Trafic de stupéfiants : la prison discontinue pour une jeune femme

En lien avec une perquisition de la Sûreté du Québec le 1er mars 2019 sur la rue du Curé-Suzor à Victoriaville, une jeune femme de 30 ans, Jessica Luneau, a été notamment condamnée, jeudi avant-midi, à une peine discontinue de 90 jours de détention.

La juge Dominique Slater de la Cour du Québec a entériné la suggestion commune proposée par le ministère public et la défense.

L’accusée a reconnu sa culpabilité à des accusations de possession de méthamphétamine et de GHB en vue de trafic, possession de cannabis en vue d’en vendre, trafic de méthamphétamine entre le 1er avril 2018 et le 1er mars 2019 et des manquements à des conditions.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales, Me Cynthia Cardinal, avant de présenter la suggestion de peine, a résumé les faits, rappelant que les policiers avaient institué une enquête et qu’ils avaient ciblé l’accusée.

«Elle a été arrêtée le 1er mars et a livré une déclaration incriminante aux policiers, reconnaissant sa responsabilité», a souligné Me Cardinal.

La perquisition, effectuée ce jour-là, a permis aux policiers de saisir quelque 500 g de cannabis, 8 g de méthamphétamine en cristaux et 319 comprimés, 0,68 g de cocaïne et 226 g de GHB.

La jeune femme, remise en liberté, sera, de nouveau, arrêtée deux jours plus tard. «Le 3 mars, sa mère a contacté la police en découvrant que sa fille possédait toujours des stupéfiants», a relaté la représentante du ministère public.

Les policiers ont, une fois de plus, perquisitionné pour mettre la main sur près de 50 pilules de méthamphétamine, 1,23 g de cocaïne et 5 fioles de 100 ml de GHB.

En exposant la suggestion commune, Me Cynthia Cardinal, a reconnu, comme point positif, la reprise en main de l’accusée. «Elle a complété une thérapie de neuf mois et continué aussi, par la suite, son cheminement en externe. Elle a maintenu son abstinence. Elle a, de plus, offert une très bonne collaboration pour la préparation du rapport présentenciel. Même si elle demeure fragile, elle est en bonne voie de s’en sortir», a-t-elle fait valoir en précisant que la suggestion tenait compte de sa reprise en main, de sa collaboration et sa transparence. «Considérant la gravité des infractions et la nature des stupéfiants, ça aurait pu être une peine beaucoup plus sévère. Mais vu les efforts déployés, la proposition m’apparaît raisonnable», a exprimé Me Cardinal en suggérant trois mois d’emprisonnement discontinu, un don de 1000 $ à Action Toxicomanie Bois-Francs et une période de probation de deux ans assortie d’un suivi d’un an.

Son avocate Me Myriam Jacques a souligné, pour sa part, que sa cliente ne possédait pas d’antécédent judiciaire, qu’elle avait commis les infractions pour améliorer sa situation financière alors qu’elle était aux prises avec un important problème de toxicomanie. «Elle reconnaît la gravité des gestes. Et aujourd’hui, elle est clean, elle s’est reprise en main et est en bonne voie d’améliorer sa qualité de vie, a-t-elle soutenu. Une peine discontinue lui permettrait de continuer de finaliser ses études et de continuer à travailler. Le don servirait à dédommager la société et le suivi probatoire lui permettrait de poursuivre son cheminement.»

La juge Slater a dit comprendre le contexte des agissements, le problème de consommation, les problèmes financiers. «Ce n’est pas dans un but de lucre. Vous étiez prise dans une dépendance. Mais vous avez collaboré, vous avez terminé une thérapie et continué un suivi. Ce sont des éléments positifs. Reste à les maintenir», a mentionné la présidente du Tribunal.

Même si en pareilles circonstances les peines sont normalement plus sévères, la juge Slater a qualifié de raisonnable la suggestion des parties. «Elle reflète la gravité des infractions et met en lumière les efforts que vous avez faits», a-t-elle souligné.

La jeune femme commencera à purger sa peine de 90 jours discontinus de prison le samedi 20 mars.