Le maire Charlebois forcé à démissionner du comité administratif

Le maire de Saint-Ferdinand, Yves Charlebois, a été forcé à démissionner du comité administratif de la MRC de L’Érable pour des propos déplacés à l’encontre de la directrice générale.

En réunion extraordinaire du conseil des maires lundi en fin d’après-midi (29 mars), le préfet Jocelyn Bédard a affirmé publiquement qu’il n’acceptera jamais qu’un homme et encore moins un élu ne tiennent des propos sexistes ou qui incitent à la violence envers les femmes et encore moins lorsque ces propos visent directement la directrice générale.

C’est un courriel envoyé par M. Charlebois à la directrice générale le jeudi 25 mars qui est à l’origine entourant cette controverse, le message disant ceci : «J’ai dit à Jocelyn Bédard, attache là avec du tape électrique et de la corde», a-t-il écrit.

Pour le préfet, il s’agit de propos inacceptables d’autant plus qu’il dit avoir averti à quatre reprises le maire de Saint-Ferdinand de modérer ses propos visant la MRC durant l’année. «Mais là, vous avez dépassé les bornes. Vos propos font peur. Je ne peux imaginer comment notre directrice générale a pu se sentir en lisant votre courriel. D’autres femmes avec qui nous collaborons ont peur aussi et se sentent dénigrées. C’est inacceptable, encore une fois», a-t-il répété. «Comment avec de tels commentaires pouvons-nous espérer, en cette année d’élections, d’autres candidates féminines.»

De tels propos ne peuvent être tolérés autant pour les femmes que pour les hommes a d’ailleurs renchéri M. Bédard qui en a profité pour réitérer sa confiance totale envers le travail de la directrice, Myrabelle Chicoine.

Une bourde

Le maire de Saint-Ferdinand, Yves Charlebois, a reconnu lorsque rejoint par téléphone s’être mis les pieds dans les plats et que le courriel était destiné à quelqu’un d’autre à l’interne. Celui-ci ajoute qu’il ne partageait pas la même position que la directrice générale dans divers dossiers et que ses propos tenaient lieu davantage d’une mauvaise blague que liés à de la méchanceté.

«La MRC reçoit trois quarts de million $ en subvention pour une histoire de pandémie et c’est à la table du conseil des maires à décider où l’argent sera dépensé et non pas à la directrice qui nous arrive avec un projet de transition numérique. D’un côté, on veut faire du déploiement numérique et de l’autre on nous demande 4 millions $ pour loger du personnel», a réagi M. Charlebois.

Démission d’Yves Boissonneault

Le conseil des maires a également pris acte de la démission du maire d’Inverness, Yves Boissonneault, au sein du comité administratif. Il a fait savoir qu’il quittait ses fonctions pour des raisons personnelles et qu’il n’avait pas l’intention de dire en public ce qui pourrait avoir été soulevé dans l’étude du climat organisationnel à la MRC de L’Érable. Il en était à son deuxième mandat dans le comité administratif. Il demeurera actif au sein des autres comités qu’il occupe.

Les deux postes restent inoccupés

Le conseil des maires a tenté de combler les deux démissions, mais en vain. Tour à tour, les maires Alain Dubois, Marie-Claude Chouinard, Marc Simoneau et Donald Lamontagne se sont désistés, les trois premiers affirmant ne pas vouloir s’impliquer dans le climat actuel.

Le dossier sera abordé dans un prochain atelier de travail des élus puisque le comité administratif doit siéger avec ses cinq membres. Actuellement, on y retrouve les maires Jocelyn Bédard (Notre-Dame-de-Lourdes), Mario Fortin (Ville de Plessisville) et Gilles Fortier (Princeville).