Marche pour un Plessisville meilleur : la population répond à l’appel

C’est samedi qu’avait lieu l’événement «Marchons ensemble, pour un Plessisville meilleur!» Rappelons qu’il avait été reporté en avril dernier à la suite d’une hausse des cas de COVID-19 dans la région. Malgré la faible pluie, les organisateurs ont remporté leur pari, rassemblant environ 600 personnes, dans une proportion de 70% de citoyens de la Paroisse de Plessisville et de 30% de la Ville.

Cette marche se voulait symbolique et pacifique, permettant aux citoyens de lancer un message clair aux élus des conseils municipaux de la Ville et de la Paroisse que le climat conflictuel qui perdure depuis de nombreuses années à Plessisville a assez duré. Pour plusieurs citoyens, qui ont tenu à être présents, le statu quo n’est plus acceptable.

Prenant la parole devant la foule amassée au coin de l’avenue Saint-Édouard et de la rue Saint-Calixte, Bélinda Drolet, conseillère municipale au sein du conseil de la Paroisse, a d’abord voulu remercier les gens de s’être déplacés en si grand nombre. Elle a ensuite rappelé que la marche se voulait pacifique, positive et surtout rassembleuse. «Je suis ici aujourd’hui pour dénoncer le climat actuel. Ce climat tendu qui perdure depuis déjà beaucoup trop longtemps. Mais je suis surtout ici pour la famille de Michel, Marie-Pier, Sophie, Judith, Marc-André, Hugo, Janie, Katie, Carole, Steve, Samuel, Audrey, Mylène et plusieurs autres, pour qui le sport, les loisirs, font partie intégrante de leur quotidien.»

Pour Mme Drolet, il est temps de tracer une ligne et de regarder en avant. «Je crois qu’on a atteint la limite de ce que chaque municipalité pouvait faire toute seule. La collaboration est maintenant vitale. On a besoin l’un de l’autre. On doit trouver la bonne façon de fonctionner tous ensemble et de se respecter. Le secret du changement, c’est de concentrer toute notre énergie non pas à lutter contre le passé, mais à construire l’avenir. La meilleure façon de réussir cela, on la choisira ensemble, mais l’important c’est qu’on soit bien tous ensemble et de continuer de valoriser chaque milieu, aussi différent qu’il soit.»

Pour sa part, Annick Héon, candidate aux prochaines élections municipales, a tenu à souligner le travail de Mme Drolet. «L’implication politique représente un grand don de soi…des sacrifices au bénéfice de la communauté non seulement pour la personne qui s’implique, mais aussi pour sa famille. Depuis quelques mois maintenant, j’ai eu le plaisir de découvrir en elle une personne qui a réellement à cœur le bien de sa communauté et je sais que son mandat n’a pas été un long fleuve tranquille. Bélinda, au nom de tous les citoyens que tu as représentés dans les quatre dernières années, je crois que tu mérites une bonne main d’applaudissements.» C’est une foule très reconnaissante qui a chaudement remercié la jeune femme pour son engagement.

Mme Héon a poursuivi en mentionnant que le but de la marche n’était pas de réclamer un regroupement des municipalités. «Parce qu’avant d’étudier les différentes solutions possibles au conflit perpétuel entre la Ville et la Paroisse, il faut tout d’abord qu’un lien de confiance soit rétabli entre les deux entités. Il faut laisser de côté les vieilles rancœurs, revenir au «ici et maintenant» et réfléchir à ce qu’on veut pour demain. Il faut que les deux conseils municipaux soient animés de la même volonté réelle de collaborer et qu’ils aient une vision commune de l’avenir.  Le 7 novembre prochain, il y aura des élections municipales. En tant que citoyens, vous devez prendre pleinement conscience que vous avez le pouvoir de tout changer. C’est tous ensemble que nous arriverons à bâtir le futur que nous souhaitons pour nos municipalités et pour nos enfants.»

Esther Nicole, présidente du Club de patinage artistique, ainsi qu’Alexandre Bourque, président de l’Association du hockey mineur, ont également pris la parole, soulignant que leurs organisations sont deux organismes gérés par des bénévoles qui s’investissent avec cœur pour permettre aux jeunes de pratiquer des sports de glace. «Nos membres proviennent à parts égales de la Ville et de la Paroisse de Plessisville. À l’aréna, les jeunes, les parents et les bénévoles forment une seule et grande équipe. Tous travaillent dans la même direction pour que chacun puisse atteindre ses objectifs, que l’objectif soit de s’amuser ou de faire briller le grand Plessisville sur la scène sportive nationale. La situation politique actuelle entourant la tarification des loisirs met en péril nos associations.» Pour eux, le statu quo n’est pas envisageable. Ils souhaitent une solution durable, viable et équitable pour les jeunes.

Le dernier à prendre la parole avant le grand départ a été Yvan Carrier, de Construction YGC. Celui qui a vu sa compagnie faire les frais du conflit Ville/Paroisse a voulu prononcer quelques mots encourageants pour l’avenir. «Je crois en Plessisville et je crois qu’on peut faire quelque chose d’encore meilleur. Une porte s’ouvrira en novembre. Sera-t-on capable d’y entrer une bonne fois pour toutes? Si vous êtes ici, c’est que vous y croyez, vous aussi. Est-ce qu’on peut prouver que nous ne sommes pas les négligés de notre région? Montrons que nous sommes capables de nous tenir debout pour poursuivre une aventure qui sera magnifique.»

Soulignant au passage la présence du hockeyeur Mavrick Bourque, la foule en a profité pour le féliciter à la suite de son repêchage au sein de la LNH, lui qui représente non seulement une fierté pour son patelin, mais qui fait également rêver bien des petits garçons de Plessisville. C’est donc en compagnie du jeune homme et de sa famille que mesdames Héon et Drolet ont officiellement donné le départ de la marche.

Le convoi s’est dirigé sur l’avenue Saint-Édouard jusqu’au boulevard des Sucreries, traçant la limite entre la Ville et la Paroisse. À cet endroit les attendaient des autobus qui ont transporté les participants à l’édifice municipal de la Paroisse de Plessisville, où des fanions à l’effigie de l’événement ont été plantés. «Nous ne pouvions pas marcher dans la zone de 90 km/h. Nous avons donc élaboré un plan B», a mentionné Bélinda Drolet. «Ce fanion, c’est votre signature, c’est votre message aux élus leur demandant de regarder vers l’avant et leur réclamant de permettre à nos enfants de pratiquer leur sport à l’hiver sans que les familles aient à payer pour l’absence d’une entente», a souligné Mme Héon à la foule réunie.

Au terme de l’événement, les principales organisatrices se sont dites très heureuses du résultat et remercient tous les citoyens qui se sont déplacés pour la cause. «Nous espérons que le message sera entendu de part et d’autre et que les familles de notre municipalité pourront avoir accès à des services de loisirs à des coûts raisonnables. Nous souhaitons que cette marche marque le début d’un temps nouveau. Une chose est certaine, le message était très clair», ont-elles conclu.