Après 10 ans à Yellowknife, Étienne Croteau rentre au bercail

Dans quelques semaines, Étienne Croteau prendra la route afin de venir continuer ses projets à Victoriaville. Il reviendra de Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest), où il a passé les 10 dernières années.

En entretien téléphonique, Étienne a indiqué que cette décennie passée à l’extérieur du Québec lui aura permis, entres autres, de reconnaître sa francophonie, de prendre de l’expérience et d’opérer son entreprise.

Originaire de Saint-Ferdinand, Étienne a une formation de chef cuisinier, d’animation et gestion de projet ainsi qu’en animation culturelle. Il y a 10 ans, en perte de sens alors qu’il habitait Montréal, il a décidé d’aller occuper un emploi à Yellowknife. «J’étais mûr pour un changement», explique-t-il.

Il est donc parti et s’est lancé dans différents projets, dont la restauration. «C’est à ce moment que je me suis dit que ça n’avait pas de sens de servir des légumes provenant de partout sauf d’ici (TN-O)», souligne-t-il. Ayant également l’agriculture à cœur, il a voulu, dans cette province, trouver une terre afin d’y cultiver des légumes. Puisqu’il n’y a pas de terre arable à cet endroit, la culture demande beaucoup de démarches et d’investissements.

Étienne a mis tous les efforts nécessaires, mais après trois ans, il  n’a pu arriver à ses fins. «Yellowknife n’est pas prête», a-t-il découvert. Voulant donc travailler la terre, Étienne a choisi de revenir dans la région, à Victoriaville particulièrement, où il a de la famille. «C’est le berceau du développement durable», fait-il remarquer.

Il a donc vendu ses actifs et prépare son retour. C’est vers le 10 juin qu’il devrait être revenu, mais il a déjà trouvé un emploi du côté des «Rendez-vous gourmands». Ainsi, depuis quelques jours, même à distance, il a commencé à plancher sur la 4e édition de ces marchés de producteurs régionaux qui prendront place, encore les vendredis, du 2 juillet jusqu’en septembre à Victoriaville.

Aussi, afin de poursuivre ses projets nordiques, il est à la recherche d’une terre qu’il pourra finalement cultiver. «J’irai également parfaire ma formation à la Ferme des Possibles», annonce-t-il.

Étienne Croteau a plein d’idées en tête, notamment d’offrir un service de chef à domicile. Son rêve serait d’avoir une terre bien située, avec une grande pergola où, tout autour, pousseraient des courges. Un endroit où il pourrait tenir de gros événements (quand cela sera possible) et qui lui permettrait de mettre à l’honneur tout ce qu’il a appris au cours de son long séjour aux TN-O. «À Yellowknife, je me suis découvert comme chef. J’ai exploré beaucoup et mon médium c’est l’épice.», confie-t-il.

De cette lointaine province, lui manquera l’esprit de communauté, retrouvée dans cette ville isolée. «Yellowknife, c’est une agglomération où 50% des gens sont venus s’établir et ont été accueillis», a-t-il remarqué. Les étrangers sont donc chaleureusement et rapidement intégrés. «C’est fascinant de voir comment la communauté francophone est tissée serrée», a-t-il apprécié. On l’a vite intégré à différents conseils d’administration, où il a beaucoup appris. Étienne avait bien l’intention de rester à Yellowknife toute sa vie, mais est content de revenir voulant faire partie de la solution de l’agriculture biologique.

Il quitte l’endroit ayant retrouvé ce sens qui justement l’avait mené aux Territoires du Nord-Ouest. «Je sais exactement où je m’en vais. Je reviens pour réaliser mon rêve», espère-t-il.

Déjà, son travail aux Rendez-vous gourmands lui permettra de faire des contacts. Sa mission sera de consolider les acquis et continuer d’améliorer l’expérience autant pour les producteurs que pour les acheteurs. Il a bien l’intention d’être partie prenante de la communauté où il revient et contribuer, à sa façon, avec son expérience.