Pas de nouveau mandat pour le maire de Victo

Dans un point de presse virtuel, vendredi matin, le maire de Victoriaville, André Bellavance, a fait savoir qu’il ne sollicitera pas un troisième mandat.

Élu à la tête de Victoriaville il y a bientôt cinq ans, le 21 février 2016, le maire Bellavance dit avoir bien mûri sa décision. S’il quitte en novembre, ce n’est pas qu’il n’aime plus ce qu’il fait. «J’adore mon travail, j’aime encore ça. Je terminerai ce mandat. Il s’agit d’un travail à la hauteur de mes aspirations», a-t-il dit, d’emblée, expliquant aussi que la politique municipale présente des différences, mais aussi des ressemblances avec la politique fédérale qui l’a occupé bien des années comme député de Richmond-Arthabaska. «C’est semblable parce qu’on partage tous le même objectif, soit d’œuvrer à améliorer la qualité de vie de notre collectivité. Et pour y arriver, cela nécessite la collaboration avec les acteurs du milieu», a-t-il noté.

Le maire Bellavance a pu constater qu’un conseil municipal représente le véritable gouvernement de proximité. «Je me souviens des propos de l’ex-maire Roger Richard à l’effet que l’élu municipal était celui dont le derrière était le plus près du pied du citoyen. C’est vrai, les attentes sont plus élevées, a-t-il souligné. Et c’est normal, car nos décisions ont un effet immédiat sur le quotidien des gens.»

André Bellavance a rappelé ce qu’il avait exprimé en 2016, le souhait de faire au moins deux mandats. Ce qu’il fera.

Ce qu’il devait décider, donc, c’était de savoir s’il voulait effectuer un autre tour de piste, s’engager pour quatre ans encore. «Cela nécessitait une réflexion plus approfondie. J’en suis venu à la conclusion que ça fait 17 ans que j’ai la pédale au plancher», a-t-il fait valoir, tout en soulignant que le service public constitue un travail exigeant, sans s’en plaindre, toutefois. «Je n’ai jamais compté mon temps, c’est la façon de travailler. Je n’ai aucune récrimination sur le travail d’élu, je l’ai choisi. Mais il n’en demeure pas moins que c’est très exigeant», a-t-il exposé.

Le maire de Victoriaville assure aussi que la venue de candidats potentiels n’a pas influencé sa décision. «J’étais prêt pour une campagne électorale, ce n’est pas le problème, j’en ai fait tellement», a-t-il rappelé.
Pour André Bellavance, c’était plutôt de choisir s’il souhaitait continuer dans la même veine, à plein régime, ou bien relever un nouveau défi. Il a choisi d’emprunter cette voie. «Je suis prêt à passer à une autre étape, car je ne prendrai pas ma retraite non plus. Je pense que je peux toujours être utile à la société», a-t-il confié, tout en assurant qu’il ne sait absolument pas, à ce moment-ci, ce que l’avenir lui réserve.

«La marionnette de personne»

Sur le plan personnel, André Bellavance se dit fier d’être toujours resté le même, «un gars d’équipe». Il a salué, au passage, ses collègues du conseil municipal à qui il a annoncé sa décision avant d’en faire part à la presse.  «Des gens avec qui j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler. Je suis redevable du travail des élus avec lesquels j’ai travaillé ces dernières années. Même chose pour l’équipe administrative et les employés», a-t-il signalé.

Le maire n’a pas passé sous silence non plus tous les acteurs du milieu des différents secteurs, économique, communautaire, culturel et sportif.

André Bellavance n’a pas changé, n’a jamais été à la recherche des projecteurs pour lui seul. «J’ai toujours voulu partager ce qu’on réussissait avec les autres élus et l’équipe administrative. Cela n’a jamais été pour servir mes ambitions, ni un tremplin. Mais la vie a fait en sorte que j’ai eu la chance d’être élu à de nombreuses occasions en étant moi-même», a-t-il indiqué, tout en se remémorant le plus beau compliment que lui avait jadis adressé un homme d’affaires lorsqu’il avait fait part de son intention, en 2016, de briguer la mairie de Victo. «Il m’avait dit : toi, tu n’es pas la marionnette de personne. Voilà la façon dont j’ai voulu œuvrer, car je trouve important de travailler avec tout le monde, pour tout le monde, peu importe le statut social. Ce n’est pas une clique qui dirige la Ville de Victoriaville.»

Une ville en santé

André Bellavance quittera la mairie en novembre sans aucune crainte. «Victoriaville se porte bien. Il y a des gens compétents qui souhaitent poursuivre le travail.»

Le maire se réjouit de constater que Victoriaville se démarque par sa qualité de vie, sa créativité, son dynamisme et particulièrement son développement durable. Et il se dit notamment fier d’avoir initié une planification stratégique, laquelle a réuni les forces vives du milieu. «C’était une première. Les gens de tous les secteurs ont pu partager leur vision d’avenir, leurs valeurs. On travaille encore avec cette planification, d’ailleurs», a-t-il mentionné.

Au chapitre des réalisations, André Bellavance note la finalité de projets initiés par le précédent conseil, notamment la revitalisation du centre-ville et l’aménagement du parc Jean-Béliveau.

En évoquant les investissements inégalés en immobilisations, le maire de Victoriaville identifie le projet de réfection du réservoir Beaudet comme étant le projet majeur sous son règne. «C’est assurément un projet phare de mon mandat. Ce n’est pas rien, sauver l’eau potable de Victoriaville. Pour l’avenir de notre population en croissance et nos entreprises, on ne pouvait attendre qu’on ne soit plus capable de fournir en eau une bonne partie de la population», a-t-il exprimé.

Nouveau plan d’urbanisme, de mobilité durable, plan d’agriculture urbaine, une nouvelle politique culturelle et une offre accrue pour les sportifs, autant de réalisations qui auront notamment marqué son mandat.

André Bellavance a fait part aussi des liens tissés avec la Ville de Colomiers en France. «On a des affinités. On réalise des échanges culturels, des échanges étudiants. On partage aussi nos meilleures pratiques administratives. Bientôt, on travaillera ensemble sur la valorisation des déchets», a-t-il fait savoir, tout en rappelant l’instauration à Victo d’un conseil jeunesse inspiré de Colomiers.

Enfin, au plan des affaires, le maire Bellavance a tenu à rappeler la performance de Victoriaville, première au Québec, troisième au pays, selon le classement 2018 de la Fédération de l’entreprise indépendante sur les collectivités entrepreneuriales. «J’en suis très fier. On est une ville accueillante pour les gens d’affaires. On a agrandi le parc industriel et réalisé l’écoparc», a-t-il fait mention.

André Bellavance laissera donc la mairie d’une ville «en croissance, prospère, innovante et accueillante». «Je suis vraiment fier d’avoir été, et d’être encore, un acteur, lui ayant permis de rayonner de la sorte», a-t-il conclu.

Pas de retour en politique

Questionné sur son intérêt possible à un retour lors des prochaines élections fédérales, André Bellavance a fermé la porte. Du  moins pour le moment. «Ce n’est pas dans mes plans», a-t-il répondu, sans pouvoir affirmer qu’il n’effectuera jamais un retour en politique active. «Pour l’instant, ce n’est pas dans mes plans. Je ne prépare aucune option de ce côté», a-t-il assuré.

S’il a décidé d’annoncer sa décision plus tôt qu’il ne le pensait, c’est qu’il souhaite laisser le champ libre aux candidats intéressés par son poste. «Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait une élection. Pour la démocratie, je crois qu’il est préférable que les citoyens puissent avoir un choix. Et plus j’attendais, cela pouvait peut-être faire en sorte que des gens intéressés se montrent plus hésitants», a-t-il expliqué.

Interrogé sur la campagne à venir, le maire Bellavance n’a aucunement l’intention d’appuyer un candidat, convaincu de l’intelligence de la population pour effectuer son choix, mais il se réserve le droit de répliquer dans le cas, par exemple, d’un dénigrement du travail accompli. «Je serais surpris que ça arrive, mais je pourrais alors effectuer des mises au point», a-t-il dit, ajoutant qu’il suivra la campagne avec attention et qu’il se montrait ouvert, au besoin, à échanger avec les gens et à prodiguer des conseils.