Galerie G de BR : la grande Danvilloise prend son envol

Après six mois de travaux, la toute nouvelle Galerie G de BR, située au cœur de Danville, est maintenant prête à se laisser porter par la création.

Celle qu’on surnomme la «Grande dame» met notamment de l’avant la pluridisciplinarité et la bienveillance. Dès le 15 mai, les artistes et la population pourront profiter de l’âme chaleureuse de ce lieu ancestral.

Une galerie d’art, une boutique, un café, un espace de création, un lieu d’apprentissage et une résidence pour artistes, la Galerie G de BR est un endroit où tous pourront trouver leur comble.

Dès qu’on pose le pied à l’intérieur, il est possible de ressentir une ambiance propice à la création. Au rez-de-chaussée, on retrouve la galerie d’art, le café et la boutique Germaine nommée en l’honneur de la grand-mère de la fondatrice de cette galerie, la comédienne et artiste peintre Geneviève Boivin-Roussy. «Elle était tout sauf une germaine!», lance-t-elle en riant.

Des produits québécois sont mis à l’avant-plan dans la maison d’art grâce à la boutique Germaine. «On avait envie de créer une synergie à travers tous les produits […] Nous avons des pièces uniques d’un peu partout. […] Il y en a pour tous les prix», explique la responsable de la boutique et adjointe de la galerie, Hélène Gallant-Roberge.

Chaque pièce possède sa propre essence. «Nous avons décidé de redonner un vent de fraîcheur et de jeunesse à la Grande dame», note Mme Boivin-Roussy.

Cette dernière image la galerie d’art comme un bateau-charrette. «Le projet remonte à une dizaine d’années lorsque je me suis mise à faire des recherches sur ma famille. J’avais envie de découvrir d’où venaient mes ancêtres. J’ai découvert Léon Roussy qui était un pirate. Il pillait les bateaux et il redistribuait aux pauvres. La famille Boivin, ce sont les premiers artisans débarqués en Nouvelle-France.»

Tous les pans de la création peuvent désormais être reliés. «Pour moi la galerie, c’est la découverte du bateau-charrette. C’est le lieu de tous les possibles. Tout ce que j’avais visualisé depuis les dix dernières années devenait concret dans ce lieu où l’architecture me permet cette grande liberté», explique-t-elle avec passion.

Le bâtiment abritant la Galerie G de BR était auparavant une sellerie pour les chevaux. «Cette maison a une âme», lance-t-elle sans hésitation.

Au deuxième étage, on retrouve l’appartement pour les artistes où l’on peut remarquer des moulures et de la tapisserie d’origine datant de 1893. «Quand je suis dans cet appartement, j’ai l’impression d’être dans un monde intemporel», raconte Mme Boivin-Roussy en expliquant que l’ensemble des objets de l’appartement proviennent de dons. Un atelier est également mis à la disposition des artistes afin qu’ils soient autonomes dans leur processus de création.

Transmettre le savoir

La transmission du savoir est au cœur de ce projet. «C’est un projet qui rend honneur à nos ancêtres. Chacun de nous porte une histoire qu’il ne connait pas. Je trouve souvent qu’on oublie cette facette-là de nous. Je trouve ça plus facile d’avancer dans la vie quand je sais ce que mes ancêtres ont fait. […] La transmission va avec le fait d’honorer l’histoire. Il est temps qu’on soit fier de notre histoire.»

Au troisième étage du bâtiment vieux de plus d’un siècle, la petite chambre et la chambre du poète sont situées côte à côte. Ces pièces permettront aux artistes de réfléchir à leur projet, et ce, sans aucune pression. «Comme créateur, quand tu es aux premières étincelles de ton œuvre, tu as besoin d’être dans un lieu intimiste, mais stimulant.» Geneviève Boivin-Roussy mentionne d’ailleurs qu’une artiste sera en résidence tout le mois de juillet.

Rendre l’art accessible à tous

La démocratisation de l’art est au cœur des priorités des responsables de la galerie. «J’ai eu extrêmement de chance dans la vie en pouvant avoir accès à différentes formes d’expression artistique qui m’ont beaucoup aidée en tant que personne à m’émanciper. Ça va de soi que je me donne une mission de pouvoir le rendre accessible à la communauté», souligne la directrice des communications, Emma-Lou Gladu-Rajotte.

Bien cachée dans une garde-robe du troisième étage se trouve une tapisserie peinte à la main ayant conservé tout son éclat. «À chaque petit racoin, on traverse une nouvelle époque. Il y a une nouvelle histoire qui débute. On laisse des petits indices aux gens qui vont venir créer sans rien forcer.»

Le sous-sol de la Galerie G de BR laisse place à une salle de cours et à un bureau créatif. Des moulures d’origine et des bancs de l’église de Saint-Adrien ont été récupérés. Des classes de poterie, de peinture, de dessin, d’écriture et de joaillerie pourront y être organisées.

Après la pandémie, deux artistes pourront être en résidence simultanément. «Nous avons voulu créer un espace convivial pour décomplexer les gens dans les galeries d’art. L’objectif est de rendre accessible l’art pour que les artistes puissent avoir un discours dans la société», mentionne Mme Boivin-Roussy.

La Grande dame possède également une vaste cour arrière où éventuellement des courts métrages et des spectacles pourraient être présentés.

En plus des œuvres de la fondatrice de la galerie Geneviève Boivin-Roussy, plusieurs artistes seront mis en lumière dans le cadre de l’ouverture officielle tels que la photographe Èva-Maude TC, le peintre Frédérick Ouellet, la sculptrice Barbara Meilleur et l’artiste peintre Linda Vachon.

Préouverture

Le samedi 15 mai, entre 13 h et 17 h, la population est invitée à contempler le travail des artistes. «Étant donné les conditions actuelles de la zone rouge, nous avons décidé de faire une préouverture. Les gens vont pouvoir déambuler dans la boutique Germaine, apprécier le travail des artistes locaux et venir admirer le travail exemplaire de nos exposants», explique Geneviève Boivin-Roussy.

La Galerie G de BR est située au 20, rue Water à Danville.

La Tribune