Tribune libre : Être sensible aux besoins de la population…

Notre président du conseil d’administration du CIUSSS MCQ est actuellement en Floride. Pour justifier son voyage non essentiel, il dit qu’ils ne sont pas interdits et qu’il ne fait rien d’illégal. Il se permet même d’expliquer que, du haut de ses privilèges (résidence personnelle et voyage de 4 mois), sa conduite est bien plus respectueuse que celle d’une personne qui pourrait aller en voyage pendant une semaine ou 10 jours dans un tout inclus.

Bien plus que par la situation, je suis abasourdie par le manque de considération de monsieur Dubois, président d’un conseil d’administration d’une organisation œuvrant en santé et services sociaux en temps de pandémie. Son code d’éthique et de déontologie le somme de faire preuve de respect envers la population, une des valeurs phares du CIUSSS MCQ. De plus, cette position lui exige de «témoigner d’un constant souci du respect de la vie», de «souscrire aux orientations et aux objectifs poursuivis dans le but ultime d’améliorer la santé et le bien-être de la population» et d’«être sensible aux besoins de la population». En faisant ce voyage et en disant que sa situation de privilégié lui permet de ne pas avoir à respecter les recommandations, il contrevient à ses obligations.

Il faut être complètement déconnecté comme administrateur pour considérer que les recommandations ne s’adressent pas à nous. Il faut être absolument inconscient pour se vanter de pouvoir avoir une résidence en Floride et l’opportunité de ne pas être au Québec pendant quatre mois, dans un contexte pandémique qui augmente la vulnérabilité et les difficultés financières pour une partie de la population. Il faut être dans la stratosphère pour ne pas s’apercevoir du travail qu’effectue le personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux qui sont débordés et à bout de souffle.

Pour une personne qui doit être sensible aux besoins de la population, monsieur Dubois ne comprend absolument pas la situation dans laquelle elle se trouve. J’espère qu’il procédera à un examen de conscience et qu’il laissera sa place au sein du conseil d’administration. Pour représenter la population, ça prend des gens qui comprennent ce que c’est être vulnérables et dans des situations peu enviables. Bref, il faut arrêter de penser que nos privilèges nous permettent de ne pas respecter ce que nous demandons à la population.

Jean-Christophe Côté-Benoît

Représentant national

Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux Mauricie et Centre-du-Québec (APTS MCQ)