Aline Michaud condamnée à la prison

Au palais de justice de Victoriaville, le juge Louis Dionne de la Cour supérieure du Québec a condamné Aline Michaud, mercredi matin, à une peine ferme de six mois d’emprisonnement.

La femme de 62 ans a été trouvée coupable par un jury, samedi matin, d’agression sexuelle sur sa belle-fille âgée de 15 ans à l’époque des faits survenus à Warwick entre le 1er janvier 1989 et le 21 octobre 1990.

Une certaine nuit, aux petites heures du matin, Aline Michaud, à la demande de son conjoint, a utilisé un vibromasseur pour le placer sur le clitoris de la plaignante dans le but de la faire jouir, ce qui ne s’est pas produit, la victime s’étant placée «dans sa bulle». Peu de temps auparavant, on avait fait boire de l’alcool et fait fumer un joint à l’adolescente.

En exposant sa décision, le juge Dionne a écarté la suggestion de la défense à l’effet d’imposer un sursis de sentence avec des travaux communautaires ou bien une peine discontinue de prison. «Ce ne sont pas des peines appropriées dans les circonstances», a souligné le magistrat.

Même la peine de six mois de détention réclamée par la poursuite, le juge a signalé qu’elle est «loin d’être sévère, mais elle n’est pas manifestement déraisonnable».

Dans la détermination de la peine, le président du Tribunal a tenu compte des circonstances, retenant comme facteurs atténuants le geste isolé, l’absence d’antécédent de la sexagénaire et le faible risque de récidive.

Du côté des facteurs aggravants, le juge a noté le climat d’abus de confiance et d’autorité, le mauvais traitement envers une enfant et les souffrances et la peine qui semblent encore marquer la victime. «Dans la déclaration de la victime, le Tribunal a constaté qu’elle semble toujours marquée par les événements», a-t-il souligné.

S’il reconnaît que le geste posé par Aline Michaud n’est pas le plus grave, la gravité réside dans le fait qu’il a été commis envers un enfant.

Le juge Louis Dionne a repris les enseignements de la Cour suprême du Canada en lien avec les crimes commis envers «les enfants qui représentent l’avenir du pays». «Ils figurent parmi les plus vulnérables et ils méritent d’être à l’abri de la violence sexuelle», a indiqué le juge, tout en ajoutant que la peine se devait de refléter tout le tort causé, de même que le caractère répréhensible des gestes et les préjudices subis par les enfants.

Même en l’absence de violence physique, on ne peut, a dit le magistrat, mettre de côté les préjudices subis. «Les contacts sexuels ne sont pas considérés moins graves qu’une agression sexuelle», a fait valoir le juge Dionne.

Par ailleurs, il n’y a pas lieu, selon lui, de considérer  la médiatisation de l’affaire comme un facteur atténuant.

Quant aux risques de la détention dans l’actuel contexte de pandémie, tout cela relève davantage des autorités carcérales, a confié le président du Tribunal estimant que les enjeux de la pandémie ne devaient pas altérer le processus de la détermination de la peine.

Invitant finalement Aline Michaud à se lever, le juge Dionne l’a condamnée à six mois de détention en plus de lui imposer une période de probation de deux ans avec une interdiction d’entrer en contact avec la plaignante.

La Victoriavilloise verra aussi son nom figurer au registre national des délinquants sexuels pour une durée de 20 ans.

Suivant l’indication du constable spécial, Aline Michaud a pris place dans la boîte des détenus afin d’être prise en charge par la suite par les agents des services correctionnels du Québec.