Coronavirus : l’impact du confinement est plus important chez les femmes

En plus de la répartition inégale des tâches parentales soulignées dans une enquête de Statistique Canada, les femmes subiraient plus de dépression et d’anxiété en période d’isolement, selon une étude de l’université de Calgary.

Les auteurs de l’étude basée sur l’analyse des différences entre les sexes pendant le confinement ont constaté des changements majeurs sur les comportements et la qualité du sommeil. Ils concluent que «les symptômes liés au sommeil, à la dépression et à l’anxiété étaient plus fréquents chez les femmes».

L’étude conduite en partenariat avec le Hotchkiss Brain Institute a eu la participation de 573 personnes, dont 112 hommes et 459 femmes, âgés d’un peu plus de 25 ans. Plus de 66% des participants ont signalé des troubles du sommeil. Pendant la pandémie, les femmes ont fait preuve de plus d’empathie que les hommes, selon cette étude de l’université de Calgary qui attribue ce comportement à l’anxiété, aux symptômes de dépression et aux traumatismes.

Les auteurs de l’étude soutiennent que dans le contexte de la pandémie, les femmes sont plus susceptibles de respecter les restrictions liées à la lutte contre la propagation du virus. Ils préconisent que «ces différences doivent être prises en compte dans la planification d’interventions psychologiques ciblée».

Plus de tâches parentales aux femmes

Les femmes étaient déjà plus absorbées par la maison avant la pandémie, mais Statistique Canada a constaté que la situation d’emploi et le lieu de travail ont une incidence sur la répartition des tâches et peut, apprend-on, «accroître le niveau de participation des hommes aux responsabilités parentales».

Contrairement à ceux qui travaillent à l’extérieur (46%), les hommes sans emploi ou travaillant à la maison (53%) sont susceptibles d’affirmer que les responsabilités parentales sont également réparties pendant le confinement. Les femmes sans emploi ou travaillant à la maison ont tendance à soutenir le contraire, prétendant notamment que la répartition des tâches reste inégale.

Une récente étude américaine est parvenue à des conclusions semblables. Sur la base des données de l’American Time Use Survey et de la US COVID Impact Survey, elle a établi que la réaction des parents au télétravail pendant la pandémie était «sexospécifique». Toujours est-il que le télétravail pendant la pandémie a augmenté le temps que les parents à la maison consacraient aux soins des enfants. Cependant, elle a aussi fait ressortir que «les mères qui font du télétravail accomplissent relativement plus de tâches parentales que les pères qui sont dans la même situation».

Selon les Nations Unies, la répartition inégale des tâches familiales est depuis longtemps reconnue comme un facteur d’inégalité entre les sexes, car elle a des répercussions directes sur la participation des femmes au marché du travail, le temps passé au travail, les salaires et la qualité de l’emploi, ainsi que les facteurs de stress pour la santé physique et mentale.

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