Services de garde : la région se mobilise

De nombreux partenaires de Victoriaville et sa région se mobilisent depuis avril dernier pour trouver des solutions à la pénurie de places en services de garde.

L’ensemble des acteurs impliqués reconnaissent l’urgence d’agir en regard des impacts d’une telle pénurie sur les familles qui vivent un grand stress et un immense désarroi. De plus, cette situation a des effets sur l’économie de notre région puisque plusieurs employeurs sont actuellement privés de la main-d’œuvre des parents qui finissent leur congé parental et se heurtent au manque de places en services de garde.

Une mobilisation intersectorielle engagée et active

Sous le leadership conjoint de la Table de concertation Enfance-Famille d’Arthabaska (TCEFA) et de la MRC d’Arthabaska, cette concertation active regroupe les services de garde subventionnés ou non (CPE, garderies et bureau coordonnateur), la Chambre de commerce et d’industrie Bois-Francs-Érable (CCIBFÉ), la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), la Ville de Victoriaville, le Cégep de Victoriaville, le Centre de services scolaires des Bois-Francs (CSSBF) et des parents vivant la situation.

«Les organismes de la MRC d’Arthabaska ont un bel historique de travail collaboratif et ce dossier n’y fait pas exception. La concertation des acteurs concernés démontre l’importance pour la communauté de trouver des solutions adaptées aux besoins de nos familles et à nos milieux», indique le préfet de la MRC d’Arthabaska et maire de Saint-Albert, Alain St-Pierre.

En mode solution!

Réunis en séance de travail le 18 mai dernier, les partenaires de cette mobilisation sans précédent ont analysé le défi que constitue la création de places.

Parmi ceux-ci, l’annonce de l’attribution de 220 places dans la MRC d’Arthabaska par le ministre de la Famille se fait toujours attendre malgré des recommandations déjà faites par le comité régional, responsable de l’analyse et de la recommandation des dossiers. Considérant que les étapes menant à l’ouverture d’une installation peuvent prendre jusqu’à 24 mois en raison des multiples contraintes administratives, les partenaires enjoignent le ministre de la Famille à annoncer sans délai les projets recommandés. Cela permettrait également aux promoteurs de se prévaloir de la mesure d’octroi des places temporaires.

«Tous les jours, des parents nous interpellent et nous exposent des situations dramatiques et stressantes dues à l’absence de place pour leur enfant. Il est urgent de réduire les délais et les tracas administratifs menant à la création de nouvelles places de qualité», indique le conseiller municipal de la Ville de Victoriaville et membre du comité, Patrick Paulin.

D’autant plus que «la surchauffe dans le secteur du bâtiment aggrave le problème. Nous avons besoin de faire installer une porte-fenêtre dans un local pour concrétiser la création d’un groupe d’enfants. Mais les entrepreneurs parlent de délais allant jusqu’à l’automne. Plus on attend pour avoir des réponses du ministère, plus les délais s’allongent», cite en exemple Marie-Pier Boucher, directrice du CPE Rayon de Soleil à Victoriaville.

Les membres ont aussi fait ressortir la difficulté de recrutement de responsables de services en milieux familiaux : lourdeur administrative, isolement des responsables (RSÉ), dévalorisation de la profession, etc.

Les partenaires ont donc résolu de concevoir une campagne de recrutement et de valorisation de la profession ainsi que d’élaborer des services et des programmes d’accompagnements pour celles et ceux qui désireraient ouvrir un service en milieu familial : soutien administratif, pédagogique, financier, réseautage et formations.

Si d’autres pistes de solution sont également à l’étude, les partenaires s’entendent unanimement pour que chaque projet visant à créer une place de garde réponde à des critères de qualité élevés.

«L’heure n’est plus aux paroles, mais bel et bien à l’action pour nos familles d’Arthabaska et nos tout-petits, conclut Marie-Ève Croteau, coordonnatrice de la TCEFA.