Fermes Lansi et Landrynoise : les projets devraient être autorisés

Les importants projets des fermes Lansi et Landrynoise à Saint-Albert, visant une augmentation de la taille de leurs troupeaux afin d’accroître la production laitière, devraient être autorisés.

Grand projet pour la Ferme Lansi (Tirée de Facebook)

C’est la conclusion à laquelle en arrive le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans son rapport publié aujourd’hui (vendredi).

Toutefois, concernant le projet de la Ferme Lansi, le BAPE estime que «dans le respect de la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables, il est impératif que tous les travaux correctifs des bandes riveraines, exigés après un recours juridique de la Municipalité de Saint-Valère, soient réalisés par Ferme Lansi préalablement à toute autorisation éventuelle de son projet».

Le projet de la Ferme Lansi, évalué à 200 M $, ferait passer le nombre total de vaches laitières qui est actuellement de 691 à 1350 pour une production d’un peu plus de 22 millions de litres de lait.

S’il prévoyait initialement réaliser le projet d’ici 2035, le promoteur estime désormais pouvait l’achever d’ici 2055.

La Ferme Landrynoise (Photo tirée de Facebook)

Pour sa part, Ferme Landrynoise souhaite augmenter son nombre total de vaches laitières actuel de 1454 à 2300 pour une production laitière annuelle de près de 30 millions de litres.

L’entreprise prévoit investir ainsi entre 99 M $ et 114 M $ pour son projet qu’elle aimerait réaliser d’ici 10 à 20 ans, mais idéalement d’ici 2030.

Dans les deux cas, souligne le BAPE, l’expansion de ces entreprises dépend de la disponibilité des terres pour la culture et l’épandage des déjections animales et de quotas de production laitière.

Dans son rapport, la commission d’enquête du BAPE, présidée par Joseph Zayed, expose certains constats et avis.

Elle estime que le critère lié à la distance maximale de 150 m entre les installations d’élevage ou les ouvrages de stockage mériterait d’être réexaminé par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques afin de s’assurer que la croissance des entreprises de production laitière ne soit pas à l’abri d’un examen rigoureux de leur impact environnemental.

Le BAPE souligne, dans un souci de protection de l’environnement et de prévention, qu’un suivi environnemental rigoureux pour chaque tranche supplémentaire de 400 unités animales sous gestion sur fumier liquide serait pertinent.

Taille des fermes

La commission d’enquête du BAPE constate que les projets des fermes Lansi et Landrynoise s’inscrivent dans une tendance provinciale, nationale et internationale de consolidation des fermes laitières et d’augmentation de la taille des troupeaux.

«Cette augmentation est un facteur déterminant de l’efficacité économique et environnementale des entreprises laitières. Ainsi, pour un même volume de lait produit, il y aurait moins d’émissions de gaz à effet de serre (et conséquemment une réduction de l’empreinte carbone) et moins de rejets de phosphore et d’azote», souligne la commission qui se dit consciente, cependant, que cette représentation peut bousculer l’idée selon laquelle les fermes de petite taille seraient généralement avantageuses sur le plan environnemental.

Le BAPE note également que la tendance à la consolidation des fermes laitières a contribué à l’accroissement continu et substantiel de la valeur des terres agricoles depuis près de 35 ans. «La commission d’enquête reconnaît que ceci est porteur d’iniquités sociales puisque l’acquisition des terres ne serait vraisemblablement qu’à la portée d’une classe sociale ayant désormais de robustes moyens financiers. Ceci tend à perpétuer un modèle conventionnel du développement agricole plutôt que de faire place à une agriculture multifonctionnelle et plurielle», expose-t-elle.

Enfin, malgré l’existence de nombreux programmes gouvernementaux pour favoriser la diversification et l’aide à la relève agricole, le BAPE fait valoir qu’il serait opportun de les revoir pour permettre à la relève d’avoir accès plus facilement à des terres afin de réussir à arrimer de nouveaux modèles d’agriculture aux programmes existants et «pour donner un réel essor à l’innovation et à la diversification des initiatives agricoles».