Bilal, un exemple d’intégration réussie

Inspiré par Motivaction Jeunesse qui invite à célébrer les talents de la diversité, Bilal Qabalawi, Syrien d’origine, a accepté de parler de son intégration à Victoriaville, lui qui y vit avec sa famille depuis 2016.

Le jeune homme de 24 ans, souriant et poli, est bien jasant. Son français est très compréhensible et il continue de le peaufiner en francisation à l’école Mgr-Grenier, quatre jours par semaine. Les trois autres journées, il travaille chez Citadelle à Aston Jonction.

On peut dire qu’il est bien intégré dans sa communauté d’accueil, comme en témoigne Mélanie Picard, intervenante jeunesse au Comité d’accueil international des Bois-Francs (CAIBF). «Il est une belle inspiration, une preuve d’intégration. Il a appris et apprend encore le français, redonne en participant à différentes activités du CAIBF et en faisant du bénévolat.»

Arrivé depuis bientôt quatre ans au Canada et à Victoriaville, il se sent très bien dans la municipalité qu’il n’envisage pas quitter. D’ailleurs, il annonce fièrement qu’il vient d’emménager avec ses parents et ses frères et sœurs, dans une maison qu’il a achetée.

Il a franchi beaucoup de chemin depuis la Syrie, son pays d’origine et ensuite la Turquie où il a habité un camp de réfugiés. Et même s’il a trouvé qu’il faisait très froid à son arrivée, le 16 décembre 2016, il s’habitue tranquillement à la neige et a même commencé à pratiquer quelques sports hivernaux. Il confie quand même que lorsqu’il est sorti de l’aéroport à Montréal, sentant le froid, il s’est demandé ce qu’il venait faire ici.

Mais à son arrivée à Victoriaville et avec la participation du CAIBF, la famille s’est rapidement installée. Bien sûr, la barrière linguistique a été une grande difficulté à surmonter puisque les Syriens ne parlaient qu’arabe, mais Bilal a fait plusieurs activités avec le comité d’accueil et a rapidement trouvé du travail au Support, tout cela l’obligeant à tenter le français.

Il a passé quelques années au sein de l’organisme communautaire et a pu apprendre avec l’aide des autres employés plusieurs mots en français. Il s’est aussi fait des amis québécois avec qui il a appris différentes expressions, dont «tabarouette» qu’il utilise régulièrement. L’écrit représente aussi un défi pour lui, mais il y travaille fort. «Je me sens bien ici», dit le jeune homme qui a subi les affres de la guerre depuis 2011 dans son pays d’origine.

Il n’oublie pas ses racines et partage même sa culture en se rendant dans les écoles de la région. «Ici, on est tous égaux et je veux que les enfants connaissent c’est quoi l’intégration», apprécie-t-il en ajoutant que personnellement, il n’a jamais eu de problèmes à cause de ses origines.

Il ne s’est jamais non plus senti lésé dans sa religion, lui qui est musulman, ni avoir été victime de racisme.

C’est la guerre qui l’a amené avec sa famille à Victoriaville où il se sent désormais chez lui. Pas question pour lui de retourner en Syrie, sauf peut-être en visite pour faire voir à ses futurs enfants le pays où il est né et a grandi. Et quand on lui demande s’il reviendrait encore au Québec si c’était à refaire, il dit oui sans hésiter.

Victoriaville est l’une des 14 villes québécoises accueillant des réfugiés. Plusieurs familles syriennes, d’ailleurs, sont maintenant intégrées dans la ville. «Et nous avons un bon taux de rétention», ajoute Mélanie.

Bilal est un jeune homme sérieux et curieux qui veut toujours apprendre. Il aimerait bien obtenir son permis de camionnage ou de conduite d’autobus. Bien intégré dans sa communauté d’accueil, il a même servi de facilitateur quand deux de ses frères sont venus rejoindre la famille. D’ailleurs, tout ce qui lui manque de sa Syrie natale aujourd’hui, c’est le reste de cette grande famille qu’il a dû laisser derrière, mais qu’il n’oublie pas.