Caroline Geoffroy fait preuve de résilience

Gravement brûlée sur 33% de son corps en août 2018, Caroline Geoffroy participe depuis le printemps à un projet pilote visant à améliorer l’apparence des cicatrices des grands brûlés à Québec.

Ce projet utilise une technologie au laser. «Il brûle la première couche de ma peau au premier degré. Ça fait de petits trous pour permettre au collagène de sortir comme il faut. C’est censé diminuer la cicatrice et enlever un peu de sa couleur rouge-rose-mauve», explique Caroline Geoffroy, qui a reçu jusqu’à présent deux traitements. Elle perçoit d’ailleurs déjà une petite différence. «C’est certain que je ne reviendrai pas comme avant, mais on pense que ça peut réduire de 30% l’épaisseur de mes cicatrices.»

Cette épaisseur est le résultat d’une hypertrophie. «Mon intérieur guérit trop vite, explique Mme Geoffroy. Mon corps ne comprenait pas que c’était guéri, alors il continuait à produire du collagène. C’est pour ça que mes cicatrices sont aussi épaisses.»

Selon sa plasticienne, dit-elle, son cas était parfait pour tester ce type de technologie, qui existe déjà à Miami et à Montréal, mais en clinique privée. «Je suis chanceuse parce que ça ne me coûte rien. Ma plasticienne souhaite que le laser soit compris dans le traitement des grands brûlés, au même titre que les vêtements compressifs, par exemple. Pour cela, elle doit démontrer l’efficacité du laser et ses bienfaits, et je sers de cobaye.»

Sans ce projet pilote, la facture s’élèverait à des milliers de dollars. «Pour le cou et le visage seulement, ça coûterait 30 000$, peut-être plus», affirme Caroline Geoffroy, ajoutant que selon chaque partie du corps, de 6 à 10 traitements seront nécessaires. «On a calculé que j’en aurais pour deux ans.»

Durant cette période, elle devra de nouveau porter des vêtements compressifs. Ces vêtements servent d’orthèse cutanée. Ils exercent une pression sur les cicatrices afin d’en améliorer l’aspect, mais aussi afin d’éviter certains «désordres cicatriciels», comme l’hypertrophie, justement.

Les avantages du laser

L’utilisation du laser en plastie s’avère moins invasive que les chirurgies pratiquées actuellement, peut-on lire sur le site Web de la Fondation CHU de Québec, qui a financé l’achat de cette technologie dont bénéficie Caroline Geoffroy. «Grâce à cette technologie, il est possible de déterminer avec précision la profondeur de la brûlure et de la traiter avec exactitude», est-il écrit. Toujours selon la Fondation, le laser «permet d’établir un meilleur diagnostic et d’adapter le traitement à entreprendre en fonction des besoins réels du patient» et «favorise une récupération plus rapide au patient». Le projet pilote était attendu depuis 2019.

Le saviez-vous?

L’Unité spécialisée pour les soins aux grands brûlés de l’hôpital de l’Enfant-Jésus du CHU de Québec-Université Laval accueille et traite annuellement près d’une centaine de patients provenant de la région de Québec, mais également de tout l’Est-du-Québec.