Victoriaville inclusive : l’importance de sensibiliser les jeunes

Sensibiliser les enfants, ces bâtisseurs de demain,à la différence et au mieux-vivre ensemble, voilà la mission première de ce nouvel outil pédagogique développé par les ressources gravitant autour de la politique d’accessibilité universelle en place à Victoriaville depuis plus de 20 ans.

L’outil, pour lequel on a fait appel à l’artiste Marie-Sol St-Onge, prend la forme d’une grande affiche à colorier de format 90 cm par 150 cm et représentant une carte de la Ville de Victoriaville.

Nathalie Roussel et Marie-Sol St-Onge devant l’affiche (Photo www.lanouvelle.net)

L’artiste y met de l’avant des saynètes avec des personnages en action dans les lieux connus. Elle illustre notamment des situations de handicapé, des personnes en contexte intergénérationnel et des événements représentant la diversité culturelle. «Tous nos lieux connus sont représentés. En même temps, on y met en valeur les aménagements accessibles et des équipements adaptés mis à la disposition  pour faciliter la participation des personnes en situation de handicap», a indiqué Nathalie Roussel, chargée de projet responsable de la politique d’accessibilité universelle.

On y montre également des exemples de civisme et de sécurité.

L’artiste a su relever le grand défi qu’on lui a proposé. «On m’a fourni beaucoup de photos. Le principal défi a été de mettre en places les détails pour qu’on reconnaisse la ville. Quand on s’approche justement des détails, on aperçoit, oui, des personnes en situation de handicap, mais elles se retrouvent parmi tout le monde. Je trouve cela vraiment inclusif», a souligné Marie-Sol St-Onge, ajoutant que ce travail, effectué avec «un grand plaisir», lui a permis de découvrir une multitude d’activités et des endroits et équipements adaptés. «J’ai réalisé que Victoriaville est une fantastique belle ville inclusive», a-t-elle exprimé.

Écoles et camps de jour

Les écoles primaires de Victoriaville doivent recevoir cet outil pédagogique dès le 9 avril. L’affiche s’accompagne d’une fiche pédagogique proposant cinq activités à réaliser. «Dans la trousse, la même affiche a été redécoupée en 28 morceaux pour prôner le travail individuel et éviter que tous les enfants se retrouvent tous ensemble sur la même affiche. Dans chaque segment, il y a des découvertes à faire», a fait savoir Nathalie Roussel.

Un tirage permettra de déterminer deux classes parmi celles qui auront participé. Elles verront, non seulement leurs œuvres faire l’objet d’une exposition, mais les jeunes participeront à une activité de médiation culturelle. «On veut mettre les enfants en situation de handicap. Sans utiliser le pouce, ils créeront une œuvre, une acrylique sur toile, pour leur faire expérimenter les limitations et comprendre ce que vivent les personnes en situation de handicap», a expliqué Marie-Sol St-Onge.

L’affiche (Photo www.lanouvelle.net)

Les jeunes participants dans les camps de jour seront aussi interpellés par cette démarche.

Toute personne intéressée pourra aussi se procurer au coût de 5 $ une affiche géante dans les deux bibliothèques municipales.

Des commentaires

Le maire André Bellavance applaudit cette nouvelle action, une autre des nombreuses réalisations de la politique d’accessibilité universelle. «Je ne peux dénombrer leurs actions depuis 1999, mais choses certaines, elles ont contribué à éliminer ou à diminuer ces obstacles qui se dressent devant les gens en recherche d’accessibilité», a-t-il exprimé, ajoutant que «Victoriaville a été précurseur et a l’ambition de demeurer un leader en matière de ville inclusive».

La sensibilisation en la matière doit se faire auprès de tous, incluant les jeunes. «On veut qu’ils se disent qu’il est normal que la ville soit adaptée à tout le monde, que tous ont le droit à la dignité et à l’autonomie, a confié le maire Bellavance. Aujourd’hui, il faut toujours travailler là-dessus. On doit y penser constamment et peut-être qu’un jour, ça deviendra un automatisme grâce à ces jeunes qu’on aura sensibilisés.»

Le nouvel outil développé réjouit aussi le conseiller municipal responsable de la politique d’accessibilité universelle, Patrick Paulin, parce que «l’enfant apprend par le jeu et la créativité». «L’affiche à colorier n’est qu’un prétexte pour les enseignants à ouvrir la voie à la communication et à la sensibilisation. On vise à développer chez nos jeunes une capacité accrue du mieux-vivre ensemble. Au-delà de l’inclusion, on a besoin de se renouveler dans le mieux-vivre ensemble. On doit aller à la rencontre de l’autre, lui faire sa place, reconnaître ses capacités et ses valeurs», a-t-il fait valoir, précisant qu’avec ce projet «nos jeunes seront les bâtisseurs d’une société meilleure et inclusive».

Enfin, touchée de près par la situation d’une personne en situation de handicap, la conseillère Chantal Moreau, qui siège aussi au comité de la politique, trouve «extraordinaire ce projet permettant à la jeunesse de développer et de connaître des environnements adaptés aux personnes en situation de handicap».