Le personnel syndiqué du Cégep en grève

Les syndicats représentant les enseignantes et enseignants, le personnel de soutien et les professionnels du Cégep de Victoriaville tiennent aujourd’hui (jeudi) une autre journée de grève pour notamment dénoncer la lenteur aux tables des négociations.

«On a été très patient. Ça fait un an et demi qu’on attend que la partie patronale veille négocier. Nous sommes là pour les étudiants. On demande de l’aide et de l’air. La tâche ne cesse de s’alourdir et la population étudiante se diversifie», a indiqué Andrey Bouchard-Lachance, présidente du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Victoriaville (SEECV-CSQ), précisant qu’au fil des ans, le nombre d’élèves aux besoins particuliers a augmenté de l’ordre de 18 ou 19%.

«À cet effet, nous avions obtenu 10 M $ à la dernière négociation. C’est de l’argent qui sert à encadrer les élèves. Maintenant, le gouvernement veut nous le retirer», a-t-elle précisé.

Les profs réclament aussi des solutions à leur précarité. «Environ 40% de nos enseignants n’ont pas de permanence ni sécurité d’emploi», a fait remarquer Audrey Bouchard-Lachance, ajoutant, par ailleurs, que le syndicat plaide aussi pour une amélioration des conditions salariales et de travail des enseignantes et enseignants en formation continue.

Steeve Marcotte, vice-président du Syndicat du personnel de soutien  (SPSCV-CSQ), a notamment souligné l’épuisement des troupes. «C’est pour les étudiants qu’on le fait. On est à bout de souffle. On manque de personnel. Nos travailleurs sont surchargés, fatigués. On sort pour obtenir de meilleures conditions, de meilleurs salaires afin de donner un meilleur service», a-t-il exprimé.

Au premier ministre François Legault qui semble vouloir privilégier les immigrants gagnant un salaire de 56 000 $ et plus, Steeve Marcotte a fait savoir que sur les quelque 115 employés de soutien, seulement 6 d’entre eux touchent 56 000 $ et plus. «La moyenne se situe à 48 000 $ environ», a-t-il souligné.

«Il faut continuer à sortir si on veut obtenir de meilleures conditions. On attend que le gouvernement bouge», a lancé, pour sa part, Véronique Noël, vice-présidente du Syndicat des professionnels du Cégep de Victoriaville (SPPCV-CSQ).

Les enjeux chez les professionnels touchent, entre autres, la reconnaissance des tâches, l’attraction et la rétention de la main-d’œuvre. «On a chacun nos combats», a fait valoir Audrey Bouchard-Lachance.

Et cette bataille, pour les syndiqués, se poursuivra tant qu’il le faudra. «Il ne se passe pas grand-chose aux tables de négociations, a-t-elle déploré. C’est tellement au ralenti. Malgré ce qu’a dit le premier ministre il y a environ deux semaines, nous n’avons reçu aucune nouvelle offre. On observe même un recul à certains niveaux. On a hâte que ça finisse.»

Les négociations se poursuivent, cependant. «Le gouvernement se dit motivé à régler d’ici deux ou trois semaines. Nous aussi, on aimerait ça. Mails il faudra que ça change aux tables. On ne se dépêchera pas de régler à rabais. Les demandes pour nos membres sont trop importantes. On prendra le temps qu’il faudra», a-t-elle conclu.

Les trois syndicats représentent quelque 420 membres au Cégep de Victoriaville, de même qu’à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie à Victo et à Montréal.