Un défibrillateur «accessible» peut sauver des vies

En cas d’arrêt cardiaque, chaque minute compte. Et un défribrillateur externe automatisée (DEA), comme on en retrouve maintenant un peu partout, peut sauver une vie. Encore faut-il que l’appareil soit accessible. À Saint-Samuel, un malheureux incident, survenu en début d’année, a amené les autorités à bouger rapidement pour que leur DEA soit à la portée de main de tous. Retour sur les événements.

La conseillère municipale Sandra Lampron (Photo gracieuseté)

Enseignante de profession, Sandra Lampron, bien engagée dans son milieu, est aussi conseillère municipale depuis bon nombre d’années. Elle a de qui retenir, son père Denis a été conseiller pendant quatre ans, puis maire durant cinq années.

Au début de l’année 2021, Sandra Lampron a perdu son beau-père, Gilbert Bergeron, victime d’un infarctus à l’âge de 81 ans. Les résidents le connaissaient bien, lui qui a été maire de la Municipalité en plus d’avoir possédé un garage. «Son décès a ébranlé toute la communauté», exprime sa belle-fille au cours d’un entretien téléphonique avec le www.lanouvelle.net.

L’ex-maire a rendu l’âme le 5 janvier. En fin de journée, il s’est effondré dans sa voiture. Ce jour-là, le Centre multifonctionnel, à l’intérieur duquel se trouve le défibrillateur, était fermé.

Sandra Lampron informe son père de l’urgence de la situation et lui demande de trouver une personne possédant la clé de l’établissement afin d’avoir accès à l’appareil. «Pendant ce temps, on pratiquait les manœuvres de réanimation», raconte-t-elle.

Le décès de Gilbert Bergeron a ébranlé la communauté. (Photo gracieuseté)

Le temps de mettre la main sur la clé, de se rendre au Centre multifonctionnel, de trouver l’emplacement du DEA et de l’apporter jusqu’à la victime, un délai d’au moins 20 minutes s’est écoulé.

On ne peut savoir, indique la conseillère municipale, si une intervention plus rapide avec le défibrillateur aurait pu sauver la vie de M. Bergeron.

Mais Sandra Lampron n’allait pas demeurer les bras croisés et, à la séance suivante du conseil municipal, elle a milité pour que les choses changent. «Je faisais d’une meilleure accessibilité au DEA mon cheval de bataille», confie-t-elle. Et la conseillère a été entendue. La Municipalité a agi rapidement. «Nous avons une directrice générale extraordinaire, une perle. Sarah Richard n’a pas tardé dans le dossier», souligne-t-elle.

Ainsi, la Municipalité a installé le défibrillateur dans un boîtier mural à l’extérieur de l’édifice, accessible à tous. «L’accès au public, 24 heures par jour, 7 jours par semaine, permettra de sauver des vies. En effet, la grande accessibilité et la grande visibilité du défibrillateur est en quelque sorte une assurance pour un taux de survie élevé lors d’un arrêt cardiaque», fait valoir le maire Camille Desmarais.

L’appareil s’utilise facilement, précise-t-il. «L’appareil nous dicte où et comment coller les deux électrodes sur la poitrine de la victime.  Il nous indique ensuite les étapes à suivre et nous demandera d’administrer un choc seulement si l’état du patient le nécessite», note-t-il.

Sandra Lampron a accepté de témoigner dans un but bien précis. «Pour que la population sache que l’appareil est vraiment accessible à tous. Et qui sait, cette histoire pourrait aussi sensibiliser d’autres municipalités», conclut-elle.