Pénurie de main-d’oeuvre : le tourisme n’y échappe pas

Il manque de personnel dans plusieurs secteurs d’activités. Le tourisme n’échappe pas à cette tendance et les employeurs font des pieds et des mains afin de pourvoir des postes dans un domaine qui comporte plusieurs avantages.

La directrice marketing et directrice adjointe de Tourisme Centre-du-Québec, Céline Rousseau, dresse le portrait de cette industrie qui a plusieurs défis à relever ces temps-ci. Bien affecté par la pandémie de COVID-19 et paralysé pendant plusieurs mois, le tourisme doit en plus faire face à des difficultés de recrutement. «Plusieurs ressources d’expérience ont trouvé un emploi dans un autre domaine», indique Mme Rousseau. Il faut donc remplacer cette main-d’œuvre et former de nouvelles personnes.

Et la façon de recruter a bien changé depuis cette pénurie, qui date d’avant la pandémie (mais accentuée par celle-ci). Si auparavant c’est l’employeur qui choisissait parmi une banque de candidats, c’est désormais le travailleur qui a le luxe de déterminer qui l’emploiera. «Nos membres affichent des postes et reçoivent peu de CV. Ils font ensuite les entrevues et s’ils ne se dépêchent pas, le candidat choisi a souvent accepté un travail ailleurs», explique-t-elle.

Il faut donc trouver des moyens d’encourager les gens à venir œuvrer dans le secteur touristique. Parmi eux, il y a eu la mise en place d’une campagne de valorisation de la main-d’œuvre, amorcée avant la pandémie (2019-2020) également.

Tourisme Centre-du-Québec vient de plus en aide pour le recrutement avec la création, sur son site Web, d’une page dédiée à des emplois affichés par ses membres (elle en compte une trentaine). Participation aux foires de l’emploi, publications sur les réseaux sociaux sont autant d’autres techniques utilisées pour encourager les candidats à postuler et combler des emplois dans un secteur auquel, comme le dit Céline Rousseau, on ne pense pas spontanément. «La pénurie touche particulièrement l’hébergement et la restauration. Il s’agit pourtant d’emplois diversifiés dans un milieu intéressant», insiste-t-elle.

Le domaine touristique propose des conditions semblables à celles offertes dans le commerce au détail ou en entreprise, mais il s’agit d’emplois qui se démarquent par une ambiance de travail, un environnement agréable et la chance de côtoyer des gens souvent en vacances. «On mise sur un milieu de travail plus humain», estime-t-elle.

Malgré les défis, Céline demeure positive. «Peut-être que les changements de paliers d’alerte vont apporter une recrudescence des travailleurs. La fin des classes s’en vient également, avec les étudiants qui vont chercher des emplois. Ça risque donc de bouger. Le portrait va s’améliorer dans les prochaines semaines», souhaite-t-elle.

Quoi qu’il arrive, le milieu touristique du Centre-du-Québec aura su résister à la pandémie. Parmi les membres de Tourisme Centre-du-Québec, Céline Rousseau indique qu’il n’y a pas eu de fermetures définitives, le renouvellement des adhésions à l’organisme le prouvant. «Les aides gouvernementales ont contribué à garder les entreprises touristiques ouvertes», ajoute-t-elle.

Mais elle reconnaît tout de même que cela n’a pas été facile. Les membres, comme elle explique, ont dû faire preuve d’ingéniosité pour trouver d’autres façons d’aller chercher la clientèle et de maintenir en place les équipes.

L’été qui vient

Pour la saison estivale qui se prépare, les offres de plein air auront sans doute, tout comme l’été dernier, la cote. Mais il faut du personnel pour accueillir les visiteurs en mal d’activités. «Les parcs régionaux seront achalandés et il faut des gens additionnels afin de faire respecter les mesures sanitaires, une charge supplémentaire pour les entreprises», souligne Céline Rousseau. Les activités vélo et celles sur les cours d’eau s’annoncent très populaires.

Si on ajoute la pénurie de main-d’œuvre au cocktail, on se doute que ce sont les gestionnaires qui vont écoper du surplus de travail afin de maintenir une qualité de services. «C’est une situation qu’on vivait avant en tourisme. Ce n’est pas nouveau d’entendre les gestionnaires dire qu’ils ont fait de la réception ou de l’entretien», rappelle-t-elle.

Mais peu importe, les gens du tourisme ont très hâte de rouvrir la machine et d’accueillir les gens. «Ils vont tout faire pour recevoir les visiteurs et leur offrir des expériences», soutient la directrice marketing.

Et la saison estivale 2021 devrait être meilleure que la précédente. «L’an dernier, on déconfinait au compte-goutte avec des mesures qu’on ne connaissait pas. Cette année, les mesures sont entrées dans les habitudes et puisque nous avons un calendrier prévisionnel, on peut se préparer. Ça va se faire plus facilement», croit-elle.

Donc l’industrie touristique fait face à des défis encore cette année, mais est enthousiaste de pouvoir accueillir les visiteurs et offrir des activités qui ont tellement manqué à la grande majorité.