« Racontages », une exposition qui fera jaser tout l’été

Pour la saison estivale, le Centre d’art Jacques-et-Michel-Auger du Carré 150 de Victoriaville prépare une exposition qui se tiendra à la galerie d’art et à la place Sainte-Victoire. Intitulée « Racontages », elle mettra en lumière le travail de quatre artistes ou collectifs et met l’accent sur la rencontre avec les autres.

C’est Jeanne Couture qui agit à titre de commissaire de cette exposition qui bougera tout au cours de l’été (du 16 juin au 28 août plus précisément). Deux lieux ont été retenus pour cette exposition qui a été réfléchie en février et en mars. À ce moment, puisque personne ne savait quelles seraient les mesures sanitaires en place cet été, on a opté pour aller vers les gens à la place Sainte-Victoire et les inciter aussi à venir visiter la galerie d’art.

« Les Étoiles polaires », un circuit d’œuvres présentées dans des vitrines du centre-ville et aussi à l’extérieur, ont connu un excellent succès auprès des visiteurs qui ont été nombreux à parcourir le circuit, comme l’indique la directrice du centre d’art, Dominique Laquerre. C’est un peu dans cette mouvance que l’exposition « Racontages » se tiendra.

Les artistes se succéderont au cours des prochaines semaines. Deux artistes et un collectif viendront, trois jours par semaine pendant un mois, afin de travailler en direct tout près de la roulotte installée pour l’occasion derrière la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot. Les œuvres, qui seront créées à ce moment, viendront s’ajouter à l’exposition intérieure qui sera donc évolutive. « Il s’agira d’une résidence à relais si on peut dire. La roulotte servira de lieu de rendez-vous et permettra d’attirer l’attention des passants. L’objectif est de recréer les liens perdus depuis le début de la pandémie. Les gens pourront voir les artistes travailler et leur parler », explique la commissaire. D’ailleurs, ils sont la matière première des artistes choisis pour cette exposition. « Les artistes doivent s’inspirer d’histoire de villages, d’anecdotes vraies ou pas et s’intéresser à la petite histoire de Victoriaville », ajoute Jeanne Couture.

C’est Mathieu Fecteau qui lancera le bal. Établi dans la région de Portneuf, il est un artiste « patenteux » qui s’inspire de la culture populaire. « Il crée des machines hyper compliquées pour effectuer des tâches simples », indique la commissaire. Comme sa machine à tricoter qui s’est installée dans la galerie d’art qui permet, en rétropédalant, de fabriquer des tubes en tricot. Ces tubes serviront d’ailleurs à sa prochaine machine qui créera à Victoriaville pendant sa résidence.

Celle-ci, faite à partir de tubulures pour récolter l’eau d’érable, devrait projeter des sons d’oiseaux, alimentés par l’eau.

Suivra ensuite la Famille Plouffe. Il s’agit d’un collectif familial (le seul probablement) qui vient de Longueuil et qui est formé de deux adultes et de leurs trois enfants. « C’est un collectif qui travaille en famille. Les décisions artistiques sont prises en consensus », indique la commissaire.

Ce groupe s’inspirera, pour son œuvre, de la mythique poutine. Il s’agira d’une sculpture de bois qui représenta le plat traditionnel de la région et qui saura sûrement alimenter les passions notamment avec sa provenance.

Les visiteurs pourront également découvrir « Les Incomplètes », un trio féminin de Québec qui sera pour, cette résidence, un duo d’artistes. « Elles sont issues du milieu du théâtre et travaillent donc avec le vivant », explique la commissaire.

Les non-artistes seront donc partie prenante de leur démarche où elles intègrent la chaise berçante. Un symbole fort pour elles qui représente l’intergénérationnel (avec les histoires qu’on y raconte bien assis) et la féminité. D’ailleurs, plusieurs chaises de ce type seront installées à l’extérieur invitant à la confidence. « Elles vont recueillir des témoignages, des sons, des chansons et travailleront l’art sonore », note Mme Couture. Ces prélèvements sonores seront installés dans des boîtes et les visiteurs seront invités à prêter l’oreille afin de les découvrir.

Le collectif Bonneau-Knight (qui provient de la région) sera aussi de la partie, mais tout au long de l’été. Isabelle Bonneau et Emily Knight, les artistes marcheuses, seront en résidence à différents moments. « Elles travaillent actuellement sur d’anciennes cartes de Victoriaville qu’elles comparent au tracé actuel », annonce la commissaire. Les deux artistes feront différentes interventions (souvent discrètes) au cours de la saison estivale qu’elles documentent sur Instagram. « Elles vont tisser des liens avec les autres artistes », termine la commissaire.

Les œuvres vont donc s’accumuler au fil du temps, modifiant constamment l’exposition que le visiteur sera encouragé à visiter à plusieurs reprises.