Armes de poing : Les villes du Québec demandent à Ottawa d’assumer ses responsabilités

Après la Fédération québécoise des municipalités (FQM), l’Union des Municipalités du Québec conteste le projet de loi fédérale qui vise à transférer aux villes la responsabilité de réglementer les armes de poing en encadrant leur entreposage et leur transport sur leur territoire.

Bien qu’elle adhère à l’objectif de renforcer le contrôle sur les armes à feu pour lutter contre la criminalité, l’UMQ a indiqué que « cela doit relever avant tout de la compétence et de la responsabilité du gouvernement fédéral » sur la base des règles « uniformes. »

« Par souci de cohérence, il est impensable de réglementer d’une façon dans une municipalité et d’une autre façon dans une municipalité voisine. Aussi, a-t-elle ajouté, cette disposition pose plusieurs questions, notamment sur la gestion des frontières et la contrebande, des enjeux qui relèvent également de ses compétences », peut-on lire dans une déclaration commune. La vice-première ministre Geneviève Guilbault a manifesté des inquiétudes sur une éventuelle « confusion » qui s’installerait s’il fallait adopter un millier de réglementations pour autant de municipalités au Québec.

« En délestant le pouvoir d’action sur le contrôle des armes de poing aux villes, on rate une occasion en or de légiférer pour établir des règles claires, harmonisées et efficaces à l’ensemble du territoire canadien », a relevé la présidente du Caucus de la métropole de l’UMQ et mairesse de Montréal, Valerie Plante, dans un communiqué de son bureau. Même si elle reconnaît la montée des violences à Montréal, elle a reproché au initiateurs du projet de loi C-21 de s’intéresser exclusivement aux armes qui font l’objet d’une détention légale alors qu’une bonne partie des armes à poing circule dans l’illégalité.

Mme Plante est soutenue par la présidente de l’UMQ et mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy ; le président du Caucus des cités régionales de l’UMQ et maire de Thetford Mines, Marc-Alexandre Brousseau ou encore Le maire de Saint-Donat, Joe Deslauriers, par ailleurs président du Caucus des municipalités locales de l’UMQ. Le maire de Gatineau à la tête du caucus des grandes villes, Maxime Pedneaud-Jobin et le président du Caucus des municipalités de centralité de l’UMQ et maire de Senneterre, Jean-Maurice Matte, sont aussi signataires de la déclaration commune.

Le projet de loi a prévu un programme de rachat des armes d’assaut de type militaire interdites depuis mai 2020. Le premier ministre Justin Trudeau qui entend « protéger les Canadiens » n’a pas rendu le rachat obligatoire mais les détenteurs d’armes devront braver plusieurs conditions strictes pour pouvoir les conserver