«Le chemin du bonheur, une montée» : l’héritage de Gérard Marier

Publié chez Médiaspaul, le tout dernier livre de l’abbé Gérard Marier, «Le chemin du bonheur, une montée», sera lancé le 1er avril.

C’est donc deux ans après le décès de celui qui a fondé la Communauté du Désert que le livre voit le jour. Il s’agit d’un testament spirituel dont le sujet, le bonheur, intéressera tout le monde. Marie-Josée Roux et Yves Bédard, tous deux de la Communauté du Désert, ont expliqué que l’abbé Marier avait commencé l’écriture de ce livre en 2014.

«Il écrivait, reprenait, lisait sur le bonheur, ajoutait des choses. À son décès, il avait presque fini», ont-ils indiqué. À ces derniers jours, il n’écrivait plus, mais dictait ce qu’il souhaitait dire à Marie-Josée ou Yves qui tapaient le tout à l’ordinateur. «Il avait sa planchette à pince avec les feuilles où il découpait des paragraphes pour les brocher ailleurs. Ou encore qu’il annotait de son écriture pour ajouter des précisions», explique Marie-Josée. D’ailleurs, à la Communauté, on a gardé ce manuscrit qui représente bien le désir de l’auteur de bien faire les choses. «Et dans les derniers jours de sa vie, il le retouchait encore. Il voulait bien le finir», ajoute-t-elle.

Après son décès, le manuscrit est demeuré intouché jusqu’à ce que les émotions diminuent et qu’Yves et Marie-Josée puissent le reprendre, tout en conservant l’esprit de l’abbé. «Il y a beaucoup de ses enseignements là-dedans», apprécient-ils.

Dans cet ouvrage posthume, Gérard Marier présente ses réflexions personnelles sur le bonheur, un sujet toujours d’actualité auquel tous souhaitent accéder. Avec toutes ses connaissances, que ce soit en sciences humaines, en philosophie ou ses observations et expériences de vie, il donne à penser que la recherche du bonheur doit être une montée.

Bien écrit, le livre est rempli de sagesse et de citations. On reconnaît bien le penseur, l’érudit et le croyant dans cet ouvrage. Il a choisi ce sujet parce qu’il estimait, comme l’a expliqué Marie-Josée Roux, que tout n’avait pas été dit malgré le nombre impressionnant d’écrits qui l’ont abordé. Par exemple, il explique le bonheur dans le travail, dans la persévérance ou dans la croix.

Le lecteur découvre ainsi ce bonheur qui prend sa source dans la vraie joie, qui est tellement silencieux qu’on l’oublie parfois. Alors que le malheur, de son côté, fait toujours grand bruit lorsqu’il arrive. L’auteur a voulu, dans son ultime publication, raconter les choses différemment, notamment avec des entrevues questions-réponses. Une première avec la Samaritaine, qui vient puiser son eau le midi pour éviter les femmes et leurs propos sur ses amours et pour ne pas manquer les hommes. Il y va également avec une autre avec le Créateur heureux qui vient répondre à des questions que plusieurs se posent toujours. Un chapitre est aussi accordé à l’art de consoler et un autre sur le bonheur de donner, pour ne nommer que ceux-là. Il termine avec les aînés et leur rêve de solidarité intergénérationnelle.

Plusieurs aspects donc de ce bonheur, qui semble glisser des mains des gens, sont abordés dans le livre qu’on peut déguster à petites doses ou encore lire à grandes lampées. Prêtre du diocèse de Nicolet depuis 1955, Gérard Marier était bien connu au Québec et au-delà comme animateur de retraites, d’émissions de radio et de télévision. C’est le 5 août 1971, à l’âge de 41 ans, qu’il a vécu une expérience spirituelle fulgurante qui a transformé à jamais sa vie personnelle et son ministère. Il a fondé la Communauté du Désert, doyenne des communautés nouvelles au Québec où il accueille les laissés-pour-compte et devient un prédicateur de l’amour du Christ, comme il l’a expérimenté. Il est décédé le 8 mars 2019.

Au cours de sa vie, Gérard Marier a beaucoup écrit aussi. Si son premier livre date de 1960, il en compte une trentaine à son actif auxquels il faut ajouter des brochures, des neuvaines, des paroles, des revues, des pièces de théâtre, etc. «Il était sans cesse à écrire un projet. Les seules choses qu’il n’écrivait pas, ce sont ses prédications», termine Marie-Josée.