Les Félins enfin de retour sur la glace

Pour la première fois en plus de deux semaines, les Tigres de Victoriaville, aux prises avec une éclosion de cas de COVID-19 lors de leur passage au Saguenay, ont eu la chance de retourner sur la patinoire du Colisée Desjardins afin de reprendre l’entraînement.

Pour l’entraîneur-chef de la formation victoriavilloise Carl Mallette, cette première pratique depuis belle lurette avait tous les airs d’une libération. «Nous sommes excités de retourner sur la glace. Nous sommes ici à la base, car les gars veulent jouer au hockey. Nous, nous sommes des entraîneurs qui veulent les aider à progresser là-dedans. Retourner sur la glace, pour nous, c’est comme si tu redonnes le vélo à un enfant au début de l’été. Ça fait vraiment du bien, surtout moralement. C’est notre passion que nous retrouvons.»

Bien que l’équipe a fait plusieurs exercices lorsque les membres étaient emprisonnés entre quatre murs, elle devra cependant faire attention lors de ce retour afin d’éviter des blessures. Mallette estime donc qu’il faudra y aller étape par étape dans le but de ne pas prendre de risques inutiles. «Nous allons opter pour une approche progressive, intelligente et structurée. Les entraînements seront courts, car ça ne donne rien de les brûler tout de suite, car sinon, nous ne pourrons pas récupérer. Nous sommes mieux de remonter le niveau d’énergie de la batterie tranquillement pour être prêts en vue de la bulle de Gatineau. Nous avons un plan.»

Par ailleurs, Mallette n’a pas manqué de saluer le travail énorme accompli par le thérapeute sportif de l’équipe Raphaël Boudreau, lui qui a dû passer d’innombrables heures au téléphone lors des semaines de confinement afin de s’assurer du bon déroulement de l’isolement de l’équipe. «Il a été tout simplement incroyable. Il a joué un rôle crucial. Il était disponible pour tout le monde.»

Court temps de préparation avant une importante reprise

C’est à compter du 27 février que les Tigres effectueront officiellement leur retour au jeu du côté de l’environnement protégé de Gatineau. Là-bas, ils disputeront six parties face aux Huskies de Rouyn-Noranda, au Phoenix de Sherbrooke et aux Olympiques de Gatineau. Bien que ces équipes ne soient pas considérées parmi les puissances du circuit, Mallette sait que ça ne sera pas facile, car ces clubs seront travaillants et le sien sera rouillé. «C’est certain que ça va un bon défi là-bas. Il n’y a pas d’excuses cependant. Ce sont des clubs très travaillants. Nous, nous devrons faire de notre mieux afin d’être prêts à 100% pour le premier match. Par la suite, il faudra y aller un match à la fois. Oui, notre exécution ne sera probablement pas parfaite, mais nous ne nous servirons pas du confinement comme excuse.»

Il y aura aussi le fait que les Tigres auront une certaine pression de gagner. Déjà, c’est la fin du mois de février qui pointe le bout de son nez et les séries de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) doivent théoriquement s’amorcer quelque part au début du mois d’avril, si tout se passe comme prévu. Il ne reste donc pas beaucoup de parties au menu et les Victoriavillois, qui pointent au 6e rang du classement général selon le pourcentage de victoires, savent qu’ils doivent engranger les victoires pour obtenir le meilleur positionnement possible en vue des séries. «Sans parler d’où nous voulons terminer, nous savons que chaque victoire est importante. Nous ne savons pas ce qui peut arriver dans les prochaines semaines. Nous devons donc tout faire pour gagner chaque match. Il n’y a pas de moment de relâchement possible. C’est différent des autres années. Quand tu as 15 points d’avance, tu ne penses pas comme en ce moment. Une défaite peut te faire glisser de deux ou trois rangs. Ça n’a pas encore été discuté avec les joueurs, mais ça viendra le moment venu.»

Esprit d’équipe rehaussé

Si les joueurs n’avaient pas le droit de sortir de leur chambre d’hôtel où chacun d’eux étaient confinés, il semble que la camaraderie est passée à un autre niveau au cours de cette épreuve. «Je suis convaincu que notre esprit d’équipe est meilleur. Au cours d’une saison, il y a de l’adversité. Nous avons appris individuellement. Ce sont des défis que nous n’avions jamais affrontés auparavant. Tu te retrouves seul dans ta chambre, ce qui te donne beaucoup de temps pour réfléchir. Je suis fier des membres de l’organisation. Tout le monde s’en est sorti de la meilleure façon possible.»