Sans tambour ni trompette, le livre des 50 ans du Cégep fait son chemin

Le livre intitulé «50 ans d’engagement», écrit par Boris Déry pour souligner le demi-siècle du Cégep de Victoriaville, aurait dû être lancé en grande pompe lors du conventum du printemps dernier, une des activités prévues afin de célébrer cet important anniversaire.

Mais en raison de la COVID-19, la majorité des activités prévues à ce moment ont été annulées. Il convient toutefois de parler un peu plus de ce document qui a nécessité à son auteur moult heures de travail. En entretien téléphonique, le professeur d’histoire a indiqué d’entrée de jeu qu’il avait proposé lui-même d’écrire un livre sur l’histoire de ce cégep, où il enseigne depuis plusieurs années. Il y relate l’histoire du lieu d’enseignement, de 1969 (année de sa création administrative) jusqu’à 2019.

«Je me suis lancé tête baissée dans ce projet, soutenu par la direction du Cégep et le comité du cinquantième», a-t-il indiqué. Son défi, dans la recherche et l’écriture de ce livre, était de décrire le Cégep de Victoriaville en tant qu’institution, de parler de son développement, de ses difficultés, mais également de la place qu’il a occupée et occupe toujours dans la vie de la région.

En commençant ses recherches, il a rapidement découvert que les archives du Cégep étaient régies par des principes administratifs. Il n’y avait donc rien là-dedans qui faisait mention de la place du sport ou du culturel, ni même de l’enseignement dans la vie scolaire. «Il a donc fallu se débrouiller autrement et faire enquête. Mais j’ai eu la grande chance de pouvoir compter sur des témoins de l’histoire», a-t-il mentionné. C’est ainsi qu’il a réalisé une série de 75 entrevues avec des gens de tous les âges, en lien avec le Cégep. Parmi eux, notons Roch Gardner, témoin des démarches permettant à Victoriaville d’obtenir un cégep autonome ou encore Daniel Mercier, Ernest Laflamme, Élyse Maynard, Ricardo Dorcal et bien d’autres encore. Ces entretiens lui ont permis d’obtenir des pistes sur plusieurs événements intéressants. «Presque tout le monde dans la région a au moins un lien avec le Cégep», dit-il encore.

Pour corroborer le tout, Boris s’est ensuite lancé dans les archives journalistiques. «J’ai ainsi garni un immense document», explique-t-il encore.

Un livre chronologique

S’il avait initialement l’intention d’y aller par chapitres thématiques, il a finalement opté pour l’ordre chronologique qui a permis de contextualiser, donc de revenir sur l’histoire économique, politique, sociale, etc. «Un peu comme un voyage dans le temps», ajoute l’historien-auteur.

Constitué d’environ 200 pages, il revient sur l’histoire bien remplie du collège. «C’est frappant de voir la vitalité et l’engagement des gens qui sont passés au Cégep», fait-il remarquer. Même chose pour le développement de l’école qui, au fil des époques, a toujours eu comme objectif de répondre aux besoins socio-économiques de la région. «Il y a eu les programmes phares comme le meuble, l’informatique et l’agriculture aujourd’hui. Mais aussi la logique multicampus qui est assez particulière», a-t-il découvert.

Le livre contient également des anecdotes qui démontrent notamment à quel point les mentalités ont changé au fil du temps. En effet, à une certaine époque, lors du festival étudiant, les étudiants se laissaient aller à plusieurs «folies», qui seraient difficilement acceptables aujourd’hui.

«Il faut aussi souligner à quel point le Cégep a été le pôle central des milieux culturels et sportifs à une certaine époque», rappelle-t-il. En effet, il a longtemps été l’hôte du Ciné-Club, a accueilli des spectacles du FIMAV, un salon du livre et a toujours sa galerie d’art. Même chose pour le sport où, depuis bien des années, le football des Vulkins soulève les passions des partisans. «La thèse que je présente dans le livre, c’est à quel point le Cégep a été un vecteur de développement régional.»

Et puisque l’histoire s’arrête en 2019, il n’est pas question dans le livre de la pandémie de la COVID-19. «Lorsque le premier confinement a commencé, le manuscrit était déjà terminé. La pandémie sera probablement le premier chapitre du prochain livre sur l’histoire du Cégep de Victoriaville», dit Boris Déry.

Pour lui, il s’agit d’un premier écrit officiel. Cela lui a demandé beaucoup de temps et d’efforts et il était bien motivé par le sujet. Bien sûr, il aurait souhaité un lancement en présence, lors du conventum prévu, ce qui aurait garanti un rayonnement immédiat du livre. La vente et la distribution commencent toutefois progressivement et l’auteur reçoit des commentaires, par des appels ou encore des courriels. «Mais le destin du livre n’est pas le pire drame de 2020», dit-il avec philosophie.

Le document est disponible dans les différentes bibliothèques et on peut également se le procurer par l’entremise du Cégep de Victoriaville. Il suffit de passer par le site Web (https://www.cegepvicto.ca/). On y trouve une section intitulée «En vedette», où on peut cliquer sur une image de la page couverture du livre. On accède alors à un formulaire, où on peut remplir un bon de commande et payer par carte de crédit.

Ainsi, tout comme la fresque installée sur le mur de l’École du meuble, la salle Roch Gardner et d’autres gestes qui sont à venir (plantation d’arbres et exposition à l’Hôtel des Postes), le livre constituera un legs qui rappellera cet anniversaire du Cégep de Victoriaville qui n’a pu être souligné avec autant de faste et de rencontres qu’espéré.