La croissance de nos PME freinée par la pénurie de main-d’œuvre

La pénurie de main-d’œuvre demeure le plus grand frein au développement des entreprises manufacturières de la MRC de L’Érable, une problématique qui s’étend d’ailleurs dans la MRC d’Arthabaska et dans plusieurs régions du Québec et qui s’était manifestée bien avant la pandémie.

Le vieillissement de la population, le manque de compétences de base, la complexité de recruter des employés régionalement, la concurrence des grandes entreprises et les délais interminables pour l’embauche de travailleurs étrangers sans oublier le contexte actuel de la pandémie sont certes des facteurs qui expliquent cette problématique qui se vit à l’échelle locale, régionale et nationale.

Certaines refusent déjà des contrats par peur de ne pas être en mesure de subvenir à leur production alors que d’autres remettent tout simplement en question leur projet d’expansion. «Des travailleurs, ça ne se tricote pas», illustre d’ailleurs le commissaire industriel chez Développement économique de L’Érable, Guillaume Rondeau.

Celui-ci mène actuellement un sondage auprès d’une cinquantaine d’entreprises du territoire de L’Érable afin de prendre le pouls de leur situation. Le tiers d’entre elles lui ont déjà acheminé leurs réponses.

«Il ne fait aucun doute que le manque de main-d’œuvre est une sérieuse problématique pour nos manufacturiers qui prévoient, dans une proportion de 90%, embaucher du nouveau personnel au cours de la prochaine année», relate M. Rondeau.

Lors du dernier salon virtuel de Mission Emploi, celui-ci dit avoir noté qu’il y avait plus de 1350 emplois à pourvoir parmi les 71 entreprises d’Arthabaska et de L’Érable inscrites. «C’est une donnée quand même incroyable pour le territoire. C’est sûr qu’on ne peut tous les recruter chez nous. La pression est donc énorme pour que nous puissions en attirer de l’extérieur, comme de Montréal, et aussi de l’étranger par la voie de l’immigration. Dans L’Érable, près de la moitié de nos PME envisagent de faire une demande pour obtenir la présence de travailleurs étrangers.»

À cet effet, M. Rondeau souligne cette initiative développée par l’Association régionale de développement économique du Centre-du-Québec (l’ARDECQ) en collaboration avec les MRC du territoire pour que les entreprises puissent profiter de ressources spécialisées dans le domaine du recrutement international et favoriser une utilisation accrue de la main-d’œuvre étrangère. Un site Internet est également en développement pour rassembler toute l’information qui touche la main-d’œuvre et qui permettra d’informer davantage les PME en matière de bonnes pratiques en ressources humaines. «Ça fait partie des éléments à mettre en place chez nos entreprises pour essayer de contrer le manque de main-d’œuvre.»

M. Rondeau croit aussi que les entreprises du Centre-du-Québec bénéficieront de cet autre projet concocté par les MRC du Centre-du-Québec et l’ARDECQ avec l’Escouade performance industrielle qui permettra d’aider nos entreprises à intégrer les technologies numériques pour devenir plus efficaces et récupérer ainsi des travailleurs qui pourront servir à d’autres besoins dans l’entreprise. «Notre main-d’œuvre est rare et il faut l’économiser pour s’en servir à bon escient.»

Tout n’est pas gagné alors que les manufacturiers de Mégantic-L’Érable ont dénoncé récemment les délais interminables pour l’embauche de travailleurs étrangers temporaires. Et L’Érable n’est pas au bout de ses peines alors qu’elle n’aurait pas, non plus, assez de logements à offrir à ses nouveaux travailleurs étrangers. «Nous allons continuer à sensibiliser le milieu pour résoudre cette autre problématique», de conclure M. Rondeau.