Protection de la gestion de l’offre : Le Parlement doit respecter ses engagements

 Le député du Bloc Québécois, Yves Perron, porte-parole en matière d’Agriculture, d’Agroalimentaire et de gestion de l’offre, et Simon-Pierre Savard-Tremblay, porte-parole en Commerce international, étaient accompagnés par plusieurs de leurs collègues bloquistes de même que par une dizaine de producteurs sous gestion de l’offre des régions du Centre-du-Québec, de la Mauricie et de la Montérégie pour demander au gouvernement et à l’ensemble des députés des autres partis d’opposition de tenir l’engagement moral qu’ils ont pris quant à la protection du système de gestion de l’offre et au règlement du dossier des compensations promises aux producteurs et aux transformateurs très durement touchés par les trois derniers accords de libre-échange signés par le Canada.

Pour le Québec, les pertes permanentes des producteurs et des transformateurs se chiffrent à au moins un demi-milliard de dollars par année. « Uniquement pour les régions administratives du Centre-du-Québec, de la Mauricie et de la Montérégie, la gestion de l’offre représente 2370 fermes. Par ailleurs, uniquement pour la filière laitière, 16 établissements de transformation sont établis dans ces régions et les deux secteurs (production et transformation laitières) génèrent plus de 22 000 emplois directs. Les gens ne se rendent pas toujours compte de l’importance de l’agriculture dans l’économie locale, mais ce sont des retombées de plus de 1,69 G$ par année au PIB québécois », a mentionné Yves Perron.

« Le gouvernement a carrément mis notre modèle agricole sur la table en échange de compensations, et tarde en plus à les donner. C’est complètement inacceptable! », déplore Simon-Pierre Savard-Tremblay. Les différents secteurs perdent énormément du fait que le Canada a ainsi sacrifié la gestion de l’offre dans l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPCG), l’Accord économique et commercial global (AECG) et surtout dans l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Tout cela, malgré plusieurs votes unanimes en Chambre pour la protéger.

C’est pourquoi le Bloc Québécois a déposé en février 2020, le projet de loi C-216 qui inclut la protection de la gestion de l’offre dans les responsabilités du ministre des Affaires étrangères. « Le gouvernement ne pourra donc plus marchander notre souveraineté agricole! », renchérit le porte-parole du Bloc Québécois.
Les producteurs et les transformateurs de nos régions ont besoin des compensations. « Mais il est clair, selon Simon-Pierre Savard-Tremblay, qu’aucun dédommagement ne pourra combler les dommages qu’ont causés les brèches que les gouvernements successifs ont acceptées dans le système de gestion de l’offre. C’est pourquoi il faut s’assurer de préserver ce qu’il reste de notre modèle agricole en le protégeant par force de loi ».

Le Bloc Québécois et plusieurs acteurs du monde agricole se sont unis, au cours des derniers mois, pour demander simplement au gouvernement de cesser de vendre à rabais notre souveraineté alimentaire dans des accords internationaux en appuyant le projet de loi C-216, et d’officialiser leur promesse de compensations pour que les producteurs et les transformateurs puissent mieux prévoir leurs pertes et se réorganiser », a conclu Yves Perron.

Des représentantes et des représentants des productions sous gestion de l’offre et des transformateurs accompagnés de députés du Bloc Québécois ont d’ailleurs fait front commun afin de demander l’adoption du projet de loi, dans une vidéo publiée pour l’occasion.