Léger déficit anticipé au Cégep

La direction du Cégep de Victoriaville prévoit, dans son budget de fonctionnement 2021-2022, un déficit de 277 524 $.

« Mais pour bien lire la situation, il faut tenir compte de certains éléments », a fait savoir le directeur général Denis Deschamps aux membres du conseil d’administration.

En fait, les dirigeants de l’établissement ont préparé un budget comme celui de l’année qui se termine, c’est-à-dire avec la COVID en toile de fond. « On a prévu une somme de quelque 160 000 $ notamment pour de l’équipement sanitaire et de protection, pour l’ajout de ressources humaines, à savoir un concierge et un agent de sécurité. Mais il y a de fortes possibilités qu’on n’ait pas à utiliser ce montant, ce qui viendra amoindrir le choc au niveau du déficit », a expliqué le DG.

« On n’est même pas proche de commencer à utiliser cette somme », a-t-il renchéri, précisant que le Cégep est « plus que prêt » en matière de protection contre le coronavirus. Les entrepôts, a-t-il noté, sont remplis de produits nettoyants, de gel antiseptique et de masques de procédure. « Des masques, on en a 300 000, assez pour fournir deux masques par jour à toute la communauté collégiale pour la session d’automne », a-t-il souligné.

De plus, d’autres éléments affectent le budget, notamment la syndicalisation des professionnels de recherche. Un impact au chapitre de la rémunération de quelque 100 000 $, a indiqué Denis Deschamps. 

Le Cégep a décidé ainsi de donner un peu d’oxygène à ses trois centres collégiaux de transfert technologique (Innovem, CISA et CETAB+) en leur accordant une année de transition, de sorte que pour la prochaine année, ils n’auront pas à absorber cet impact financier.

Et, par ailleurs, le Cégep ne touchera pas la somme de 50 000 $ anticipée en lien avec la commandite des équipes et des installations sportives. « En raison de la COVID, on a convenu que ce n’était pas une bonne année pour approcher d’éventuels partenaires », a fait valoir le grand patron du Cégep.

Ainsi, a-t-il poursuivi, sans tous ces éléments, le budget aurait été tout autre. « On aurait présenté un budget en équilibre, et même avec 25 000 $ en surplus. »

Le budget total de fonctionnement 2021-2022 du Cégep de Victoriaville frôle les 43 M $, à savoir des revenus de 42 498 212 $ et des dépenses de 42 607 645 $, en plus des acquisitions d’équipement et d’outillage pour projets autofinancés d’un montant de 34 034 $ et des remboursements et financements bancaires pour des projets autofinancés totalisant 134 057 $.

Le surplus accumulé, qui s’établissait à un peu plus de trois millions de dollars en juin 2020, devrait se situer à 2 628 000 $ au 30 juin 2022, incluant le déficit de quelque 277 000 $ de l’exercice 2021-2022 et le déficit de 762 000 $ de l’année 2020-2021.

Le directeur général a confié également que l’établissement s’attend à recevoir de l’argent supplémentaire pour le financement de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie. « Le ministère de l’Enseignement supérieur doit revoir le financement. On devrait en bénéficier. On ne sait pas combien nous obtiendrons, mais nous demandons un million de dollars », a précisé Denis Deschamps, tout en ajoutant que la hausse de clientèle prévue dans les prochaines années devrait permettre une marge de manœuvre supplémentaire.

Plan de travail

« Il y a beaucoup de belles choses. On va avoir une belle année », a commenté le directeur général en parlant du plan de travail.

« Nous aurons, notamment, à prévoir la prochaine planification stratégique », a-t-il laissé savoir, en plus de poursuivre le recrutement sur la scène internationale.

Dans les cartons aussi, de possibles nouveaux programmes pour lesquels on compte adresser des demandes d’autorisation : un programme de techniques de génie industriel à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie et un programme de physiothérapie. « Il existe un grand besoin dans la région pour des techniciens en génie industriel. Dans cette voie, aucune difficulté à avoir des découchés », a confié Denis Deschamps qui verrait aussi d’un très bon œil l’implantation d’un programme de physiothérapie, d’autant qu’au Centre-du-Québec, on retrouve peu de programmes en santé.

À surveiller

Le nouveau centre de la petite enfance (CPE) en milieu de travail pourra accueillir sa toute nouvelle jeune clientèle. « Le bâtiment nous a été livré. Nous sommes super contents, d’autant qu’il s’agit d’un dossier qu’on a mené pendant la COVID », a exprimé Denis Deschamps. 

Le Cégep prévoit organiser quelque part en août une cérémonie d’inauguration officielle.

Le Cégep surveille, par ailleurs, le projet de loi 96 sur la langue officielle et commune du Québec, le français. Le Cégep de Victo mijote un projet d’offrir à Montréal un DEC (diplôme d’études collégiales) anglophone en ébénisterie. « Nous sommes les seuls à dispenser cette formation au Québec. On verra l’impact qu’aura ce projet de loi sur ce projet », a mentionné le DG.

Enfin, les autorités du Cégep se réjouissent du fait que des étudiants canadiens hors Québec pourraient bénéficier des mêmes frais de scolarité que les Québécois pour des programmes non offerts dans leur patelin. « Avec notre programme exclusif à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie et nos spécialités à l’INAB (Institut national d’agriculture biologique), c’est fort intéressant pour nous », a-t-il noté.