«Deux beaux bébés» sur le point de naître au Cégep

Le conseil d’administration du Cégep de Victoriaville a officiellement donné son aval, lundi soir, à deux nouveaux programmes de formation Technologie de l’architecture et Techniques d’éducation à l’enfance.

«Ce sont deux beaux bébés, deux beaux ajouts à notre carte de programmes. On en est fier», a commenté le directeur général du Cégep, Denis Deschamps, avant de laisser la parole au directeur des études, Christian Héon.

«C’est une situation assez unique depuis la naissance du collège. On a eu quelques nouveaux programmes depuis, mais deux nouveaux programmes la même année, c’est la joie, c’est comme accoucher de jumeaux», a imagé M. Héon.

Pour les deux programmes en question, un projet local de formation a été proposé à la commission des études qui a émis deux avis favorables à l’égard de ces programmes.

Abordant d’abord le programme Technologie de l’architecture, Christian Héon a expliqué aux membres du conseil d’administration que les artisans du programme ont voulu lui apporter une couleur locale. «On veut des valeurs qui représentent la région, en lien avec le marché de l’emploi. On a consulté les architectes de la région, les entreprises qui engagent les techniciens en architecture. On essaie de tracer un portrait, un fil conducteur, une orientation stratégique pour le programme», a-t-il exposé.

Le directeur des études, Christian Héon (Photo capture d’écran)

Dans le berceau du développement durable, pas étonnant d’y retrouver une couleur verte. «On parle d’environnement bâti durable. Toutefois, nous ne sommes pas dans la mouvance des certifications vertes, a averti le directeur des études. C’est davantage dans la façon de penser les choses et de placer l’humain au centre. L’idée est de bien répondre aux besoins du client.»

Christian Héon a traité aussi du profil de sortie, ce que fait un technicien en architecture. «Il doit tenir compte des besoins du client, comme nous l’ont répété les entreprises. Il doit appliquer les règles de santé et sécurité, faire preuve de créativité. Beaucoup de trucs en lien avec le dessin, mais il est faux d’affirmer qu’il ne fait que cela. En fait, comme le disait une architecte, le technicien en architecture, c’est les yeux, les mains et les bras de l’architecte. Il va sur les sites de construction, il supervise et fait partie de programme d’entretien des bâtiments», a-t-il souligné.

Un technicien requiert diverses qualités, a-t-il fait valoir, notamment savoir faire preuve de rigueur,  être débrouillard, autonome, en mesure aussi de travailler en équipe.

Techniques d’éducation à l’enfance

Le programme Techniques d’éducation à l’enfance arrive à point puisque le Cégep, on le sait, aura son propre centre de la petite enfance (CPE).

Les autorités ont fait le tour, a dit Christian Héon, du domaine de l’éducation spécialisée dans la région. Il en ressort un fil conducteur : la nature. «Pour l’éducatrice, éduquer, c’est dans sa nature. L’enfant a sa nature. Et on va l’éduquer dans une nature. Voilà un peu le fil conducteur. On veut quelque chose de très harmonieux influencé par le mouvement enfant nature», a-t-il exprimé.

Le programme reste à s’écrire, mais on s’attend, selon lui, à une facture très moderne en matière d’éducation à l’enfance.

Le logo du programme éducatif fait état, a-t-il signalé, de quatre grandes composantes à développer chez l’enfant : le langagier, l’aspect socioaffectif, le côté cognitif, de même que le physique et moteur.

Dans ce domaine, a précisé le directeur des études, il s’agit d’un processus d’intervention orienté vers l’amélioration continue.

Être éducateur ou éducatrice auprès des enfants où le socioaffectif occupe une grande place n’est pas une mince tâche. «C’est tout un travail, a confié M. Héon. Cela exige des capacités d’autoréflexion, des compétences de haut niveau et une intelligence émotive. On a un beau programme qui développera tout ça.»

Bien du travail reste à faire, comme l’élaboration des cours et les compétences visées, la façon de les développer et de les évaluer. «Il y a donc beaucoup de pain sur la planche, a reconnu le directeur des études. On est présentement dans le processus d’embauche de nos premiers enseignants.»

Denis Deschamps, directeur général du Cégep de Victoriaville (Photo capture d’écran)

Une fois les équipes complétées et les cours écrits, le Cégep devra voir à posséder le matériel nécessaire et un aménagement minimal, du moins pour la première année. «On doit également penser à la façon dont on fera les stages dans ces programmes. Nous voulons expérimenter, en éducation à l’enfance, l’apprentissage en milieu de travail», a-t-il mentionné.

Le directeur général Denis Deschamps a salué le travail accompli par l’équipe de la direction des études. «Ça donne de beaux résultats, des programmes qui étaient attendus, deux programmes d’un coup. La famille de programmes s’élargit», s’est-il réjoui.

S’il ne cache pas sa hâte de voir la réaction des gens, le DG se dit néanmoins confiant pour la suite des choses. «On souhaite que les jeunes de la région soient au rendez-vous, bien sûr, mais il existe un beau potentiel de recrutement. On a l’opportunité d’aller chercher des étudiants à l’international dans ces deux programmes», a-t-il soutenu.

Par ailleurs, Denis Deschamps assure que tout ne s’arrêtera pas là. «On a beaucoup de choses sur la planche à dessin, de belles choses à l’horizon en termes de demandes d’autorisation de programmes», a-t-il conclu.