Budget fédéral : une coalition redemande le régime d’assurance-médicaments

Ces organisations ont lancé une campagne qui vise à terme à permettre aux Canadiens d’accéder aux médicaments dont ils ont besoin grâce à un régime d’assurance-médicaments national universel, public et à payeur unique.

 Les moyens de pression ont été mis en place par l’organisation Cœur + AVC, le Congrès du travail du Canada (CTC) et la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) qui collaborent pour la première fois autour de cet engagement commun. La campagne en ligne coeuretavc.ca/assurancemedicaments vise à permettre aux Canadiens d’écrire au gouvernement fédéral pour « l’exhorter à prendre des mesures immédiates à l’égard de son engagement d’instaurer un régime d’assurance-médicaments national universel, notamment en affectant des fonds suffisants dans le prochain budget fédéral pour amorcer la mise en œuvre d’une couverture universelle des médicaments essentiels d’ici au 1er juillet 2021. »

« La pandémie de COVID-19 a fait en sorte que de nombreuses personnes ont perdu leur emploi et par conséquent, leurs avantages sociaux. Or, au cours de la dernière année, les Canadiens ont été deux fois plus susceptibles de perdre leur couverture de médicaments sur ordonnance que d’en obtenir une », a révélé Hassan Yussuff, président du Congrès du travail du Canada qui regroupe des dizaines d’organisations syndicales représentant près de trois millions de travailleurs à travers le Canada.

La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers a rappelé que le comité consultatif d’experts du gouvernement fédéral avait recommandé d’instaurer ce régime d’assurance-médicaments et que le gouvernement s’y était engagé. Sa présidente Linda Silas en fait une nécessité impérieuse dont l’urgence n’est plus à démontrer.

Alerte des statistiques

« Le Canada est le seul pays doté d’un système de soins de santé universel qui n’offre pas de régime d’assurance-médicaments universel, laissant 7,5 millions de personnes au pays sans couverture pour les médicaments ou avec une couverture insuffisante » selon Cœur+AVC.

« Nous savons que certains groupes sont plus touchés que d’autres, notamment les personnes racialisées et les femmes. De nombreuses personnes sont forcées de prendre des décisions difficiles en réduisant leurs dépenses en nourriture et en chauffage pour pouvoir payer les médicaments dont leur famille a besoin », a plaidé le chef de la direction de Cœur+AVC, Doug Roth.

Le premier ministre Justin Trudeau a fait du régime d’assurance-médicaments une priorité dans un discours du trône, mais il a depuis lors fait face à quelques réticences des provinces et à une étude de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples (IRAI) qui la trouve inconstitutionnelle.

Les coûts des médicaments sur ordonnance constituent la deuxième catégorie de dépenses de santé en importance après les hôpitaux selon un communiqué qui indique que 16 % des patients n’ont pas accès au traitement d’une maladie du cœur en raison du coût des médicaments. Chaque année, environ un millier de personnes en âge de travailler meurent prématurément d’une cardiopathie ischémique ou de diabète en partie à cause « du coût prohibitif des médicaments sur ordonnance. »

Un régime national d’assurance-médicaments permettrait d’économiser 5 milliards de dollars par année en dépenses publiques selon la fondation des maladies du cœur et de l’AVC.