Les Terres de Bélénos : de l’aide financière espérée

Depuis le début de la pandémie, de nombreux programmes d’aide ont été mis sur pied afin d’appuyer les divers secteurs de l’économie locale et régionale. L’entreprise récréotouristique de Sainte-Clothilde-de-Horton, Les Terres de Bélénos, se retrouve dans une situation complexe alors que ses revenus ont chuté de façon dramatique. Elle ne se qualifie pour aucun programme d’aide, ce qui menace sa survie.   

Fondée en 1998, l’entreprise Les Terres de Bélénos organise des activités immersives de grandeur nature avec un cachet médiéval et fantastique. En période estivale, ce sont de grands rassemblements qui réunissent quelques centaines de personnes sur la Route du 3e rang. En hiver, ce sont des banquets qui sont organisés dans une grande salle. Chaque événement propose une histoire aux participants.

Cette année, pandémie oblige, le calendrier de leurs activités a dû être annulé. Une courte fenêtre de temps vers la fin du mois d’août a cependant rendu leurs activités possibles. «Au mois de juin, quand le déconfinement s’est amorcé, nous avons commencé à faire des appels pour recommencer nos activités dans un format adapté. Ça n’a cependant pas très bien fonctionné, car tout le monde disait que nos mesures étaient adéquates, mais que ce n’était pas possible de recommencer. Les événements de grandeur nature sont considérés comme des festivals et des grands événements, donc ce n’était pas possible. Comme il n’y a pas d’organisme qui chapeaute les événements de grandeur nature, nous ne pouvons faire des représentations auprès du gouvernement pour faire changer ça», a expliqué le copropriétaire Tomy Goulet.

Lorsque les rassemblements de 200 personnes ont été autorisés, Les Terres de Bélénos ont pu recommencer à œuvrer, mais cela comportait son lot de défis. «Ce que nous faisons, ce n’est pas une porte ouverte où tout le monde entre. Il faut présenter une histoire, déterminer des rôles et mettre en œuvre un plan sanitaire. Nous avons réussi à faire un événement qui servait de test, puis le premier rassemblement de ce qui devait être une trilogie. Avec le Québec qui a été divisé en secteur et le fait que notre clientèle est de partout au Québec, nous avions 15% de notre clientèle qui se déplaçait. Normalement, les gens viennent pour être immergés pendant 36 heures dans notre univers. Là, c’était réduit à quatre ou cinq heures.»

Du travail virtuel a été fait sur le jeu Minecraft pour garder l’intérêt de leurs clients, mais ce n’était pas possible d’obtenir des revenus via cette avenue.

Des pertes de 40 000 $

Au moment d’écrire ces lignes, l’entreprise de la MRC d’Arthabaska avait réussi à engranger 8,4% de son chiffre d’affaires annuel. «Nous n’avons droit à rien. Ce qui est dommage, c’est que nous passons pas mal toujours dans une craque des critères. Par exemple, il y a le plan de relance pour le tourisme. Il y a de l’argent pour ça, mais nous ne sommes pas considérés comme une entreprise touristique. Nous sommes plutôt considérés comme une entreprise de loisir. Il y avait aussi une aide avec un prêt de 40 000 $ pour les entreprises avec un 10 000 $ non remboursable, selon certaines conditions. Ça aurait été parfait pour nous. Ça n’aurait pas épongé toutes les pertes, mais ça aurait aidé. Cependant, même si les critères ont été largement assouplis, puisque nous n’avons pas de loyer en tant que tel, nous n’y avons pas accès. Le terrain que nous utilisons n’est pas loué. C’est plutôt une entente avec les propriétaires, mes parents en l’occurrence, de gré à gré.»

Là où le bât blesse, c’est vraiment au niveau de l’entretien des nombreux bâtiments, soit près de 60, qui ont été érigés sur le terrain de 64 hectares. Cela correspond à encore 50% des dépenses annuelles de l’entreprise. Il y a aussi le fait que leur employé qui s’occupe de l’entretien est un contractant, ce qui ne passe pas dans les salaires. En tout, la somme versée à leurs contractants correspond à environ 20 000 $. Et il y a Tomy Goulet qui travaille à temps plein pour son entreprise et dont les revenus correspondent à son gagne-pain. «Comme notre entreprise est enregistrée et non incorporée, je n’ai pas de salaire. Ce qui me paye, ce sont les revenus de notre entreprise. Pour donner des chiffres, j’ai eu un revenu de 40 000 $ l’an dernier. Cette année, j’ai dû défrayer plus de 40 000 $ pour que l’entreprise puisse continuer.»

De ce fait, la survie de l’entreprise est menacée. Pour les pistes de solution, elles semblent bien minces étant donné que leur entreprise ne se qualifie pas pour aucun programme et que toutes les personnes ou organisations se lancent la balle quand leur dossier atterrit sur leur bureau. «Si quelqu’un pouvait seulement prendre le temps de s’asseoir pour regarder notre cas, c’est certain que ça passerait. Si nous faisons ça, c’est pour faire entendre notre appel à l’aide. Nous voulons simplement que quelqu’un regarde notre cas. Pas seulement le classer, car sinon, on passe dans les craques du système.»

M. Goulet assure d’ailleurs que Les Terres de Bélénos permettent au petit village de Sainte-Clothilde-de-Horton de bénéficier de retombées économiques intéressantes.