Parminou : du théâtre en personne avec «Passée date?»

C’est le retour du théâtre «en personne» au centre de création du Parminou de Victoriaville alors qu’est présentée, dans les prochains jours, la nouvelle création intitulée «Passée date?».

Lors de la générale, présentée le 18 mai (la journée même où le Parminou célébrait son 48e anniversaire), une vingtaine de personnes, ayant participé à une rencontre de contenu en majorité, ont pu voir, en chair et en os, les trois comédiens, Hélène Desperrier, France Beaulé et Hugues Fortin, présenter la pièce qui se veut une réflexion humoristique sur le vieillissement. C’est d’ailleurs Hélène qui signe le texte, alors que la mise en scène a été confiée à Hugo Turgeon. Le décor ingénieux, qui permet des non-dits éloquents, est signé Cybel St-Pierre et cette dernière a obtenu la collaboration de la photographe Isabelle de Blois.

Le rôle ainsi que la place des aînés a été un sujet pertinent au cours de la pandémie et le Parminou, grâce à l’appui financier du Conseil des arts et lettres du Québec (CALQ), aborde ce sujet d’actualité avec «Passée date?».

Les spectateurs découvriront Lailée, qui va avoir 70 ans et qui est à installer une exposition de ses photos. Aidée de sa meilleure amie Odile et du mari de celle-ci, elle partage ses pensées sur le vieillissement et la façon dont les aînés sont parfois considérés (ou plutôt non considérés). «Je vais avoir 70 ans. Ma vie va changer. Ça me fait peur de vieillir», raconte-t-elle. Comme si, du jour au lendemain, les humains avaient une date de péremption après laquelle ils ne comprenaient plus rien et devenaient inutiles dans la société…

La pièce aborde différents thèmes reliés à l’âgisme, dont le droit d’avoir une vie épanouie, même après la retraite,  ainsi que les tabous, préjugés et deuils qui viennent avec l’âge. Le culte de l’image, si parfaite de plusieurs aujourd’hui, est également abordé. «Vais-je trouver un homme si je ne me fais pas refaire?», s’interroge le personnage principal. On y parle également du respect qui fait écho à ceux qui s’inquiètent de la place qu’on laisse aux aînés.

Quant à Lailée, elle partage sa quête d’un compagnon, la vente de sa maison et, le fait que plusieurs personnes plus jeunes pensent nécessairement qu’elle est sourde et qu’elle perd la mémoire, qu’elle n’est pas passée date. Même à son fils, elle doit rappeler qu’elle n’est pas une enfant.

Alors qu’elle est encore jeune dans son cœur et dans son corps, son frère Gaétan est l’idée même que se font plusieurs du troisième âge… une personne qui a réservé sa place au salon funéraire. Comme quoi la vieillesse est davantage un état d’esprit. «On devient vieux quand on reste dans nos zones de confort et qu’on déserte nos rêves», découvrent les spectateurs lors de la pièce.

Sensibilité, réalisme et lucidité sont au rendez-vous de cette pièce qui aborde tout de même un sujet délicat, d’une façon amusante et intéressante.

Des représentations gratuites ont lieu du 21 au 29 mai. Il faut réserver sa place en communiquant au 819 758-0577, poste 221 ou à parminou@parminou.com. Des supplémentaires seront peut-être ajoutées.