pays natal.

Teresa Saldana reviendra dans la région de Victoriaville en 2014 avec un emploi en poche, à Princeville, qu’elle a déniché à distance. Un emploi qu’elle occupe toujours.

Aujourd’hui, Teresa habite avec son fils et son conjoint à Saint-Christophe-d’Arthabaska. Elle retourne dans son Pérou natal à l’occasion, la dernière fois, c’était en 2017.

Elle a aussi accueilli sa mère à une occasion. « Elle a bien aimé la ville et sa tranquillité. Elle en a été émerveillée. En plus, elle est venue en été », précise-t-elle.

Parlant de saison, Teresa, à son premier hiver au Québec, a qualifié de fantastiques les premières neiges. « Mais, comme plusieurs, je trouve que l’hiver s’étire. On veut que le printemps arrive. »

Elle apprécie, comme elle dit, le plein air, le contact avec la nature. « J’essaie de faire du ski alpin à Gleason, note-t-elle. Mon conjoint m’a également appris à pratiquer le kayak. Pouvoir profiter du plein air et de la nature, cela représente un grand avantage qu’il est plus difficile d’avoir dans les grands centres. »

Teresa Saldana et sa famille aiment visiter les parcs, découvrir tous les secteurs de Victoriaville et des environs. « J’habite ici depuis 16 ans et je découvre toujours des coins que je ne connaissais pas », exprime-t-elle.

Quand on l’interroge sur ce qu’elle apprécie le plus, elle répond tout de go « la qualité de vie qu’on ne retrouve pas dans les grandes villes ». « Dans les grands centres, avoir une qualité de vie comme ici coûte très cher. Une maison comme la mienne, je ne pourrais l’avoir à Montréal ou Québec. »

Depuis son arrivée, Teresa constate que Victoriaville est en constante évolution. « Elle cherche à s’améliorer dans tous les sens. J’aime beaucoup cette dynamique », souligne-t-elle.

Le hasard aura finalement bien fait les choses pour Teresa qui considère, somme toute, que son adaptation à la région s’est bien déroulée. « Les gens que j’ai eu la chance de côtoyer sont des personnes très accueillantes. Ce sont, pour la plupart, des gens qui aiment voyager, qui sont super ouverts, accueillants. C’est très agréable », conclut-elle.