Centre d’entraide Contact : une recette gagnante

Parmi les nombreux services offerts par le Centre d’entraide Contact de Warwick, il y a un plateau de réinsertion sociale en transformation alimentaire. Celui-ci permet à certaines personnes de revenir ou d’accéder au marché de l’emploi.

Le plateau a déjà obtenu d’excellents résultats avec des participants. La directrice générale du centre, Diane Lefort, explique que ce projet d’économie sociale, qui permet de vendre différents plats cuisinés dans une douzaine d’épiceries de la région, donne l’occasion à des gens d’acquérir des compétences de travail. Dans ce plateau de travail, les personnes apprennent le savoir-être et le savoir-faire. «C’est beau la distribution alimentaire, mais ça ne travaille pas la dynamique sociale», fait-elle remarquer.

C’est pourquoi elle a décidé de mettre sur pied, il y a cinq ans maintenant, ce programme qui permet de vivre une dynamique de groupe (comme lorsqu’on est en emploi), apprendre comment se comporter de même que toutes les règles de salubrité puisque réglementé par le MAPAQ. Mais encore plus, on y fait un survol écosystémique de ce qui entoure l’individu. «Nous avons souvent entre six et dix personne, une dizaine de bénévoles et une douzaine d’employés permanents», explique-t-elle. Tout au long de leur parcours dans ce milieu de vie, les usagers travaillent leur estime de soi, leurs habitudes, leur hygiène de vie et leur autonomie et acquièrent le sens des responsabilités.

Parmi les participants, il y a des gens qui doivent réaliser des travaux communautaires ou compensatoires et d’autres qui sont accueillis dans le cadre de programmes de réinsertion sociale. «Ils font de la tarte ou du gâteau, ce qui permet de travailler ce qui ne fonctionne pas et de développer l’employabilité», fait-elle savoir. Au départ, les pâtisseries étaient un prétexte pour donner une méthodologie de travail. Ensuite, l’équipe s’est dit qu’il serait intéressant de les vendre. «Tout l’argent retourne dans la communauté», insiste Mme Lefort. En effet, la vente permet l’autofinancement, jusqu’à 55%, de l’organisme.

Pour l’année 2019-2020, ce sont 8 personnes en réinsertion qui y ont passé 3017 heures et 17 en travaux communautaires et compensatoires qui y ont fait 2649 heures. Au cours de ce passage, on les a guidés afin qu’ils développent des aptitudes pouvant les mener à l’emploi. «Nous accueillons une clientèle souvent oubliée et l’aidons à se remettre en route. Chacun a son histoire», mentionne la directrice générale en ajoutant que souvent, ce n’est pas par manque de volonté qu’ils se retrouvent stoppés, mais bien par manque de chance, victimes d’abus variés.

Diane Lefort, avec son organisme, fait tout son possible pour remettre les gens en action, des «diamants bruts qui ne demandent qu’à être polis». Mais il lui manque un maillon à la chaîne. En effet, elle souhaiterait bien offrir aux participants une possibilité de stage, dans de grandes entreprises de Warwick ou des alentours. C’est d’ailleurs là-dessus qu’elle souhaite travailler cette année. «Pour les entreprises, ça ne coûte rien et ça permet aux stagiaires de pratiquer leur savoir-faire et leur savoir-être», plaide-t-elle. Ça pourrait être une façon, pour les entreprises en recherche d’employés, de combler des postes ou à tout le moins de donner un coup de pouce à l’organisme.

La pandémie de la COVID-19 a eu des impacts sur l’organisme. En 2020, il a fallu passer de dix à cinq programmes afin de respecter les normes sanitaires.

Les bénévoles (environ 140), souvent des personnes plus âgées, ont été obligées de délaisser l’organisme pour s’assurer de ne pas contracter la maladie, ce qui met de la pression sur les employés qui doivent effectuer leurs tâches (notamment le triage des vêtements reçus pour la friperie). Il faut dire qu’en 2019-2020, les bénévoles ont donné 13 362 heures à l’organisme. «La COVID a tout bouleversé et nous n’avons pas arrêté depuis mars dernier. Il faut que le dépannage alimentaire et social se poursuive», soutient la DG.

Et comme si l’équipe n’avait pas assez de travail, elle a choisi d’ouvrir, en pleine pandémie, un restaurant baptisé Le Terrier qui offre des repas à bas prix dans un environnement convivial. «Ça permet de boucler la boucle des services alimentaires et pour les participants à apprendre à gérer et à servir», note Mme Lefort. Mais il a fallu fermer le restaurant et offrir les plats pour emporter peu après l’ouverture, et ce, jusqu’à Noël. Depuis, l’équipe a décidé de ne pas rouvrir avant le 8 février.

Pour ce qui est de la vente des produits dans les supermarchés, elle va très bien. Mais Diane Lefort recherche encore de nouveaux commerces pour distribuer les produits. «Plus j’ai d’épiceries, plus je peux embaucher de gens et ainsi contribuer à l’autofinancement.»

Pour elle, l’organisme a trouvé une belle recette qui permet d’aider et de créer quelque chose. Le Centre d’entraide Contact offre également d’autres services de proximité à des gens qui, COVID-19 ou pas, en ont bien besoin.