À découvrir les oeuvres de l’exposition «Ma ville inclusive»

Jusqu’à dimanche, à l’occasion de la Semaine québécoise des personnes handicapées, la population, en empruntant le parcours entourant la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot de Victoriaville, pourra découvrir le travail de jeunes élèves de deux classes des écoles Sainte-Famille et Saint-Christophe. Question de les sensibiliser au vécu des personnes handicapées, ces enfants devaient relever un défi, celui de créer une œuvre sans utiliser leur pouce!

Ces groupes d’élèves ont remporté une activité de médiation culturelle après avoir participé, comme plus d’un millier d’autres élèves du primaire, aux activités proposées par la trousse d’animation du projet «Ma ville inclusive», dont le coloriage d’une affiche géante de la Ville illustrée par l’artiste Marie-Sol St-Onge.

Charlyne Boivin, animatrice à la bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot. (Photo www.lanouvelle.net)

L’activité de médiation débutait par la lecture du livre «Le petit mouton à la laine d’acier» portant sur un petit mouton qui vivait une différence. «La lecture a été suivie d’une discussion sur la différence. Par la suite, les élèves devaient, un pouce en moins, créer une œuvre personnelle avec les couleurs et les formes qu’ils aiment», a indiqué Charlyne Boivin, animatrice à la bibliothèque.

Si certains enfants se sont montrés ouverts dès le départ, d’autres ont fait preuve d’une certaine réticence. «Ils ont découvert des muscles qu’ils n’utilisent pas habituellement. Certains ont dit avoir mal au bras et à l’épaule», a confié l’animatrice.

Une visite de l’artiste

Lors du vernissage, en matinée, mardi, les enfants ont eu droit à la visite de l’artiste Marie-Sol St-Onge qui tenait à les rencontrer parce qu’il est important, a-t-elle dit, «de démystifier le handicap».

«Avant la maladie, j’avais tous mes membres, comme vous. Aujourd’hui, j’ai de super prothèses, de beaux morceaux de robot. Je trouvais important de venir vous expliquer que je suis encore heureuse malgré toutes les difficultés. Ce n’est pas simple, c’est beaucoup d’efforts. Mais je suis super de bonne humeur et je réalise de belles toiles, de beaux projets», a-t-elle exprimé.

L’activité, leur a-t-elle rappelé, visait à faire expérimenter ce que doit vivre une personne handicapée dans son quotidien. «Se mettre dans la peau d’une personne handicapée pour comprendre toutes les difficultés. C’est important de comprendre le vécu de ces personnes pour être à l’écoute, être là pour eux, mais surtout pour ne pas être gêné. On est tous pareils, finalement. On est les mêmes personnes», a-t-elle fait valoir.

L’artiste Marie-Sol St-Onge tenait à rencontrer les jeunes élèves. (Photo www.lanouvelle.net)

Marie-Sol St-Onge a conclu en lançant un message. «Ce qu’il vous faut retenir, ce n’est pas les difficultés rencontrées, mais bien le plaisir éprouvé à faire l’atelier et, finalement, de voir que le résultat est super surprenant. On a des toiles magnifiques», a-t-elle terminé.

Questionnés sur leur expérience, les élèves, en général, ont bien apprécié l’aventure.

«Extra cool, a lancé Daphnée. Je pensais, au début, que ça serait dur, mais ce n’est pas si pire.»

Benjamin, lui, avoue une certaine difficulté, au départ. «Mais c’était rendu facile à la fin», a-t-il dit.

Jasmine, pour sa part, s’en est bien tirée. «C’était plus facile qu’avec le pouce», a-t-elle noté.

Quant à Xavier, il a particulièrement adoré le mélange des couleurs.

Il en est ressorti de l’exercice toutes sortes de tableaux, d’une aurore boréale au papillon en passant par un champ de bataille, des couleurs de l’armée jusqu’à une voiture avec une route, un soleil et des nuages, entre autres.

Présent au vernissage, le maire de Victoriaville, André Bellavance a salué et félicité tous les élèves et leurs enseignants et enseignantes pour leur participation, car, a-t-il signalé, chaque geste compte pour une ville inclusive, tout en précisant qu’une société inclusive consiste à permettre à chacun de prendre sa place et de se réaliser comme individu.