Budget fédéral : les provinces relancent le dossier des transferts en santé

En prévision du premier budget Freeland, les premiers ministres des Provinces et Territoires ont dévoilé un rapport confirmant que sans augmentation considérable des transferts canadiens en matière de santé, Ottawa compromettrait leurs systèmes de soins de santé.

 « Une fois la pandémie terminée, la situation financière du gouvernement fédéral devrait s’améliorer rapidement, contrairement à la situation combinée des provinces et des territoires, qui devrait continuer à se détériorer en raison de pressions financières importantes sur les systèmes de santé », a déclaré le premier ministre du Québec et président du Conseil de la fédération, François Legault.

 Le rapport des premiers ministres prévoit une situation excédentaire au fédéral dès 2033 avec une marge de plus de 50 milliards de dollars à compter de 2033-2034 alors que le déficit combiné des provinces et territoires pourrait atteindre 208 milliards de dollars.

Les provinces demandent une augmentation des transferts canadiens en santé de 22 % à 35 % soit environ 28 milliards de dollars. Elles estiment que ces moyens leur permettraient de « continuer à fournir le niveau de soins recherché par leurs citoyens, sans priver de ressources d’autres domaines importants de compétence provinciale comme l’éducation, les services sociaux et la sécurité publique. »

Les provinces et territoires couvrent actuellement 78 % des coûts des soins de santé, soit environ 198,5 milliards de dollars en 2021-2022 selon le rapport qui note que les transferts fédéraux ne représenteront que 21,7 % de ces dépenses. Le rapport des premiers ministres projette une réduction « année après année » de la contribution fédérale aux dépenses de santé à 20,3 % en 2030-2031 et 17,6 % en 2039-2040. Selon un communiqué, « les facteurs de croissance afférents aux coûts des soins de santé incluent notamment le vieillissement de la population, la croissance démographique, les médicaments et les technologies auxquels s’ajoutent les nouveaux coûts et ceux à long terme associés à la pandémie de COVID-19. »

Ottawa a enregistré un déficit record de près de 400 milliards $ au cours de la dernière année en raison de la pandémie de COVID-19 et la ministre des Finances Chrystia Freeland déposera un premier budget ce printemps.