COVID-19 : comment la MRC des Sources a-t-elle cassé la vague?

La MRC des Sources a été frappée de plein fouet par la deuxième vague de la COVID-19. La région était même, au mois de novembre, la plus touchée au Québec au prorata de sa population et la santé publique considérait que la situation était critique. La MRC a toutefois été en mesure de casser cette vague et affichait, le 8 février, une séquence de 15 jours sans aucun nouveau cas. Voici un retour sur les efforts de la santé publique dans la MRC.

Les premiers cas se sont déclarés au mois d’octobre dans des entreprises agroalimentaires.

«Dans les personnes touchées, il y avait beaucoup de travailleurs étrangers, précise Dr Alain Poirier, directeur de la Santé publique de l’Estrie. Ils travaillent très proche ensemble et vivent ensemble. Il y avait tout pour faire une éclosion. Ça a commencé comme ça.»

Les cas se sont toutefois rapidement propagés dans la population et les éclosions se sont multipliées. L’hôpital, le CLSC et le centre d’hébergement de Val-des-Sources, une ressource d’hébergement pour personnes atteintes d’une déficience intellectuelle, la Résidence du Manoir Jeffrey, l’École secondaire de l’Escale, l’école primaire Sainte-Cécile, cinq entreprises sans services à la clientèle directs, le Club social des travailleurs de Val-des-Sources, le QuilleO-Rama, l’Aréna Connie-Dion, sans oublier trois lieux propices aux rassemblements, soit la Brasserie Le Match, le restaurant chez Maxime et le Club Aramis ont tous été touchés.

Le 6 novembre, la Santé publique a présenté de l’état de la situation à la MRC et rapidement, un comité de stratégie s’est mis en place, avec notamment des représentants de la Ville de Val-des-Sources, de la MRC, de la communauté anglophone de Danville et du centre de développement communautaire.

«On a décidé de faire des dépistages sur place parce que, quand on dit aux gens d’y aller, parfois ils ne bougent pas tant que ça, souligne Dr Poirier. Il y a aussi des actions citoyennes qui ont été faites qui ont beaucoup contribué à réduire les cas.»

Du porte-à-porte a été fait pour distribuer du matériel d’information. Les pharmacies ont aussi facilité la distribution.

«Pour rejoindre un peu tout le monde, on a travaillé avec les sites web et les pages Facebook d’un peu tout le monde, décrit Dr Poirier. Le maire de Val-des-Sources a fait des entrevues dans les médias. La communauté de Danville et la municipalité de Saint-Camille ont été mises dans le coup.»

L’effet Jean Boisvert

La sortie dans les médias de Jean Boisvert, l’ancien directeur général du Métro Plus Coop de Val-des-Sources, a été un point tournant dans cette lutte face à la COVID, estime le maire de Val-des-Sources, Hugues Grimard.

«Quand Jean a pris la parole, je trouve que ça a fait une différence dans la perception de la population, admet celui qui est également préfet de la MRC. Jean n’est pas si vieux que ça, il a été malade et en a arraché. Il ne veut pas revivre ça. C’est quelqu’un de très respecté et ça a fait une différence. On voyait beaucoup moins de monde en ville et ils faisaient plus attention.»

Il y a eu, en date de vendredi matin, 520 résidants du RLS des Sources infectés depuis le début de la pandémie, dont 500 sont rétablis, et il y a eu 13 décès. Le 8 février, la région avait réussi à tenir 15 jours sans nouveaux cas, il n’y avait alors plus aucun cas actif sur ce territoire de 15 000 habitants.

Quelques cas se sont toutefois rajoutés dans les jours qui ont suivi.

«C’est plus tranquille chez nous, mais on voit que ça peut revenir rapidement, résume le maire. Durant la première vague, les gens ne se sentaient pas interpellés, on pensait que ça se passait ailleurs. Quand on a été frappé de plein fouet, je pense que ça a secoué la population. On a commencé à suivre beaucoup plus les consignes.»

La Tribune