La Bêche : une application numérique en santé mentale agricole

Trois amoureux de la terre et des gens de la terre s’unissent pour développer une application numérique pour promouvoir la santé mentale agricole et ainsi prévenir les problèmes de surmenage, le stress aigu, la détresse psychologique, voire le suicide.

Derrière le projet de La Bêche se cache Marc Séguin, peintre, romancier et agriculteur, Étienne Gosselin, agronome et viticulteur, ainsi qu’Hélen Bourgoin, intervenante psychosociale agricole. Cette dernière était, jusqu’à tout récemment, travailleuse de rang pour le Centre-du-Québec.

L’outil d’auto-évaluation de son état psychologique est une application de première ligne, réactive, ancrée dans les hauts et les bas de l’agriculture et qui permet de connaitre son humeur en temps réel, d’intervenir sur-le-champ et, ultimement, de se faire suggérer des ressources spécialisées.

Pour le développement de l’application 1.0 qui comprend la programmation informatique, la validation scientifique et l’avis juridique, les instigateurs de l’application sollicitent présentement les dons via la plateforme de sociofinancement La Ruche Québec. Leur objectif est de 35 000 $.

Selon les instigateurs du projet, les 42 000 agricultrices et agriculteurs du Québec souffrent de stress, d’anxiété, sont souvent inconfortables avec l’idée de demander de l’aide et connaissent peu les ressources spécialisées, d’où la pertinence d’une application. Le suicide à la ferme est deux à trois fois plus élevé qu’ailleurs au Québec. La campagne cache une situation qui n’est pas toujours rose.

L’application mobile comportera trois fonctionnalités principales, soit l’outil Doser, l’outil Solutionner et l’outil Clavarder. L’outil Doser permet de quantifier et qualifier son état émotionnel au moyen de notifications, à une fréquence prédéterminée. L’outil Solutionner permet de renvoyer des solutions concrètes aux problèmes identifiés, cela via des témoignages écrits, photos et vidéos d’agriculteurs ayant fait face à l’adversité. Finalement, l’outil Clavarder permet de réseauter les agriculteurs, les sentinelles agricoles dûment formées, les travailleuses de rang et les intervenants qui ont signifié leur disponibilité.

«Ils prennent soin des animaux, des plantes et des sols, mais il est temps qu’ils prennent soin d’eux, car ils et elles sont nos actifs les plus précieux!», affirment les trois instigateurs.