Infirmière : un métier de coeur

La Semaine de la profession infirmière (du 10 au 16 mai) est l’occasion d’attirer l’attention sur ce métier indispensable. En ces temps de pandémie, le rôle de ces gens de la santé est mis en lumière.

Isabelle Binette, infirmière-chef par intérim en médecine à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska, et Catherine Parent, infirmière auxiliaire au CLSC et en soutien à domicile, témoignent de ce domaine qu’elles ont choisi, de ses défis, mais également de ses avantages.

Les deux cumulent une vingtaine d’années d’expérience et sont toujours aussi passionnées par ce travail qui leur permet de soigner les gens. Ayant déjà travaillé ensemble, les deux femmes sont devenues des amies et ont pris le temps de partager une partie de leur quotidien.

Si Isabelle a choisi la profession, c’est qu’elle a été en partie influencée par une tante qui avait la même. «Je voulais être ambulancière au départ. Mais à l’époque, il n’y avait pas les mêmes conditions qu’aujourd’hui. Chose certaine, je voulais aider et soigner. Je ne me suis jamais trop posé de questions», indique-t-elle. Pour Catherine, c’est cette même envie de prendre soin des autres qui l’a menée vers sa profession. «J’aimais m’occuper des personnes âgées et, à la fin de mon secondaire, je suis allée à une journée portes ouvertes pour découvrir le métier d’infirmière auxiliaire et j’ai tout de suite eu un coup de cœur», confie-t-elle.

Les deux oeuvrent dans des milieux différents. Isabelle est en milieu hospitalier, à HDA, depuis de nombreuses années. «Je me suis promenée dans tous les départements (urgence, pédiatrie, naissance-famille, chirurgie et médecine depuis près de 10 ans).» Un milieu rempli de défis, notamment avec la clientèle qui est de plus en plus âgée. «Donc des cas de plus en plus complexes et aigus. Du côté de la courte durée, il faut faire avec une structure de personnel qui change tous les jours. Avec la pénurie, il faut souvent réorganiser le travail d’équipe. Tous les jours, la structure change, mais en travaillant en équipe, on passe à travers», raconte-t-elle.

Pour Catherine, c’est après avoir travaillé à l’hôpital qu’une suppression de poste l’a incitée à se tourner vers les soins à domicile. Une situation dans laquelle elle a sauté à pieds joints, étant déjà attirée par ces services. «Je ne regrette pas. C’est très différent : en milieu hospitalier tu travailles toujours en équipe alors que pour les soins à domicile, tu es toute seule. Tu dois te faire confiance et avoir un bon jugement. Les défis restent toujours de garder les gens dans leur milieu», explique-t-elle.

Elle apprécie grandement le temps qu’elle peut prendre avec ses patients, en allant les rencontrer dans leur milieu. «Ça permet de voir comment ils vivent et ça apporte une proximité», ajoute-t-elle. Deux milieux différents, qui ont du positif et du négatif, comme dans tous les métiers.

La pandémie de la COVID-19 a également apporté des défis depuis plus d’une année; des changements aussi. «J’ai traversé deux éclosions sur mon unité depuis le début de la pandémie que j’ai dû gérer avec mon équipe. Des règles changent au quotidien, il faut se tenir à jour. Dans nos pratiques, il y a également des changements», note-t-elle.

Alors que parmi les infirmières, il y a plusieurs mamans dont les enfants vont à l’école, cela a amené des absences qu’il a fallu compenser. Même chose pour les congés de maternité. Les futures mamans sont maintenant retirées du travail plutôt que d’être réaffectées. Et même avant la pandémie, il y avait une pénurie. «Nous sommes toujours en mode solution. Chaque jour est un nouveau défi. Il faut se serrer les coudes et travailler en équipe.»

Même chose pour Catherine pour qui le travail s’est complexifié avec la pandémie. Par exemple, lors des éclosions dans les résidences privées pour aînés, elle a dû aller donner un coup de main sur place, tout en maintenant les services pour les cas prioritaires. La gestion des équipements de protection individuelle a également modifié pour passer d’un patient à l’autre dans leur lieu de vie.

Mais dans tous ces changements, les deux femmes estiment avoir été bien informées et formées. «Nous avons beaucoup de support aussi», admettent-elles.

Peu importe les désagréments, les avantages l’emportent toujours pour les deux femmes. Elles encouragent d’ailleurs celles (et ceux) qui envisagent la profession d’y aller. «Il y a tellement de possibilités et ces personnes ne manqueront jamais de travail», note Isabelle.

La sécurité d’emploi et les réaménagements d’horaires sont désormais possibles et intéressants pour plusieurs. «Il y a aussi le travail d’équipe qui permet de créer de nouvelles amitiés. C’est passionnant de soigner les gens. Il y a toujours plein de belles histoires. Ce n’est pas routinier», fait valoir Isabelle qui mentionne l’importance de la collaboration des auxiliaires et des préposés aux bénéficiaires qui facilitent le travail.

Pour Catherine, elle insiste sur le fait qu’il s’agit d’un métier de cœur. Et pour ceux et celles qui souhaitent faire des heures supplémentaires, ce n’est pas un problème. «C’est gratifiant aussi de voir un patient qui te remercie et apprécie les soins reçus.»

Pour les deux femmes, cette semaine de la profession infirmière leur donne une petite tape dans le dos, un encouragement bien mérité. Pas de grandes célébrations comme par les années passées, mais une belle occasion de reconnaître l’importance de leur travail. «Ça permet de nous redonner de l’énergie», dit encore Isabelle.