Trafic de cocaïne : la prison en vue pour un Victoriavillois

Arrêté en septembre 2020 en lien avec le trafic de cocaïne, le Victoriavillois Mathieu Fafard se verra, de toute évidence, imposer une peine d’emprisonnement le 8 juin.

C’est ce qu’a laissé entendre le juge Bruno Langelier de la Cour du Québec, mardi avant-midi, après avoir entendu les argumentations des deux parties.

Me Éric Thériault de la poursuite

L’audience a débuté par un rappel des faits résumés par le procureur de la poursuite, Me Éric Thériault, qui a fait part de certaines techniques d’enquête, dont une filature exercée par les policiers et une transaction d’un gramme de coke moyennant 100 $ effectuée par un agent d’infiltration en mars 2020 avec l’accusé de 42 ans.

La perquisition ne surviendra qu’environ six mois plus tard, le 1er septembre 2020. L’opération policière a permis la saisie de 7,69 g de cocaïne, d’une somme de 1155 $, de trois balances, d’une liste de comptabilité, de minisachets et d’un téléphone cellulaire.

«L’homme a comparu le lendemain. Il a offert une bonne collaboration et a finalement plaidé coupable assez rapidement en février», a indiqué Me Thériault.
Dans ses représentations, le représentant du ministère public a fait valoir les critères de dénonciation et de dissuasion à prioriser en matière de drogues dures, tout en précisant que la fourchette de peines variaient entre quelques mois et quatre ans de détention, selon la quantité, la nature des stupéfiants et la durée de l’infraction dans le temps.

Me Thériault a réclamé une peine de six mois d’emprisonnement assortie d’une période de probation de deux ans avec un suivi de 15 mois. «Une peine qui répond bien aux critères et qui n’est pas démesurée. Oui, il est question de privation de liberté, mais le message à passer, c’est que la vente de cocaïne, c’est non!», a-t-il plaidé.

Me Denis Lavigne, l’avocat de l’accusé (Photo www.lanouvelle.net – Archives)

En défense, Me Denis Lavigne a soutenu que son client, inapte au travail en raison de problèmes de santé, n’avait rien de criminel et que son arrestation a produit son effet. «On a ici un individu arrêté et sitôt réhabilité. Il a cessé ses fréquentations et sa consommation. Il est plus heureux aujourd’hui et ses parents ont constaté un énorme changement», a-t-il indiqué.

D’ailleurs, dans son témoignage, la mère de l’accusé a affirmé avoir constaté un changement chez son fils. «Il est plus serein, plus allumé, plus présent. À ma connaissance, c’est clair qu’il ne consomme plus», a-t-elle dit.

Me Lavigne a dit souhaiter que le Tribunal puisse surseoir à la peine pour imposer plutôt une probation avec un suivi, ce qui serait, selon lui, de nature à aider son client alors que la prison risque de produire un effet destructif.

Mais si le Tribunal devait pencher pour la détention, Me Lavigne l’invite à opter pour une peine discontinue à purger les week-ends.

Cependant, le juge Langelier a clairement fait savoir qu’il envisageait l’incarcération ferme. Décision le 8 juin.