Une boulangerie artisanale à Inverness

Architecte de métier, Claude Bisson a toujours été attiré par tout ce qui touche la fabrication du pain. À la retraite depuis 15 ans, ce n’est donc pas étonnant de le retrouver propriétaire de sa propre boulangerie artisanale à Inverness.

Après sa carrière dans la Beauce, lui et son conjoint, Simon (Charest), qui est originaire de la place, décident de s’installer définitivement à Inverness en 2006. Ils lanceront quelques années plus tard le restaurant «Aux 5 Sens» qu’ils opéreront entre 2013 et 2016. Il faut noter ici que la boulangerie artisanale ouverte depuis 2019 a conservé le même nom que celui du restaurant.

L’aventure de la restauration lui a fait comprendre que ce n’était pas nécessairement ce qu’il recherchait comme projet de retraite. «Le restaurant de 40 places était toujours plein. La bouffe était bonne, les prix étaient intéressants et nous avions plusieurs employés, mais c’en était trop pour nous deux à gérer tout ça», précise-t-il disant que lui et Simon ont beaucoup appris de cette expérience.

C’est d’ailleurs pendant ses deux années et demie dans la restauration qu’il s’est familiarisé avec la fabrication du pain et qu’il a développé ses aptitudes. «Quand je travaillais comme architecte, je n’avais pas vraiment le temps. Quand j’essayais, c’était toujours une catastrophe. Les seules fois que je réussissais, c’était avec une machine à pain. Ce n’était pas très valorisant. Durant la période où nous avons eu notre restaurant, j’ai eu la chance de pratiquer et c’est là que j’ai commencé à faire du pain avec du levain, une spécialité qu’on ne retrouve pas ailleurs dans notre MRC», fait valoir celui qui fêtera son 65e anniversaire le 1er mai.

Lorsqu’il a démarré la boulangerie artisanale en mars 2019, il ne vendait son pain qu’aux amis et aux gens qui le savaient. «J’en distribuais également chez Lorenzo (épicier) à Thetford et Thibault (boucherie) à Plessisville, mais toujours à très petit volume», d’expliquer l’homme originaire de Beauceville.

«Je cuisais le pain dans un four à bois extérieur que j’avais moi-même construit. J’avoue que c’était assez laborieux comme procédé, mais j’en retirais quand même une grande satisfaction. J’ai dû changer mon four au bois pour un vrai four à pain commercial et électrique dès l’été 2019 quand j’ai commencé à faire du pain pour le marché public d’Inverness et ensuite pour l’épicerie du village (Marché Omni) pour lequel je livre mes pains, baguettes, beignets et croissants chaque jeudi et vendredi.»

Quand il parle de pain à levain, celui-ci fait référence à l’Europe et surtout à la France. «L’inspiration, les recettes et tendances, c’est français. À mon avis, c’est là qu’on retrouve le meilleur pain qu’on peut goûter», mentionne-t-il. Son produit vedette, cuit directement sur la pierre du four, est d’ailleurs disponible dans un format de 800 grammes.

Ouverture d’une boutique

La boulangerie «Aux 5 Sens» a, depuis jeudi dernier, sa propre boutique située au 1832, rue Dublin dans le jumelé voisin où habitent M. Bisson et son conjoint. La nouvelle enseigne sert à la fois pour la production et le petit coin magasin.

«Auparavant, j’étais installé dans un local attenant à la résidence pour faire le pain et les congélateurs étaient au sous-sol. Là, tout est sur un même plancher en plus de la petite boutique, ce qui est tout nouveau», se réjouit M. Bisson. «Quand je livre mes produits à l’épicerie, je n’ai pas cette chance de parler aux gens et de leur demander leur appréciation. La petite boutique me permettra d’avoir ce contact avec la clientèle, un contact que je trouve très important.»

M. Bisson produit de 100 à 200 pains à levain par semaine incluant les autres produits dérivés (croissants, baguettes, beignets). «Je n’ai pas d’employé et je n’ai pas l’intention d’augmenter la production. Je veux me garder du temps libre sur semaine et aussi sur fin de semaine. Je ne produirai jamais en grand volume. Ce que je recherche, c’est une clientèle qui va revenir pour la qualité de mes produits. Je ne cherche pas à faire des profits avec cette entreprise, c’est mon passe-temps et non mon gagne-pain. Je ne veux plus tomber dans une grosse opération commerciale, chat échaudé craint l’eau. Il y a moins de ventes parce que c’est plus petit et plus personnel, mais c’est bien correct ainsi.»

À la boutique, en plus des pains au levain, croissants et baguettes et autres, les gens retrouveront également une gamme d’accompagnements, comprenant des produits d’arachides, amandes et noisettes, fromages (Fromagerie du Rang 9) et caramels, des huiles et vinaigres balsamiques et bien d’autres produits de nos entrepreneurs locaux et régionaux.

«Mon objectif en offrant ces produits n’est pas de nuire à l’épicerie du village. Je ne vendrai jamais de ketchup, mais seulement des produits plus haut de gamme. Ma boulangerie artisanale pourrait servir de complément à l’épicerie qui est importante dans un petit milieu comme le nôtre. Je crois que la petite boulangerie ajoutera aussi à la vitalité de notre village», conclut-il en invitant les gens à venir le rencontrer à la nouvelle boutique «Aux 5 Sens» du 1832, rue Dublin le jeudi et vendredi de 9 h 30 à 17 h 30 pour des produits frais du jour et à consulter la page Facebook Aux 5 Sens.

M. Bisson est également le président du Comité de développement économique d’Inverness. Son conjoint Simon est le directeur général de la résidence Provencher à Laurierville et occupe la même fonction, mais comme bénévole à la résidence Dublin à Inverness.