Le «miracle» du FIMAV a eu lieu

Malgré les embûches et les incertitudes, le 37e Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV) a eu lieu et a connu du succès, selon son directeur général et artistique, Michel Levasseur.

C’est très respectueusement qu’il utilise même le mot «miracle» pour qualifier ce festival qui aura été l’un des premiers au Québec et peut-être même au Canada à se tenir en «présentiel» depuis le début de la pandémie. «Quand tout le monde pensait qu’il serait annulé, il a finalement au lieu. Il a été très émotif ce festival», a-t-il indiqué. En effet, il était audacieux de la part de l’organisation de se lancer dans ce festival avec des spectateurs dans une version un peu écourtée (trois jours plutôt que les quatre habituels), mais surtout dans une situation qui évolue constamment et implique des changements.

Il a fallu changer la mise en marché de l’événement, axant davantage sur les installations sonores plutôt que sur les concerts. Une façon de faire qui a été à l’avantage des installations en question qui ont connu cette année un record d’achalandage. «Nous avons comptabilisé 14 000 visites alors que nous en avions environ 12 000 habituellement. Il y a avait deux installations de plus et le fait d’en installer sur la rue de la Gare a eu un effet positif», fait remarquer Michel.

Lors de la soirée d’ouverture, 4 musiciens : René Lussier, Érick d’Orion, Robbie Kuster et Martin Tétreault

Du côté des concerts, il y en avait une douzaine au programme, dont deux doubles. Dans ce volet, ce sont plus de 1000 entrées qui figurent au bilan, ce qui représente une moyenne de 100 par spectacle et répond aux prédictions. «Chaque salle avait un potentiel jusqu’à 150 places avec la distanciation», rappelle le directeur général en ajoutant que 2 concerts, même, ont été présentés à guichet fermé. En ce qui concerne les revenus, le seul fait de présenter l’événement a apporté certains avantages financiers à l’organisation cette année.

Le directeur général est très fier de dire que le festival a été présenté dans son entièreté avec des concerts offerts dans trois salles différentes, les installations sonores, le volet cinéma et l’exposition. «Je suis aussi très content de la programmation. Tous les artistes provenaient du Canada, mais plusieurs sont originaires de différents pays», ajoute-t-il. Une bonne façon d’inclure l’international malgré l’interdiction de voyage actuelle. Cette fermeture des frontières, autant pour les autres provinces que les autres pays, a fait en sorte que l’organisation s’attendait, bien entendu, à moins de visiteurs.

Il a également fallu adapter l’horaire des concerts avec le couvre-feu en vigueur. Les spectateurs ont également eu à planifier leurs déplacements pour le respecter. «Et pour les visiteurs provenant de zones rouges, les repas ont été un autre défi puisqu’ils ne pouvaient pas aller manger dans les restaurants», a-t-il rappelé.

Un record d’achalandage du côté des installations sonores

La programmation cinéma a également été offerte aux festivaliers, du côté de la salle Les-Frères-Lemaire du Carré 150. Un nouveau lieu de présentation qui, selon M. Levasseur, a donné de l’ampleur, même s’il n’a été possible d’offrir qu’une seule représentation par jour. «On pense à garder ce lieu pour ce volet, les prochaines années», indique-t-il. Et même si le festival a été un succès, malgré les craintes et les obstacles, Michel Levasseur ne souhaite pas revivre une telle aventure. Il veut revenir aux quatre jours de programmation, aux mêmes heures avec la présentation de musiciens provenant de partout à travers la planète.

La soirée d’ouverture

Il y avait de la fébrilité vendredi soir avant le tout premier concert du FIMAV. Autant du côté des organisateurs qui souhaitaient que tout respecte les consignes sanitaires que chez les festivaliers, trop heureux de se retrouver devant des musiciens, en vrai.

Michel Levasseur a lancé, lors de la présentation du premier spectacle (il les présente tous), que c’était quelque chose. «C’est incroyable d’arriver au premier concert», a-t-il confié devant les spectateurs éparpillés sur les trois niveaux de la salle Les-frères-Lemaire du Carré 150. «Tout le festival est là; les films, les installations sonores. C’est très émotif d’être ici», a-t-il ajouté.

Il a voulu dédier ce festival, de retour après une année d’absence en raison de la COVID-19, à son père qui pendant la dernière année est passé de sa résidence à l’hôpital, au confinement et au déconfinement. «C’est le premier festival qu’il va manquer en 37 ans», déplore-t-il. Et malgré toutes les consignes sanitaires à respecter, la distance entre les spectateurs, l’essence du FIMAV était bien présente pour la soirée d’ouverture et pour tout le festival. Le public était content d’être de retour et a remercié l’organisation d’avoir présenté l’événement de façon sécuritaire. «Nous n’avons pas eu de problèmes à faire respecter les consignes», termine-t-il.