Formation : l’agriculture urbaine s’exporte à Montréal

Dès le mois d’août prochain, l’Institut national d’agriculture biologique (INAB) du Cégep de Victoriaville proposera, à Montréal, la formation menant au diplôme d’études collégiales (DEC) en agriculture urbaine.

Comme on le fait depuis août 2019, cette formation continuera d’être dispensée à Victoriaville, tout comme l’attestation d’études collégiales (AEC) Développement et gestion d’un programme en agriculture urbaine offerte en ligne par le Service de la formation continue.

À Montréal, on utilisera les locaux de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie, affiliée au Cégep de Victo, pour la formation théorique, tandis que certains arrondissements montréalais et partenaires de l’INAB, dont le Laboratoire sur l’agriculture urbaine, verront à identifier des espaces pour la formation pratique.

L’engouement croissant pour l’agriculture urbaine que la pandémie a même accéléré, précise-t-on, a convaincu de la nécessité pour l’INAB de rendre accessible le plus possible cette formation unique au Québec.

D’ici la prochaine rentrée en août, bien du travail reste à faire, a fait savoir le directeur de l’INAB, Normand Poniewiera, aux membres du conseil d’administration du Cégep réunis virtuellement, lundi soir.

Le Laboratoire sur l’agriculture urbaine à Montréal (Photo gracieuseté)

«Au niveau des admissions, on est prêt à accueillir nos élèves à partir du 1er mars. Actuellement, on en est rendu à dresser l’inventaire de la façon dont on enseigne le programme à Victo pour chacun des cours. L’objectif, c’est de se concentrer sur la première année et de voir comment, à Montréal, on pourrait donner les cours de façon différente», a-t-il indiqué.

Pour la majorité des cours, des infrastructures sont nécessaires. Une réflexion est en cours à cet effet.

«Une fois que nous aurons relevé ce dont on a besoin, d’ici le 1er mars, nous ferons appel à nos partenaires sur l’Île de Montréal pour savoir quelles infrastructures ils pourraient mettre à notre disposition et voir la façon dont on pourrait aménager certains locaux à l’intérieur de l’École nationale du meuble», a expliqué M. Poniewiera.

C’est, selon lui, un travail  relativement simple qui reste à accomplir puisque l’INAB possède déjà l’expérience du DEC en agriculture urbaine à Victo. «On sait qu’on ne pourrait le dispenser de la même façon, mais on veut tout de même atteindre les mêmes compétences», a-t-il noté.

Le directeur de l’INAB a aussi insisté sur l’importance du partenariat. «On veut travailler de concert avec le sociocommunautaire, avoir une formule innovante à Montréal qui tient compte du développement de l’agriculture urbaine, ce qui est complètement différent du développement de l’agriculture conventionnelle ou biologique. Mais l’enracinement dans la communauté sur l’île de Montréal est très important», a-t-il souligné, tout en faisant, en parallèle, de son objectif d’augmenter les services aux étudiants.

Au niveau de l’enseignement, par ailleurs, l’INAB souhaite former une seule et même équipe. «L’ensemble du corps professoral de l’INAB, tant à Montréal qu’à Victoriaville,  pour nous, ce sera le même monde. Des enseignants, éventuellement, enseigneront davantage à Montréal, d’autres à Victo. On a déjà des enseignants de Montréal qui viennent à Victo. On a une expertise sur place», a-t-il précisé, ajoutant avoir recruté, cette année, plusieurs nouveaux enseignants et enseignantes. Du nombre, certains ont manifesté leur intérêt pour enseigner à Montréal.

Pour le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps, cette nouvelle offre montréalaise constitue «un beau projet de développement». «On fait l’histoire, on change notre mission à l’École nationale, on fait autre chose en amenant l’agriculture urbaine à Montréal. J’en suis extrêmement fier et je suis confiant. Normand et son équipe ont travaillé fort sur le plan d’action. Nous aurons quelque chose de solide à proposer dès l’automne. Et ce n’est que le début pour Montréal. On veut travailler pour une antenne forte à Montréal avec ses particularités», a-t-il commenté.

Les intéressés par le programme ont jusqu’au 1er mars pour faire parvenir leur demande d’admission.

L’agriculture urbaine, note-t-on, se trouve actuellement au cours des tendances agricoles et propose une réponse à certains enjeux alimentaires, économiques, environnementaux et sociaux à l’échelle locale.

L’INAB, dans son programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA), propose quatre profils : productions animales, production légumière biologique, production fruitière biologique et agriculture urbaine).

En agriculture urbaine, les étudiants abordent différents thèmes, de l’élevage en milieu urbain à la foresterie urbaine, en passant par l’apiculture, la production de légumes, de fruits, de champignons, d’élevage d’insectes, de mobilisation et d’innovation sociale, entre autres.